AUTRUI
Publié le 05/07/2020
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« La conscience de soi que pose, au terme du doute, le «Je pense donc je suis» de Descartes, détermine une première vérité indubitable. Mais elle paraît enfermer le sujet dans sa solitude : l'existence d'autrui est d'abord incertaine, elle n'est découverte qu'ensuite, par une démarche qui assure la conscience de la vérité de ses représentations. Autrement dit, autrui paraît ici second, déduit en quelque sorte d'un moi originaire. On nomme solipsisme la théorie (jamais soutenue car difficilement soutenable) selon laquelle il n'existerait pour une conscience d'autre réalité qu'elle-même. Autrui, mon semblable PAR SA RAISON Si Descartes ne pose pas la question d'autrui, ce n'est naturellement pas parce qu'il se croit seul au monde. La philosophie classique en effet conçoit implicitement autrui comme un autre moi, qui ne pose pas problème. Le «Je» du «Je pense» n'est pas seulement celui de René Descartes, mais celui de tout être capable de penser. L'altérité d'autrui est inessentielle : ce par quoi nous sommes semblables, notre raison, importe davantage que ce par quoi nous différons, notre corps, notre affectivité, nos expériences... LE RESPECT DU SEMBLABLE : LA PERSONNE Kant nous invite à respecter en autrui notre semblable. Comme nous, il est une personne, un être dont la valeur est absolue, par opposition aux autres êtres, qui n'ont qu'une valeur relative, celle de moyens. Cette notion de personne prolonge une tradition judéo-chrétienne qui pose qu'autrui, comme moi, est fils de Dieu, créature faite à l'image de son Créateur, et par conséquent, frère ou ennemi, mon semblable. La philosophie, aujourd'hui, est attentive à notre «être au monde» originaire, à la coexistence ou intersubjectivité première des consciences. ...»
«
AUTRUI
Quels rapports entre ma conscience et celle d'autrui 1 C'est à
cette question que renvoient de très nombreux sujets.
Pour
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d'autrui, telles qu'elles ont pu être philosophiquement pens�*G
La conscience de soi que pose, au terme du doute, le «Je pense
donc je suis» de Descartes, d�I*E=5>* une première v�E5I
indubitable.
Mais elle paraît enfermer le sujet dans sa solitude :
l'existence d'autrui est d'abord incertaine, elle n'est d�&?MO*EI*
qu'ensuite, par une d�=#E&4* qui assure la conscience de la v�E5I
de ses représentations.
Autrement dit, autrui paraît ici second,
d�'M5I en quelque sorte d'un moi originaire.
On nomme soli
psisme
la th�?E5* (jamais soutenue car diffici
lement soutenable) selon laquelle il n'existerait pour une cons
cience d'autre r�#G notre corps, notre affectivit�
nos exp�E5*>&- ...
LE RESPECT DU SEMBLABLE : LA PERSONNE
Kant nous invite à respecter en autrui notre semblable.
Comme
nous, il est une personne, un être dont la valeur est absolue,
par opposition aux autres êtres, qui n'ont qu'une valeur relative,
celle de moyens.
Cette notion de personne prolonge une tradi
tion jud�?&4Etienne qui pose qu'autrui, comme moi, est fils
de Dieu, cr�#IME* faite à l'image de son Cr�#I*ME et par cons�
quent, frère ou ennemi, mon semblable.
La philosophie, aujourd'hui, est attentive à notre « être au
monde» originaire, à la coexistence ou intersubjectivit� pre
mière des consciences.
Le
tout jeune enfant ne dissocie pas d'abord sa personne de
celle d'autrui.
Avant de dire «Je», par exemple, il se nomme
comme on le nomme.
Le sujet n'est pas originairement solitaire.
La th�?E5* psychanalytique considère ainsi que « la personnalit�
se constitue et se diff�E*>&5* par une s�E5* d'identifications»,
c'est-à-dire par un processus au cours duquel « un sujet assimile
un aspect, une propri�I, un attri�ut de l'autre et se transforme,
totalement ou partiellement, sur le modèle de celui-ci» (Laplan
che et Pontalis).
LE PERSONNAGE SOCIAL
D�B*>'#>I des autres et comme produit par eux, le sujet peut se
perdre dans les valeurs qu'ils po
�ent pour
lui.
« Nous
nous amusons, nous nous distrayons, comme on s'amuse; nous lisons,
nous voyons, nous jugeons de la littérature et de l'art, comme on voit et
comme on juge; et même nous nous écartons des « grandes foules» comme
on s'en écarte; nous trouvons « scandaleux » ce que l'on trouve scandaleux.
Le «on» qui n'est personne de déterminé et qui est tout le monde, bien
qu'il ne soit pas la som�e de tous, prescrit à la réalité quotidienne son mode
d'être.» (HEIDEGGER, L'Etre et le Temps, 1927, trad.
Boehm et de Waelhens,
Gallimard, p.
159.)
Comment �O5I*E « cette situation d'indiff�E*>&* et d'indistinc
tion » qui permet au « on » de d�O*;?BB*E sa dictature caract�
ristique » (Ibid.)!
« Il faut jouer dûment notre rôle, mais comme rôle d'un personnage emprunté.
Du masque et de l'apparence, il n'en faut pas faire une essence réelle, ni de
l'étranger le propre.» (MONTAIGNE, Essais, Ill, 10.)
LA RENCONTRE D'AUTRUI
Mon semblable, comme mon prochain, n'est pas moi, mais un
autre.
En ce sens, il demeure «lointain».
Son alt�E5I peut-elle,
doit-elle être surmont�* 1
► le conflit originaire
Si l'enf a
nt est semblable aux siens, il s'en diff�E*>&5* cependant
en s'opposant à eux pour se poser dans son être propre.
Dans les
« rixes d'enfa
nts», note Alain, chacun fait « l'exp�E5*>&* vive de
ses frontières et de celles d'autrui».
Sur un plan philosophique :
■ Hegel souligne que la conscience n'accède à sa v�E5I qu'à tra
vers une lutte.
Elle met sa vie·en jeu pour être reconnue comme
conscience libre.
■ Sartre : « Le conflit est le sens originel de l'être-pour-autrui».
En effet, « autrui est d'abord pour moi l'être pour qui je suis
objet», il menace donc ma qualit� de sujet libre, que je suis radi
calement.
Toute rencontre est heurt, affrontement de libert�G.
► la communication
■ Le langage est le mode ordinaire de communication avec
autrui.
■ L'intuition peut, selon Bergson, permettre de saisir la radicale
alt�E5I d'autrui, son individualit� unique, parce qu'elle est « la
sympathie par laquelle on se transporte à l'int�E5*ME d'un objet
pour coïncider avec ce qu'il a d'unique et par cons�CM*>I d'inex
primable»..
»
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