Beaudelaire, La Beauté
Publié le 04/03/2022
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«
Eva Fillieres
1 ère
6
Baudelaire , La Beauté
Baudelaire, figure à la fois emblématique et singulière de la poésie du XIXème siècle
puise son inspiration dans les grands motifs de l’esthétique romantique notamment dans l’idée
que l’homme est incomplet, « une lyre à qui il manque des cordes », jouant sur tous les
registres du lyrisme dans une vision volontiers désenchantée du monde.
Inspiré par le culte du
Beau et l’idéal de perfection formelle du Parnasse, il s’inspire des formes classiques tout en les
renouvelant et en préfigurant l’univers symboliste : il s’attache à conférer à la poésie une
fonction quasi sacrée et transcendante en en faisant un medium, un canal vers un monde
invisible dont l’homme est séparé.
Cette représentation du monde met en scène le poète
écartelé entre le monde visible, perçu par les sens, domaine de l’angoisse, de la déréliction et
du Spleen, et un monde invisible et idéal qu’il s’agit de rejoindre et de retrouver à l’aide du
pouvoir de la parole poétique, d’où le titre antithétique de la première section des Fleurs du
Mal : « Spleen et Idéal » qui évoque cette loi de la condition humaine.
La beauté vient de la
section Spleen et Idéal des Fleurs du Mal.
A travers ses paroles, Charles Baudelaire donne une
image allégorique de la beauté qui insiste sur l'impassibilité, l'éloignement et
l'incompréhension.
Mouvement 1 : Portrait de la beauté - Allégorie de la Beauté
Le poème commence par l’emploi du pronom possessif « je » (v1) qui créé une
personnification de la beauté : « je suis belle » v1.
La beauté est donc représentée sous la forme
d’une allégorie.
Aussi, l’emploi de l’adjectif féminin « belle » montre que Baudelaire visualise la
Beauté telle une femme qui représenterait alors son idéal.
En poursuivant notre lecture, la
combinaison des substantifs « rêve » de « pierre » semble vouloir montrer que la beauté
représente un mystère.
La présence du substantif « sein » au vers 2 semble renforcer cette personnification initiée par
l’utilisation du pronom possessif « je » (v1) en y ajoutant une composante féminine.
Néanmoins
cette composante présente une qualification douloureuse mise en valeur par le verbe « meurtri
» comme si ce « sein » caractérisant la beauté serait source de douleur pour toute personne qui
s’y approcherait par l’utilisation du pronom indéfini « chacun ».
De plus, le vers 3 montre que la
beauté a un rôle de muse et est présente pour inspirer les artistes (« poètes) : « Est fait pour
inspirer au poète un amour ».
Ces éléments donnent un aspect inaccessible à cette beauté.
Donc, dans la phrase qui constitue le premier quatrain est présentée l’allégorie qu’est la Beauté,
qui structure tout le sonnet, car il personnifie bien cette idée abstraite en faisant d’elle tout
naturellement un être humain, évidemment une belle femme à laquelle il donne la parole, « Je
» étant le premier mot du texte, où il revient à sept occasions (tandis qu’on trouve quatre
adjectifs possessifs de la première personne du singulier.
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