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Baudelaire, Le Voyage

Publié le 02/12/2021

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Introduction : Le Voyage est le dernier poème des Fleurs du mal ; il marque donc l'aboutissement du parcours mené par le poète dans ce recueil. Après avoir envisagé tous les moyens pour échapper au spleen et atteindre l'idéal, c'est l'ultime solution qui est envisagée, nom de la dernière partie : La Mort.
Nous étudierons les 2 dernières sections de ce long poème narratif qui en compte 8. Dans les sections I à VI, Baudelaire a évoqué les raisons qui peuvent pousser les hommes à voyager, les dangers de celui-ci et des exemples de voyage, pour parvenir à la conclusion que tout voyage humain aboutit à un échec : le désir de changement ou de découverte est donc toujours décevant.
Quelle vision du voyage apparaît dans cet extrait des Fleurs du Mal ?
A. Un constat d'échec du voyage humain
1) L'expression de cet échec : par différents procédés, Baudelaire parvient à rendre cet échec particulièrement saisissant
( Les exclamations : elles montrent l'émotion du poète ; et mettent en valeur des termes importants : vers 109 : " amer ", placé au début du vers ; vers 112 : " ennui ", placé à la fin du vers, il fait écho au terme " horreur ". Des vers 114 à 116 : enjambement), le temps est égale à un ennemi, " hélas " est à l'hémistiche (moitié du vers).
( Les interrogations sans réponses : vers 113, ces 2 interrogations sont rapprochées, avec un rythme bref. Il n'y a pas de solution envisagée mis à part qu'il considère qu'il vaut mieux rester si on le peut. Les questions et les réponses sont sur le même plan. Il y a répétition de " rester " / " reste ".
( Échec du voyage, car il n'y a pas de préférences dans le voyage.
( Le champ lexical : il est très négatif ; principalement dans les trois 1ères strophes : " amer ", " monotone et petit ", l'oxymore " une oasis d'horreur dans un désert d'ennui " : " oasis " est un terme positif, qui s'oppose à " horreur " et " ennui ". Il y a aussi " ennemi ", " funeste ", " infâme ".
( Le champ lexical montre le malaise du poète, puisque l'impression négative l'emporte.
2) La cause de l'échec : le temps
( Au vers 116, le temps est présenté comme une allégorie ; en effet, il prend les traits d'une personne (l'ennemi) ; ce qui renforce son effet. Aux vers 115, 119, et 121 : il y a une impression de domination du temps sur l'homme, on ne peut rien contre lui. Au vers 121, la victoire se fait avec violence : " le pied sur notre échine ". Il est présenté comme l'origine de l'échec du voyage. C'est une sorte de combattant, d'ennemi imbattable (le temps) : " ennemi ", " rétiaire " (gladiateur armé d'un trident, d'un poignard, et d'un filet) : c'est une image concrète.
B. La mort comme solution
Après le constat d'échec du voyage humain, Baudelaire envisage une ultime solution. C'est la dernière solution envisagée, après l'ensemble des possibilités du recueil : amour, vin…
1) La mort, un autre voyage
( Le champ lexical ( du voyage) : il permet de comparer la mort à un voyage en bateau, sur la mer : vers 123 à 138 avec " nous partions ", " au large ", " cheveux au vent ", " embarquerons ", " mer ", " passager ", " venez ", " nage ", " capitaine ", " levons l'ancre ", " appareillons " ; dans l'ordre chronologique du texte. Il y a une personnification / allégorie de la mort, vers 137 : " Mort " est égale à un " vieux capitaine ".
( Un voyage éternel : vers 132 : " De cette après-midi qui n'a jamais de fin ! " (idée d'éternité) ; vers 129 : le lotus, était dans l'Odyssée, une fleur qui donnait l'oubli de plus il représente l'exotisme et donc la découverte de nouvelles contrées.
2) Une conception ambigüe de la mort
( Le vocabulaire associé à l'évocation de la mort associe 2 connotations qui montrent bien l'ambivalence de la mort.
( Un vocabulaire négatif : il est évident pour une telle évocation : " crier ", " mer des Ténèbres ", " funèbres ", " spectre ", " Enfer ", " poison ", " gouffre ".
( Un vocabulaire positif : il montre l'espérance d'une délivrance ; c'est paradoxal d'associer négatif et positif : " enfin ", " espérer ", " joyeux ", " en avant ", " charmantes ", " chantent ", " parfumé ", " miraculeux ", " enivrer ", " douceur ", " rafraîchir ", " remplis de rayons ", " réconforte ", " nouveau ".
( La mort est donc vue comme un refuge ; elle apporte l'abolition du Temps par l'éternité et semble donc une solution au mal qui touche le poète par son caractère rassurant.
3) Un appel urgent à la mort
( le rythme : - Rupture entre les 2 sections : il y a un réel changement de rythme ; le rythme devient plus rapide, saccadé. C'est un rythme beaucoup plus serein ; des phrases plus longues ; et l'enjambement aux vers 131-132, qui souligne un nouveau rythme. C'est différent du vers 137, avec 4 coupures.
- La dernière strophe : vers 142 à 144 : c'est une phrase chaotique. C'est un poème très agité, signe d'une agitation très intense, à l'approche d'une action décisive. Les émotions sont très marquantes. → C'est un appel urgent.
( Les apostrophes et impératifs : " Ô mort " est répété : en début de vers, et à l'hémistiche. Il y a vers 137-138 des apostrophes, des exclamations.
Les impératifs : " levons " et " appareillons " : ils sont en fin de vers.
( L'appel devient direct, il montre un rapprochement de la mort qui est désirée par le poète.
( Le ton final est assez virulent : une précipitation, une impatience du poète.
Conclusion :
Cette plongée dans la mort est-elle une réussite ou un échec ?
- Un échec : la solution est une fin, un achèvement associé à des idées négatives.
- Une réussite : départ vers autre chose mais qui n'est pas défini ni assurément positif.
Le fonctionnement du voyage apparaît clairement ici, il s'agit de chercher une autre condition de vie pour échapper à celle qui ne peut satisfaire le poète et la solution se trouve peut-être dans l'éternité de la mort car elle échappe aux limites du Temps. Ainsi la mort est une solution enviable pour le Poète, pour enfin se libérer.

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