ART ET ROMAN
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
EPREUVE ANTICIPEE DE FRANÇAIS
AU TITRE DU BAŒALAUREAT DE 1978
SUJET : Selon votre préfm~tœ, risumez le texte salYaDt en respectant son mouvement, ou bien ...tysez-Ie, en dlsUnpant
et ordonnant les thèmes et en vous au.chant l rendre COIIlpte
de leurs rapports.
Vous IHlqaerez, en tlte de votre copte, par
le DlOt Rbllllli ou ..41141lyse.
la utare de votre eholx.
Après
ce résalllé OU cette analyse, YODS dépaerez da texte
an problème auquel vous atblclaez an Intérêt particulier : vous
en Jridserez les données, vous les discuterez s'U y a Uea et vous exposerez, en les justifiant, vos propres vues sur la question.
ART ET ROMAN
Le roman n'a pas de règles.
Tout lui est permis.
Aucun art
poétique ne le mentionne ni ne lui dicte de lois.
Il croit comme
une
herbe folle dans un terrain vague.
Aussi, quand tous les
genres littéraires voient leur variété restreinte par leur nature même, de telle façon qu'ils ne peuvent trop se modifier sans perdre jusqu'à leur appàrence et leur nom, la nature du roman
l'incite au contraire
à s'engager dans des voies toujours neuves, à se transformer sans cesse, se dilatant ou se resserrant, docile en toute chose au capriœ de l'écrivain.
Celui-ci, pourvu qu'il
raconte, peut varier à l'infmi la façon de raconter et essayer des
plus étranges artifices.
Il use à sa guise de sécheresse ou de pathétique, lyrique s'il veut, érudit s'il lui plaît.
Historien ou
peintre, dramaturge ou poète, il présente une œuvre qui s'apparente à tel ou tel genre défmi sans cesser d'être et de
paraître roman.
Indifférent au cadre, le roman s'accommode de
toute innovation.
Il est contenu pur.
Il exclut si bien toute
préoccupation formelle qu'on affume qu'un style soigné lui
nuit.
Il détourne en effet du récit l'attention du lecteur et le force
d'admirer au lieu de s'intéresser.
Pour un peu, on aurait w, et
on a
vu peut-être, conseiller au romancier de mal écrire, lui
donnant pour exemple
de grands maîtres du genre qui ne
soignaient pas trop leur langue, comme Balzac ou Dostoïevski,
et lui déconseillant d'imiter tels autres qui, comme Flaubert, s'occupaient trop de polir leurs phrases.
·.
»
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