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BENDA (Julien)

Publié le 06/12/2021

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BENDA (Julien), écrivain français (Paris 1867 - Fontenay-aux-Roses 1956). Agitateur d'idées, il s'est constamment référé à un intellectualisme qu'il oppose au monde moderne, submergé selon lui par le lyrisme, le romantisme, la sensation, l'émotion, autant de fausses monnaies contre le véritable étalon : la vérité. À Belphégor (titre d'un essai de 1919 sur la société française), il préfère Yahvé; à Maurras (et à son « lyrisme de la raison » ), il préfère Descartes ; à l'ensemble des littérateurs contemporains, de Mallarmé à Gide, il oppose Socrate, l'intelligence, la spéculation et l'abstraction. Sa cible préférée est Bergson, avec son intuitionnisme et sa « mobilité » [le Bergsonisme, 1912 ; les Sentiments de Critias, 1925). Amoureux du classicisme, il l'orne parfois d'une préciosité et d'un baroque inattendus [Lettres à Mélisande, 1925 ; Non pos-sumus, 1946), et d'un égotisme dont témoignent ses romans ou fantaisies philosophiques, comme l'Ordination (parue dans les Cahiers de la quinzaine entre 1910 et 1912), Mon premier testament (1910), les Dialogues d'Éleuthère (1913). Sa préoccupation essentielle est la Trahison des clercs (1927), lesquels, sous couleur de défendre les « réalités » (en particulier la « réalité » nationale), abandonnent leur rôle de « clerc », c'est-à-dire de défenseur de la vérité en ce qu'elle a d'universel et d'étemel. Tous les « clergés » modernes sont ainsi dénoncés, et donc, surtout, le clergé nationaliste : Bourget, Maurras et même Péguy ou Claudel sont brocardés, comme des fils de Machiavel et de Richelieu. Benda rêve d'une sorte de catholicité laïcisée [Discours à la nation européenne, 1933) : tandis que Y Essai d'un discours cohérent (1931) reprend en fait les idées antithéistes de Proudhon, son Histoire des Français dans leur volonté d'être une nation apparaît comme un écho passionné de Michelet. Désireux de penser en quelque sorte au-dessus de la vie, il s'efforce de compartimenter les données de l'existence : d'un côté, ou en haut, la pensée ; de l'autre, ou en bas, les misères et les nécessités du quotidien [les Amorandes, 1922 ; la Jeunesse d'un clerc, 1936 ; Un régulier dans le siècle, 1938 ; Exercice d'un enterré vif, 1946). En fait, cet amoureux de l'étemel était sensible au contingent, et cet ennemi de toute « littérature » [la France byzantine ou le Triomphe de la littérature pure, 1945) se révéla toute sa vie comme le type même de l'homme de lettres. « Léautaud de la pensée », au cœur de tous les paradoxes, ses divers exercices de style et de réflexion se présentent au fond comme autant d'essais de ces « psychanalyses existentielles » que Sartre, après la guerre, désirait voir se multiplier.


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