Andocide
Publié le 07/12/2021
Extrait du document
Andocide (v. 440-v. 390 av. J.-C.). Un des premiers orateurs attiques, il appartenait à une vieille famille aristocratique d’Athènes, qui faisait remonter ses origines au dieu Hermès. Il fut accusé d’avoir participé à la mutilation des hermès en 415 (voir Péloponnèse, guerre du) et d’avoir profané les mystères d’Eleusis (comparer avec al-cibiade). Afin d’assurer son immunité et, disait-il, de sauver son père, qui avait été mêlé à l’affaire, il avoua y avoir pris part. Il revint ensuite sur ses aveux, mais les Athéniens ne tinrent pas compte de ce revirement. Lorsqu’un décret le frappant d’atimie fut voté, il quitta Athènes et entreprit de faire du commerce. Nous possédons trois de ses discours, dont le premier, Sur son retour, fut prononcé devant l'ekklêsia, sans doute en 410, lorsqu’il plaida sans succès pour l’annulation de la peine d’atimie. Le deuxième, Sur les mystères, fut prononcé en 399, lorsqu’il recouvra tous ses droits après l’amnistie de 403, il se défendit avec succès lorsqu’on l’accusa d’être toujours soumis à l’atimie (le Contre Andocide de Lysias serait une partie de l’accusation); ce discours est intéressant en tant que témoignage direct sur un épisode curieux de l’histoire athénienne. Son troisième discours, Sur la paix, est un discours politique en faveur de la paix avec Sparte, prononcé en 390, la quatrième année de la guerre de Corinthe. Les Athéniens refusèrent la paix et Andocide partit pour l’exil et l’oubli. Contrairement aux autres orateurs, ce n’était pas un rhéteur professionnel, mais un homme capable et astucieux, qui excellait dans l’éloquence naturelle et persuasive.