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BLAISE PASCAL

Publié le 09/12/2021

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« BLAISE PASCAL (1623-1662) On ne peut résister au plaisir des parfaites antithèses qu'offrent entre elles certaines figures du xvii siècle : ainsi Pascalavec Descartes sur le terrain de la connaissance.

La faillite d'un certain scientisme, caricaturalement cartésien, fait revenirà Pascal pour éclairer les chemins d'une connaissance qui n'a cessé de se déshumaniser.

Nous sommes si conditionnésque nous déclarons anti-scientifique, et non anti-cartésien seulement, le postulat pascalien qui remet en cause celui del'atomisation de la connaissance : Puisqu'on ne peut être universel en sachant tout ce qui se peut savoir sur tout, il faut savoir peu de tout.

Car il estbien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d'une chose.

Cette universalité est la plus belle.

Sion pouvait avoir les deux, tant mieux, mais s'il faut choisir, il faut choisir celle-là, et le monde le sait et le fait, car lemonde est bon juge souvent. Pensées, éd.

Le Guern, 183. Pour Pascal, le scientifique ne peut saisir que l'amplitude superficielle d'un très grand nombre de principes simultanés,grâce à l'esprit de géométrie, tandis que voir jusqu'où va un principe en finesse et en profondeur, n'appartient qu'aujugement.

Il est vrai qu'il pose en même temps le postulat de la beauté de la science, tandis que Descartes posait celui desa puissance. La forme et le contenu du premier écrit de Pascal, l'Essai pour les coniques (1640), inaugurent significativement le style pascalien.

C'est un placard de deux feuilles, apposé sur les murs de Paris.

Il s'agit de publier, diffuser, vulgariser laconnaissance, et non de la conserver dans le secret des cabinets, obscurcie par un langage ésotérique.

Pascal, selonMersenne, « a compris toutes les sections coniques dans une seule proposition, de laquelle il dérive tellement 400corollaires que pas un ne dépend de l'autre ».

Pascal dit que « de cette propriété merveilleuse le premier inventeur est M.Desargues, un des grands esprits de ce temps [...] dont très peu de gens ont voulu recevoir l'intelligence ».

Pascal nonseulement comprend, mais expose clairement des conceptions auxquelles manquait la formulation.

Le même processus vase reproduire dans tous les domaines qu'il aborde ; sur le vide, lorsqu'il met à mal, en quelques lettres brillammentpolémiques, la physique scolastique du père Étienne Noël, prestigieux jésuite, ancien professeur de Descartes à La Flèche.Pascal dénonce le verbalisme du syllogisme : Ce n'est pas une chose bien difficile d'expliquer comment un effet peut être produit, en supposant la matière, lanature et les qualités de sa cause.

Cependant il est difficile que ceux qui se les figurent se défendent d'une vainecomplaisance et d'un charme secret qu'ils trouvent en leurs inventions, principalement quand ils les ont si bienajustées que, des imaginations qu'ils ont supposées, ils concluent nécessairement des vérités déjà évidentes. Les fragments de la préface à un Traité du vide, qu'il entreprend la même année 1647 et qui sera publiée en 1779, affirment la nécessité de libérer le raisonnement du poids du principe d'autorité.

Mais Pascal, plus rigoureux que Descartes,se garde bien d'y opposer celui de la table rase, tout aussi fallacieux.

Sa réflexion aboutit à l'expression d'une rhétoriquede la science, qui est aussi une science de la rhétorique dans l'essai De l'esprit géométrique et de l'art de persuader (écrit en 1657, publié en 1779). Les Provinciales (1656-1657) sont l'application et l'illustration de son génie logicien.

Pascal jette toute la force de son esprit dans la bataille du siècle autour de la théologie de la Grâce.

Ses dix-huit inégalables lettres constituent un précis dephilosophie et de morale qui immortalise la substance de l'augustinisme.

Frappées d'interdit par l'autorité des habiles, lesProvinciales ont été finalement marginalisées dans la culture.

On les dota d'une réputation esthétique immense et justifiée, pour mieux déclarer leur contenu inintelligible ou anachronique.

En fait elles affirmaient, de façon claire mais intempestive,en plein essor d'une société de la norme comme liberté, l'existence de l'impondérable comme détermination de l'individu.Certes la querelle consista souvent en « disputes de théologiens, et non pas de théologie », mais Pascal pose, dans les quatre premières Provinciales, le problème de fond : « quel est le véritable état de la nature de l'homme », son pouvoir est-il limité ou illimité ? Les conséquences pratiques de la réponse àcette question métaphysique sont ensuite examinées dans les six lettres suivantes, sur le mode ironique.

Les huitdernières approfondissent passionnément la polémique sur la justice, le droit, la violence et la vérité.

Après les Provinciales, Pascal approfondit dans les Écrits sur la Grâce (rédigés en 1657, publiés en 1779), l'effort de formulation d'une théorie qui lui apparaît comme la seule explication possible de l'homme. A sa mort, en 1662, Pascal laisse des fragments d'une oeuvre qui, tout en n'ayant jamais existé, deviendra, sous le nomde Pensées, le livre le plus lu de la littérature française.

Grâce à la religion du texte qui régnait à Port-Royal, ces fragments furent enregistrés scrupuleusement et conservés.

À partir de là, différents Pascal virent le jour.

D'abord un Pascal ascète,édifiant, que le jansénisme politique publia lors de la paix de l'Église en 1670 pour assurer son prestige moral tout enménageant le pouvoir.

Cette édition, amputée de toute hardiesse polémique, favorisa cependant également l'entreprisequi visait à séparer Pascal de la doctrine de Port-Royal, alors qu'il en fut indéniablement l'extrémiste.

À partir de larévolution, les éditions s'enrichissent progressivement.

La fin du XIXe siècle voit naître le Pascal de Brunschvicg,cartésiennement atomisé et remis en ordre, une édition précieuse, ultra-savante et totalement hérétique, dans l'idéequ'on peut se faire d'une pensée pascalienne orthodoxe.

Le XXe siècle enfin permit au public d'avoir accès tout simplementà l'état des lieux laissé par l'auteur : un projet saisi en pleine élaboration, dans la netteté des liasses et la masse de lamatière.

On y trouve bien plus que l'angoisse existentielle d'un esthète, les subtilités d'un dialecticien ou les affirmationsd'un mystique, les matériaux d'une philosophie du sens à reprendre et à poursuivre indéfiniment, « car on doit travaillerpour l'incertain ».. »

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