Analyse linéaire "Le Mal" d'Arthur Rimbaud
Publié le 24/06/2025
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Etude poème Le Mal d’Arthur Rimbaud
Contexte historique : La Deuxième République, née des révolutions de février et de juin
1848, connaît un virage conservateur.
Louis-Napoléon Bonaparte remporte les élections
présidentielles de manière triomphale.
Il prend le pouvoir de force par un coup d'État
mené avec l'appui de l'armée le 2 décembre 1851.
Il se fait attribuer tous les pouvoirs et
écarte ses opposants.
Victor Hugo est ainsi contraint à l'exil pendant 19 ans.
Le Second Empire est proche d'une dictature : la presse est surveillée, les réunions
politiques sont interdites.
L'empereur s'appuie sur la bourgeoisie d'affaires et le clergé
pour garantir son pouvoir.
Malgré cette autorité politique, le Second Empire parvient à moderniser l'économie
française : la transformation de Paris par Haussmann, l'éclairage public, les égouts et
l'eau courante.
Cependant, la société reste très inégalitaire.
En 1862, on estime que 70 %
des Parisiens vivent dans la pauvreté.
Napoléon III s'inquiète de l'unification des états allemands qui risque de faire naître
une forte puissance rivale aux frontières de la France.
Il déclare la guerre à la Prusse le
19 juillet 1870.
L’armée française mal préparée subit une cuisante défaite lors de la
bataille de Sedan.
L’empereur se réfugie en Angleterre et les députés proclament à Paris
la Troisième République.
La guerre franco-prussienne durera jusqu'en mai 1871.
Introduction : Ce poème peut être rattaché à un ensemble de textes qui dénoncent à la
fois Napoléon III, présenté comme un tyran de pacotille, et les horreurs de la guerre.
Ce
poème est contemporain de la guerre franco-prussienne de 1870 déclenchée par
Napoléon III.
Il dénonce à la fois les horreurs de la guerre (celle de 1870 mais la
dénonciation se fait aussi plus générale) et en même temps érige la nature en véritable
divinité.
Problématique : - 1° En quoi ce poème est-il d'abord un outil d'émancipation et de
révolte ?
Émancipation poétique, révolte politique, révolte antichrétienne.
- 2° Comment la description de la guerre et la dénonciation d’une religion absurde
appellent-elles à se libérer de toutes les formes de pouvoir ?
Présentation de l'étude linéaire : Ce sonnet est constitué d'une seule phrase.
Les deux
premiers quatrains sont constitués de subordonnées dont le lyrisme sert la
dénonciation universelle de la guerre causée par la première puissance du mal,
l’Empereur ou le pouvoir politique.
La proposition principale se situe au début du 1er
tercet et installe en parallèle la dénonciation de la deuxième puissance du mal dans les
deux tercets : la religion.
Premier quatrain : une dénonciation de la guerre, contemporaine et universelle.
Le sonnet s’ouvre sur une évocation destructrice de la guerre.
La guerre est évoquée dès le v.
1 par « les crachats rouges de la mitraille » : par
métaphore, les coups de feu sont assimilés à des crachats (violence et mépris) ; par
métonymie, ils renvoient aux blessures des soldats.
Allitérations en « f » et en « r » qui imitent les sifflements des balles et les
bombardements / Assonance en « a » qui imite les cris des soldats blessés.
Les armes de guerre sont personnifiées : « crachats », « sifflent ».
Dans le même temps et
pour renforcer le contraste, les hommes, évoqués comme de la chair à canon, sont
déshumanisés, réduits à une « masse », à une multitude : métonymie de la couleur de
l’uniforme pour les désigner (de part et d’autre, la souffrance et le sacrifice sont les
mêmes), « bataillons », « masse », hyperbole « cent milliers d’hommes », « tas fumant ».
Le champ lexical de la guerre et de la mort est omniprésent et se poursuit sur le
deuxième quatrain : « crachats », « mitraille », « bataillons », « feu », « folie
épouvantable », « cent milliers d’hommes », « morts ».
Le rouge domine dans la strophe dont la symbolique évoque le sang, le feu, la mort :
« crachats rouges », « écarlates ».
A la fin du quatrain débute la métaphore filée du brasier que l’on peut assimiler au
bûcher des damnés : « Croulent les bataillons en masse dans le feu » (v.
4).
Le poète renforce le côté pathétique de la scène grâce à l’exagération des hyperboles :
« tout le jour », « infini », « en masse » ...
Le contraste à la rime entre la situation « mitraille » et la réaction de celui qui l’a
causée : « le Roi qui les raille »....
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