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Bergson et le langage

Publié le 04/07/2020

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« Dégagez l'intérêt philosophique de ce texte en procédant à son étude ordonnée. Si les fourmis, par exemple, ont un langage, les signes qui composent ce langage doivent être en nombre bien déterminé, et chacun d'eux rester invariablement attaché, une fois l'espèce constituée, à un certain objet ou à une certaine opération. Le signe est adhérent à la chose signifiée. Au contraire, dans une société humaine, la fabrication et l'action sont de forme variable, et, de plus, chaque individu doit apprendre son rôle, n'y étant pas prédestiné par sa structure. Il faut donc un langage qui permette, à tout instant, de passer de ce qu'on sait à ce qu'on ignore. Il faut un langage dont les signes - qui ne peuvent pas être en nombre infini - soient extensibles à une infinité de choses. Cette tendance du signe à se transporter d'un objet à un autre est caractéristique du langage humain. On l'observe chez le petit enfant, du jour où il commence à parler. Tout de suite, et naturellement, il étend le sens des mots qu'il apprend, profitant du rapprochement le plus accidentel ou de la plus lointaine analogie pour détacher et transporter ailleurs le signe qu'on avait attaché devant lui à un objet. « N'importe quoi peut désigner n'importe quoi», tel est le principe latent du langage enfantin. On a eu tort de confondre cette tendance avec la faculté de généraliser. Les animaux eux-mêmes généralisent, et d'ailleurs un signe, fût-il instinctif, représente toujours, plus ou moins, un genre. Ce qui caractérise les signes du langage humain, ce n'est pas tant leur généralité que leur mobilité. Le signe instinctif est un signe adhérent, le signe intelligent est un signe mobile. Bergson. Ce qui fait l'efficacité de la communication des fourmis, c'est donc la stricte impossibilité de tout malentendu, de toute ambiguïté : chaque signe transmet une information et une seule, et toujours la même. Ce qui n'empêche pas par ailleurs que le mécanisme soit infiniment complexe et fascinant. Cette fixité permet d'économiser la fonction métalinguistique par laquelle des hommes se mettent d'accord sur le sens d'un mot ou d'une phrase. Chez les animaux, la compréhension est d'emblée totale. Bergson résume cette réalité par le terme «adhérence». Si le signe est en quelque sorte « collé » à l'information qu'il doit transmettre, c'est qu'il n'a aucune valeur pour lui-même. Si par exemple une fourmi savait dire « pluie », ce signe désignerait invariablement le fait qu'il pleut ; alors que nous pouvons «décoller» le signe de cet usage pour parler d'une «pluie de coups», d'une «pluie de louanges», etc. C'est ce fait que Bergson localise comme la spécificité humaine. Il en justifie l'existence non pas par une perfection métaphysique de notre espèce, mais à nouveau par l'observation : nous remarquons que nous développons une activité productrice et fabricatrice infiniment plus créative et novatrice que les animaux; le caractère ouvert et libre du langage peut être interprété comme un ajustement de la communication à notre statut d'homo faber. ...»

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