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ARTICLE DE PRESSE: L'adhésion du Vietnam à l'Asean

Publié le 10/12/2021

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28 juillet 1995 - L'adhésion du Vietnam à l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean), vendredi 28 juillet, à Bandar Seri Begawan, capitale du sultanat de Bruneï, clôt formellement un chapitre d'histoire. La division entre une Indochine socialiste et le reste de l'Asie du Sud-Est n'existe plus. Avec la disparition de l'URSS et la fin de la guerre froide, Hanoï et les six Etats de l'Asean se sont même réconciliés plus vite que prévu. Quand le Vietnam et l'Asean, qui rassemble Bruneï, l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour et la Thaïlande, ont contresigné, en 1991, à Paris, le traité de paix sur le Cambodge, il n'était pas question d'une adhésion d'Hanoï avant l'an 2000. Mais l'histoire s'est accélérée. Le Vietnam glisse vers une économie de marché. Dès 1994, ses échanges avec l'Asean se sont élevés à 8 milliards de dollars, soit le quart de son commerce extérieur. Bol d'oxygène Les investissements de l'Asean au Vietnam représentent aujourd'hui le cinquième de quelque 15 milliards de dollars d'investissements étrangers, lui offrant donc un bol d'oxygène face à trois investisseurs de l'Asie du Nord-Est Taïwan, Hongkong et la Corée du Sud , qui, à eux seuls, forment la moitié du total. Enfin, avec la fin de la guerre froide, l'option chinoise en faveur d'une diplomatie plus musclée dans la région notamment, les revendications de Pékin sur la mer de Chine méridionale a aussi incité l'Asean à associer le Vietnam à la définition d'une politique commune face à l'ancien empire du Milieu. Trouvant, en Asie du Sud-Est, un contrepoids diplomatique et économique à l'Asie du Nord-Est, le Vietnam a donc changé, plus vite que prévu, son fusil d'épaule. Il a mis les bouchées doubles pour préparer son adhésion : réorganisation des ministères des affaires étrangères et du commerce extérieur, formation de personnel anglophone, l'anglais étant la langue des échanges de l'Asean. En outre, le Vietnam a négocié le calendrier de son entrée dans la zone de libre-échange (AFTA) que l'association entend former en l'an 2003, quand les tarifs douaniers interzones ne devront plus dépasser la barre des 5 %. Hanoï a obtenu, pour ce faire, un délai supplémentaire de trois ans. Il en aurait fallu, cependant, davantage pour rassurer les milieux d'affaires d'Hanoï et d'Hô Chi Minh-Ville, qui redoutent la concurrence des autres économies de l'Asean, lesquelles représentent déjà 70 % du déficit du commerce extérieur vietnamien. A sept, l'Asean groupera désormais plus de 400 milions de personnes aux revenus très variés et des pays dont les systèmes politiques n'ont en commun que la volonté souvent affichée de suivre une " voie asiatique " de développement. L'association a beau compter un " tigre " (Singapour) et trois " bébés tigres " (Malaisie, Thaïlande et Indonésie), elle conserve un pied dans le tiers-monde. Ce trait devrait s'accentuer avec l'intégration du Vietnam, dont le revenu annuel per capita 250 dollars est le tiers de celui de l'Indonésie. D'un autre côté, le PIB de l'ensemble, évalué à 1 500 millions de dollars, est légèrement supérieur à celui de la Chine et représente près de la moitié du PIB français. En outre, avec l'amorce d'une reprise aux Philippines et un taux de croissance supérieur à deux chiffres au Vietnam, l'Asean est, en 1995, la première zone d'expansion économique de la planète. Les prétentions de Pékin L'association offre aussi l'avantage d'être la seule organisation structurée en Asie de l'Est, puisque la Coopération économique de l'Asie-Pacifique (Apec), tout en couvrant une zone beaucoup plus vaste, demeure avant tout une tribune au projet libre-échangiste aussi incertain qu'ambitieux. C'est pourquoi le Forum régional de l'Asean (FRA), dont la deuxième réunion annuelle aura lieu, le 1er août, à Bruneï, et la conférence postministérielle, qui se tiendra, les 2 et 3 août, évoqueront l'avenir de la région, y compris dans le domaine de la sécurité. Qian Qichen, chef de la diplomatie chinoise, et Warren Christopher, son homologue américain, en profiteront, notamment, pour renouer, le 1er août, un dialogue au point mort depuis des mois. L'admission en souplesse du Vietnam laisse aussi entrevoir le jour où les dix Etats du Sud-Est asiatique seront réunis au sein de l'Asean. Le Laos peut y adhérer quand il le souhaite, mais n'en a pas encore manifesté le désir. Le Cambodge remplit les conditions d'une candidature, mais son manque d'empressement est plutôt perceptible du côté de l'Asean. Enfin, la Birmanie est un cas un peu particulier : les militaires de Rangoon, qui ont tourné le dos à toute intégration régionale pendant trois décennies, devront sans doute se montrer des partenaires politiquement moins gênants avant d'être admis. La question des Spratleys La conférence de Bruneï donnera une première mesure de la politique que l'Asean compte élaborer face aux prétentions de Pékin en mer de Chine méridionale. En effet, outre le Vietnam, trois Etats de l'association Bruneï, Malaisie et Philippines revendiquent une partie de l'archipel des Spratleys, que la Chine considère comme sien. Comme les eaux qui entourent les Spratleys sont la principale voie maritime entre l'Extrême-Orient et le Proche-Orient, il serait étonnant que l'association n'exprime pas de nouveau ses inquiétudes. A moins que Pékin n'en revienne à un profil plus bas, la cohabitation avec le " pays du Milieu " pourrait, à plus long terme, se retrouver au coeur des préoccupations de l'Asean, le Vietnam jouant ainsi un rôle probablement important dans l'élaboration d'une politique commune puisque l'association opère par consensus. JEAN-CLAUDE POMONTI Le Monde du 31 juillet 1995

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