Autriche (1990-1991)

« file:///F/Lycée/angui/0/450173.txt[12/09/2020 18:50:52] Autriche 1990-1991 Ce n'est qu'en 1991 que les Autrichiens ont commencé à se rendre c ompte que l'histoire était à nouveau de leur côté.

L'évolution de l'Europe a apporté à leur pa ys un essor inespéré.

D'ores et déjà, les bouleversements à l'Est ont rouvert son ancien marché à l'éc onomie autrichienne; les affaires ont progressé avec les "pays de succession" de la monarchie austro-hongro ise; l'unification allemande a permis au pays de participer, directement et indirectement, à la reco nstruction de l'ancienne RDA (République démocratique allemande).

Et la perspective d'un ratt achement à la CEE (l'adhésion à la Communauté a semblé pouvoir se faire en 1994 ou en 1995) fait que l'économie autrichienne a progressivement abandonné sa passivité relative vis-à-vis du mo nde extérieur.

Avec un taux de croissance d'environ 4%, une inflation de 3,5% et un taux de chômage autour de 6% en 1990, l'Autriche s'est située dans le peloton de tête des pays de l'OCDE.

Si la place qu'occupe le pays sur le continent européen a radicalemen t changé - de la périphérie, elle est passée au centre -, cela n'est pas allé sans poser des problème s au sein de la population.

La nouveauté est pour beaucoup source de méfiance et de peur.

Cela s'est traduit e ntre autres par des réactions xénophobes à l'égard des réfugiés et des immigrés venu s de l'Est.

Autre signe de repli: au printemps 1991, une majorité de Viennois se sont prononcés contre la tenue d e l'exposition universelle - Expo 95 - qui devait être organisée entre Vienne et Budapest.

Politiquement, le pays a engagé une mutation.

L'année 1990-1991 a été marquée par une aggravation de la crise dans le "camp bourgeois".

Le grand parti conservateur, l'ÖVP (Parti populaire autrichien), qui gouverne avec le parti social-démocrate, le SPÖ (Parti socialiste d'Autriche), a essuyé une cuisante défaite aux élections législatives d'octobre 1990.

Le SPÖ, dirigé pa r le chancelier fédéral Franz Vranitzky, a pu maintenir sa position en dépit de multiples scandales.

C'est le FPÖ (Parti libéral d'Autriche) qui en a profité; petit parti de droite, il a joué sur la fibre populiste d es électeurs et sur leur hostilité à l'égard des étrangers.

Quant à l'ÖVP, il a atteint le point le plus bas de son histoire.

Les âpres intrigues pour s'emparer de sa direction, et ses luttes internes, ont réduit ce gran d parti chrétien à une formation de moyenne envergure.

Mais le FPÖ a connu lui aussi des déboires.

En faisant des déclarations favorables au régime nazi, son chef, Jörg Haider, considéré jusqu'alors co mme un "politicien moderne", un "rénovateur", a marqué un coup d'arrêt à l'ascension du part i.

Il a dû démissionner, le 21 juin 1991, de son poste de gouverneur (Landeshauptmann) de Carinthie.

D'autre part, il a semblé qu'un réalignement se soit amorcé dan s le "camp bourgeois", processus que l'on n'avait pas vu depuis 1945.

La principal bénéficiaire en est la so cial-démocratie dont le chef, Franz Vranitzky, a joui d'un haut niveau de popularité que seul avait connu Bruno Kreisky, le grand homme du SPÖ, mort en 1990.

Le petit parti des écologistes de gauche a semb lé aussi en avoir un peu profité.

Jusqu'au début 1991, le "problème Waldheim" - la question du passé de Kurt Waldheim, le chef de l'État, et son rôle d'officier de la Wehrmacht pendant la Seconde Guerre mond iale - a été efficacement refoulé.

Sa décision, le 21 juin 1991, de ne pas se présenter pour un secon d mandat et la démission forcée de Jörg Haider ont semblé être de nature à pouvoir normaliser l a vie politique.. »