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Baptiste Morizot et le langage inséparé

Publié le 06/03/2021

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« A.

Justifiez le titre du chapitre : "Tout le langage inséparé".

Contrairement aux philosophies dualistes pour qui existe un dualisme qui répartit artificiellement les vivants entre eux, nature et humanité séparées, Baptiste Morizot parle d’une « approche inséparée du vivant ».

Il s’agit de penser les relations entre les espèces vivantes, non plus en termes d’opposition – même si elles existent – mais en termes d’interdépendance entre humains et non-humains, ce que Morizot résume ainsi : « les relations sont premières, plus réelles que les êtres séparés, et où vivre consiste à être pris dans et fait par des relations ».

L’auteur utilise le même adjectif –inséparé- pour qualifier le langage.

Le titre du chapitre désigne tout ce qui se cache derrière le hurlement du loup, tout ce que signifie ce cri, toutes les relations qui se tissent entre l’émetteur du cri et ses destinataires.

Morizot a beaucoup lu, étudié et observé les loups et a même expérimenté le parlé-loup.

L’adjectif « inséparé » englobe tout ce que le loup « dit en puissance », les différentes fonctions du cri du loup (constatif, incitatif et performatif), les destinataires possibles (les autres loups invités à faire meute, les bergers qui doivent prendre garde à la présence du loup dans les parages, les autres animaux, le loup lui-même qui exprime qu’il est vivant), les « invites » variées qui sont contenues dans ce cri (êtes-vous là ? , venez me rejoindre, faites attention, venez déguster le festin…).

Toutes ces invites sont l’équivalent de la « signification » dans le langage humain.

En un hurlement, il y a une multitude de possibles.

Morizot compare le cri du loup à un chant qui entre en relation avec les vivants (humains et animaux) qui entendent ce cri et qui comprendront ce chant selon la relation spécifique qu’ils ont tissée avec le loup.

Le hurlement du loup partage avec la poésie ce foisonnement de sens, d’interprétations et d’émotions et c’est ce qui le rend si vibrant, si vivant. B.

Comment comprenez-vous ce que Morizot nomme la "parenté alien"? Appuyez- vous sur un exemple du texte. La parenté est l’existence d’un lien familial entre plusieurs individus, c’est un ensemble cohérent de relations entre les membres d’une même famille, d’un même groupe.

L’adjectif « alien » signifie « étranger » et désigne un extraterrestre en anglais.

Il y a bien un paradoxe entre ces deux mots qui forment un oxymore : comment peut-on en effet être à la fois familier et étranger à quelqu’un ? Le concept de Morizot – la parenté alienne - désigne cette relation paradoxale entre ressemblance et « étrangeté ».

Baptiste Morizot parle des loups qu’il piste, avec qui il hurle même, il nomme le loup, comme le reste du règne animal, comme le reste du monde vivant, des « alien kin » : : il s’appuie sur la théorie de Darwin pour expliquer que l’homme et le loup ont une « ascendance commune », et qu’en même temps homme et loup sont étrangers l’un à l’autre.

Morizot illustre ce concept par un dialogue homme/loup.

Il ne s’agit pas de dire qu’homme et loup se comprennent et q’ils parlent la même langue.

Baptiste Morizot est capable d’imiter le hurlement du loup : il communique avec lui sans savoir ce qu’il dit, ce que son interlocuteur devine sans doute assez vite.

Il n’empêche qu’ils échangent, dessinant en creux cette troisième langue, mélange de l’une et de l’autre, langue hybride par excellence au sein de laquelle se traduirait quelque chose de cet intraduisible qui bat au cœur du vivant et dont chaque espèce aurait sa part.. »

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