ART: Nabis
Publié le 16/05/2020
                            
                        
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Nabis signifie "prophète" en hébreu.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce terme est attribué par le poète Henri Cazalis.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il désigne un groupe de trèsjeunes artistes qui veut s'affranchir du naturalisme et particulièrement de l'impressionnisme, jugé trop sensible etsuperficiel.
                                                            
                                                                                
                                                                    Formés à l'Académie  Jullian et à l'Ecole  des Beaux-Arts,  les peintres  Pierre Bonnard, Denis,  Roussel,Ranson, Vuillard,  Lacombe  et Vallotton  se regroupent  autour de leur  aîné,  Paul Sérusier.
                                                            
                                                                                
                                                                     Le sculpteur  françaisAristide Maillol et des artistes européens, comme le Hollandais Jan Verkade, se joindront à eux quelques années plustard.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ils s'opposent à l'enseignement traditionnel, "où le réalisme le plus grossier avait succédé à l'académisme falotdes derniers élèves d'Ingres".
                                                            
                                                                                
                                                                    Ils se déclarent disciples de Gauguin, découvert en 1888, à Pont-Aven, par Sérusier.Les Nabis vouent une grande admiration à Cézanne, pour les fresques ornementales de Puvis de Chavannes et lemonde imaginaire d'Odilon Redon.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les estampes japonaises exercent également sur eux une grande influence.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais,leur aventure  commence  véritablement  en 1888,  avec un panneau  mystérieux  de Sérusier:  "Paysage du boisd'Amour", ou encore appelé, "Le Talisman".
                                                            
                                                                                
                                                                    Il s'agit d'un paysage aux couleurs vives et aux formes synthétiques,peint sous la direction de Gauguin.
                                                            
                                                                                
                                                                    Excepté quelques motifs "réalistes", Sérusier refuse le modelé et s'aventure sur lechemin de l'abstraction.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce petit tableau devient le témoin, le "talisman" de la doctrine nouvelle.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ces jeunes artistesse réunissent à l'atelier de Paul Ranson, appelé le "temple des prophètes".
                                                            
                                                                                
                                                                    Ils affirment une volonté d'élaborer unenouvelle esthétique et de retrouver l'essence sacrée de la peinture.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ils cherchent également à abolir les limites quiséparent la peinture de chevalet et l'art décoratif.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les Nabis ont pour ambition de traduire la pensée symbolique, despiritualiser la peinture.
                                                            
                                                                                
                                                                    En août 1890, dans la revue Art et Critique, Maurice Denis (il n'avait pas vingt ans), enthéoricien du mouvement, donne la meilleure définition de la toile: "se rappeler qu'un tableau (...) avant d'être uncheval  de bataille,  une femme  nue ou une  quelconque  anecdote (...) est essentiellement  une surface  planerecouverte de couleurs en un certain ordre assemblées." Les peintres "nabis" insistent donc sur l'autonomie de lapeinture bidimensionnelle.
                                                            
                                                                                
                                                                    Bonnard (appelé  le "Nabi très japonard") et Valloton intègrent à  leur système formel laproblématique de l'art  japonais  qui rejette  la perspective.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ils refusent  également  le modelé  et le relief  quiappartiennent à la sculpture.
                                                            
                                                                        
                                                                    En revanche, ils exaltent les arabesques, les motifs géométriques, les couleurs pureset complémentaires, traitées en aplats, qui traduisent mieux les émotions.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le dessin est très affirmé et va jusqu'aucerne épais autour des motifs.
                                                            
                                                                                
                                                                    Refusant le réalisme, ils tentent de retrouver "la saveur de la sensation primitive".Pour les Nabis,  toute émotion,  toute pensée  possèdent  des "équivalents"  plastiques et colorés.
                                                            
                                                                                
                                                                     L'oeuvre  d'art,considérée avant  tout comme un objet composé  et ordonné, est une transposition  d'une sensation reçue.
                                                            
                                                                                
                                                                     Danscette perspective, les Nabis affirment la primauté de l'intelligence du peintre dans sa création.
                                                            
                                                                                
                                                                    Son rôle n'est plusseulement de reproduire avec fidélité la réalité, mais de l'interpréter, de la transformer.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les Nabis, désirant étendreles applications décoratives de la  peinture, manifestent un  intérêt pour les arts décoratifs.
                                                            
                                                                                
                                                                    Leur art synthétiqueconvient également  aux affiches,  lithographies  et illustrations  de livres.
                                                            
                                                                                
                                                                     Abandonnant  la notion  traditionnelle  dusupport pictural, ils s'expriment dans la création des timbres, des marionnettes et des papiers peints.
                                                            
                                                                                
                                                                    En outre, lesNabis veulent intégrer l'art à la vie: "Notre génération a toujours cherché les rapports de l'art avec la vie.
                                                            
                                                                                
                                                                    A cetteépoque, j'avais personnellement  l'idée d'une  production  populaire et d'application  usuelle: gravure,  éventails,meubles,  paravents", dit  Bonnard, rendu célèbre  pour sa première affiche  pour France-Champagne.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les  peintresparticipent ainsi à toutes les créations nouvelles, notamment aux scénographies du théâtre d'art de P.
                                                            
                                                                                
                                                                    Fort, dont lafondation est destinée à  "contredire par une rivalité active et pleine de  foi le Théâtre-Libre d'André Antoine, oùs'efforçait l'école naturaliste" (Pierre Louys).
                                                            
                                                                                
                                                                    Bonnard et Sérusier s'occupent de la décoration de la pièce Ubu roid'Alfred Jarry, dont la première représentation date de 1896.
                                                            
                                                                                
                                                                    Vuillard, Bonnard et Roussel collaborent à la "RevueBlanche", créée par Thadée Natanson et ses frères.
                                                            
                                                                                
                                                                    Les Nabis exposent ensemble chez Le Barc de Boutteville, de1891 à 1896.
                                                            
                                                                                
                                                                    Puis, leurs expositions se déroulent chez Ambroise Vollard, en 1897 et 1898.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est la galerie Durand-Ruel qui accueille leur dernière exposition, en 1899.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le groupe se sépare en 1903, mais chacun de son côté continueà participer au développement de l'art du XXème siècle.
                                                            
                                                                                
                                                                    Leurs recherches, qui ont contribué à définir de nouveauxespaces picturaux, annoncent l'Art nouveau..
                                                                                                                    »
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