BRETAGNEGourin, lutte et pardon.

« 1 / 2 BRETAGNE ~----- - - --- -- --·- -·- -··- - ---- ------- Gourin, lutte et pardon 56 - Morbihan La chaîn e des Men ezioù -Du (Montagn es noires.

en breton) est la p artie la plus élevée des haut eurs sauvag es et solitair e s qui s'éti ­ ren t dan s la région méridi on ale de la Bre tagne.

Ces Montagnes noi res f orment une simpl e lign e , crêtée d e deu x arêt es dis­ tant es l'une d e l' autre d'à pein e 1 500 mè­ tres.

Cette contr ée très attach ante réserve ses charme s.

nombreu x.

à ceu x qui abandon­ nent les grand es routes.

Pour rayonner.

à pied ou à cheva l, à partir d e Gourin .

par exemple.

capitale cie ces M e nezi où-Du ..

Ils luttent debout ! Les principaux reven us de Gourin provien­ nent du comm erce des b estiaux.

du beurre.

de la cire et du miel.

Mai s Gourin, e n bre­ ton .

signifie aussi ·'lutt e".

Et, de fait, la petit e v ille qui est la capital e des Montagne s noire s l'est aus s i de la lutt e breto nne, cett e lutt e qui.

contrairement à la gréco-romaine, se dér o ule debout.

Les ch a mpi ons s'y distin ­ guent non seulement par leur s c ie nce e t leur force viril e, mais aussi par leur sen s de la loyauté.

E n r éalité , on p o urrait tout aussi bien l 'appe le r "lutt e cehique· ·, car elle est pratiquée exactement de la mêm e manièr e.

ave c des règl es identiqu es, dans les pay s celtes d'outre -Manc he.

Un championnat de "bagadou" ...

Non loin cie Gou rin, à quelque 5 kilomè tres du bourg, une charmant e chape lle d e cam­ pagne est nich é e dans la verdure ; c'est la c h ape lle de Saint-Hervé , du XVI < siècl e.

avec son petit clocher flamboyant.

D éjà connue pour son pardon d es che vaux , qui de G ourin s e rend ent en pro ces sion s'y faire bénir , la c ha pell e de Saint-H ervé est renom­ mée aujourd'hui très loin à la ronde pour son pardo n des sonneurs breton s, le de rnie r diman che de septe mbr e.

Cha que a nnée se déroule à la chapelle de Saint-H ervé une parti e des épreu ves elu champi onnat de Bretagne des "bagad ou" , ces sonneur s par couples de biniou et de bombarde , toute s les autres épreuv es s'étant déjà d éroul ées le matin mêm e à Gourin ' Un exil laborieux Le canton d e Gourin d étient un triste r eco rd absolu : celui du t aux d'émigr a­ tion en Amérique.

C ontr a ints en effe t par la pauvreté de leur sol (composé essentiellement d e pier res schisteus es) à aller chercher l eur gagne-pa in loin du pays , des milli ers d'habita nts de Gourin , comm e ceux du village tout p roc he de R oudou allec, se sont '·ex i­ l és" aux État s-U nis e t au Canad a.

Mai s courag eux au travail.

beau coup d'entre eux y ont fair fortun e da ns l' h ôtelleri e.

Et, le plus sou vent, o n l es voit revenir au pays au crépus cule de le ur vie e t s'y faire cons truire une confortabl e rbid ence pour leur s vieux jour s. 2 / 2. »