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Antonio Vivaldi

Publié le 16/05/2020

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« Antonio Vivaldi Quelle surprenante et captivante figure que celle d'Antonio Vivaldi : violoniste, compositeur, chef d'orchestre, professeur, impresario, et...prêtre.

Le prêtre roux "il prete rosso" comme le nomment ses contemporains fut, de son temps, célèbre, et pourtant on ne peut queconjecturer la date de sa naissance (1677 ?) et l'on ignore où et quand il trépassa.

Les musicologues s'accordent toutefois sur l'année1743. Son maître fut son père, Giovanni-Battista, violoniste émérite attaché à la chapelle ducale de Saint-Marc de Venise ; le jeune Antonio luisuccéda dans ses fonctions.

Grâce à cette circonstance, il eut le privilège d'attirer sur lui l'attention de Giovanni Legrenzi, l'illustre maître dechapelle de Saint-Marc, et d'en être conseillé. Saint-Marc ! miraculeuse rencontre de l'art païen et de l'art chrétien confondus dans un même message ; éblouissement des yeux et del'âme devant la matérielle beauté des symboles ! C'est dans ce monde de la basilique que s'écoulèrent l'enfance et l'adolescenced'Antonio Vivaldi.

Être prêtre ! tel est le vOeu de cette nature ardente, exclusive.

Vivaldi est ordonné le 3 mars 1703.

Mais le génie quil'habite s'éveille et s'impatiente.

Et voici ce que conte la légende : "Un jour que le jeune prêtre disait la messe, il quitta brusquementl'autel pour aller à la sacristie noter un thème qui lui était venu, puis revint achever son office.

On le déféra à l'Inquisition qui,heureusement pour lui, le regarda comme un musicien, c'est-à-dire comme un fou, et se borna à lui défendre dorénavant de dire lamesse." Vingt-cinq ans plus tard, Vivaldi, dans une des rares lettres qui nous soient parvenues, protestait encore contre cette fâcheuse légende,affirmant que seul son état de santé l'avait contraint de ne plus dire la messe, "ayant dû par trois fois quitter l'autel par suite d'uneoppression de poitrine". Éloigné de l'autel par l'Inquisition (?), Vivaldi trouve une compensation en entrant au service du Conservatoire de la Pietà, ou plusexactement "du Séminaire musical de l'Hospice de la Pietà", un des quatre grands orphelinats vénitiens où la musique était en particulierhonneur.

L'orchestre de la Pietà était déjà célèbre.

Pendant près de quarante ans, Vivaldi en sera le maître ; il lui donnera une réputationeuropéenne.

On venait de loin pour entendre ces jouvencelles jouer de toutes sortes d'instruments avec une perfection qui suscitait deséloges unanimes.

Leur virtuosité, leur grâce, par surcroît, leur valaient de galants admirateurs : épouseurs ou mécènes. Vivaldi eut ainsi à sa disposition un instrument de premier ordre ; ce fait fut décisif pour l'évolution d'une forme importante de la musiqueinstrumentale : le concerto.

Vivaldi en composa plusieurs centaines qu'il eut le loisir de faire exécuter dans les meilleures conditions.

Maisrapportons ici le jugement d'un homme cultivé et de goût : Charles de Brosses, premier Président au parlement de Bourgogne.

Séjournantà Venise en 1739, il relate dans ses "Lettres d'Italie" ses impressions de mélomane.

"La musique transcendante est ici celle des hôpitaux.Il y en a quatre, composés de filles bâtardes ou orphelines.

On les exerce uniquement à exceller dans la musique.

Chaque concert estdonné par une quarantaine de filles.

Je vous jure qu'il n'y a rien de si plaisant que de voir une jeune et jolie religieuse en habit blanc,avec un bouquet de grenades sur l'oreille, conduire l'orchestre et battre la mesure avec toute la grâce et la précision imaginables.

Celuides quatre hôpitaux où je vais le plus souvent et où je m'amuse le mieux est l'hôpital de la Pietà ; c'est aussi le premier pour laperfection des symphonies".

Et le Président de Brosses ajoute qu'il a trouvé en Vivaldi un vieillard fort actif, "qui a une furie decomposition prodigieuse" et qui se fait fort "de composer un concerto avec toutes ses parties plus promptement qu'un copiste ne pourraitle copier". Mais Vivaldi ne se satisfait pas de ces occupations.

Son tempérament lyrique le pousse vers le théâtre ; il se lance dans l'opéra, il enécrira plus de trente, les montant lui-même, et cumulant les fonctions d'impresario, de directeur artistique, de metteur en scène, derépétiteur et de chef d'orchestre.

Ce diable d'homme dont la santé est déplorable, qui ne peut se déplacer qu'en gondole ou en carrosse"assisté de quatre ou cinq personnes", ne connaît pas d'obstacles.

Il traite avec les villes de Ferrare, Mantoue, Vérone, Florence, Ancône,et prenant en mains toute l'organisation, impose ses chanteurs, ses danseurs, et ses musiciens.

Les soucis financiers parfois l'accablent,mais grâce à son énergie, à sa souplesse et à son total désintéressement, il se tire adroitement d'affaire.

Avec cela fort dévot, au point,dit un témoin, "qu'il n'abandonnait son chapelet que pour la plume du compositeur". A Rome où il donne plusieurs de ses ouvrages au théâtre Capranica, l'écho de ses succès parvient jusqu'au Saint Père qui manifeste ledésir d'entendre "il maestro di violino" et daigne lui marquer sa satisfaction. Il est impossible de suivre le cours d'une carrière aussi agitée et nomade.

On sait cependant que Vivaldi revint régulièrement à Venisepour diriger l'orchestre de la Pietà.

Une de ses lettres fait allusion à ses voyages "dans de très nombreuses villes d'Europe".

Nous n'ensavons pas davantage. Comment finit le grand musicien ? Aucune précision n'a pu être recueillie.

Le dernier paiement fait à Vivaldi par l'hôpital de la Pietà est endate du 12 mai 1740 ; il précise qu'une somme de 70 ducats 23 lires lui est versée pour vingt concertos. Vivaldi a écrit un nombre prodigieux de compositions dont la plupart, restées inédites, sont dispersées dans différentes bibliothèques.

Sison Oeuvre religieuse est mince et de second plan, si ses opéras sont tombés dans l'oubli, sa musique instrumentale : sonates,symphonies, concertos, a exercé par contre une influence prépondérante sur l'évolution de la symphonie.

(On sait que Bach, qui admiraitVivaldi, a transcrit plusieurs de ses concertos.) Antonio Vivaldi s'est montré un novateur ; il a fixé la forme tripartite du concerto classique italien : Allegro Adagio Allegro ; il a traitél'orchestre avec un sens audacieux des plans et des couleurs sonores, assignant aux instruments à vent un rôle individuel et opposanthabilement le soliste aux parties de concertino et de tutti ; enfin il a su dégager la mélodie des préoccupations traditionnelles de carrureet de symétrie.

Son chant, dicté par un sentiment immédiat et profond, est d'une liberté et d'une noblesse incomparables ; avec quel artVivaldi ne contraste-t-il pas l'impétuosité des mouvements vifs et l'expression méditative ou pathétique des adagios ? Le démon de la musique exaltait son esprit, mais en même temps consumait son corps débile, dans une frénésie de création et d'action.Antonio Vivaldi a enrichi la musique d'accents nouveaux ; il les a exprimés avec une éloquence si impérieuse que deux siècles n'ont puatténuer ni leur force ni leur émotion.. »

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