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Analyse linéaire Acte 5, scène 7 Le Mariage de Figaro

Publié le 02/04/2024

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« Acte 5, scène 7 Le Mariage de Figaro Le Mariage de Figaro, comédie écrite durant le siècle des Lumières, soit le XVIIIème siècle, est présentée par Beaumarchais luimême comme : « la plus banale des intrigues ».

Banale, elle ne l’est pas puisque Louis XVI, sensible à la critique de la noblesse et des privilèges qu’elle met en lumière, manifeste une opposition farouche à sa représentation.

Effectivement, achevée en 1778, refusée par la censure, elle ne pourra être jouée qu’en 1784.

Le Mariage de Figaro se situe dans une trilogie théâtrale dont il constitue le deuxième volet entre le Barbier de Séville et La Mère coupable.

Il s’est écoulé trois ans depuis que le Comte est parvenu, avec l’aide de son valet : Figaro, à conquérir Rosine, devenue, depuis, Comtesse.

Le Comte a bien changé : de jeune homme sympathique, il est devenu un mari volage et tyrannique.

Le spectateur suit dans Le Mariage de Figaro ses efforts afin de séduire Suzanne, la future épouse de Figaro.

Dans la scène que nous allons étudier, le Comte est tombé dans le piège tendu par la Comtesse et Suzanne.

Il pense retrouver la servante à laquelle il a donné rendez-vous alors que c’est le Comtesse, déguisée en sa camériste, qui le rejoint.

Il fait nuit et il ne reconnaît pas son épouse.

Figaro et Suzanne, portant les habits de la Comtesse, assistent, cachés, à la scène.

La comédie de la fausse servante, va, ainsi, pouvoir commencer. Ainsi, nous allons nous demander en quoi la comédie du valet laisse-t-elle place à la comédie des maîtres ? Pour cela, nous étudierons cet extrait selon deux mouvements : le Comte séducteur et ridicule au cœur d’un quiproquo de la ligne 1 à 12 et la justification de l’infidélité de la ligne 13 à 31. I/ Un Comte séducteur et ridicule au cœur d’un quiproquo (l 1 à 12) A/ La comparaison entre la Comtesse et Suzanne (l 1 à 4) C’est sur une exclamation extrêmement drôle du Comte que s’ouvre notre extrait : « Mais quelle peau fine et douce, et qu’il s’en faut que la comtesse ait la main aussi belle ! » (l 1-2) Le comique de situation se trouve au cœur de la scène puisqu’Almaviva, au cœur d’un quiproquo, va adresser une série de compliments à celle qu’il pense être Suzanne alors qu’il s’agit de sa propre femme. Pour la séduire, il ambitionne de la flatter comme le mettent en évidence les deux adjectifs mélioratifs de la ligne 1 : « peau fine et douce » Il ne peut s’empêcher de comparer cette main à celle de la Comtesse ce qui amuse le spectateur qui sait qui se cache derrière le déguisement.

Le Comte apparaît comme un personnage avide de conquêtes, mené par un tel désir de séduction qu’il serait prêt à faire n’importe quel compliment pour obtenir les faveurs d’une femme, incapable de reconnaître la main de son épouse.

Il est si sûr de lui qu’il ne saisit pas la comédie dont il est la victime.

L’ aparté de la Comtesse, introduit par l’interjection : « oh ! », accentue la dimension comique de la scène : « Oh ! la prévention ! ».

Effectivement, elle ne peut cacher son exaspération face au culot de son mari.

Ce dernier poursuit sa flatterie grâce à un rythme binaire : « ce bras ferme et rondelet ! » et une hyperbole : « ces jolis doigts pleins de grâce et d’espièglerie ? » Sa séduction est risible, ridicule et le spectateur se rit de ce personnage trompeur qui est, en définitive, trompé. B/ La Comtesse cherchant les confidences du Comte (l 5 à 12) Le Comte pense maîtriser la situation mais c’est la Comtesse qui mène, véritablement, l’échange en cherchant à obtenir les confidences de son mari.

Effectivement, son déguisement encourage Almaviva à ne rien dissimuler de ses pensées.

C’est en imitant sa servante, comme l’indique la didascalie : « de la voix de Suzanne » (l 5) qu’elle va précipiter les confessions du Comte au sujet de l’amour.

Elle laisse sa phrase en suspens, en témoignent les aposiopèses, afin de permettre à son mari de livrer sa définition de l’amour : « Ainsi l’amour … » Celui-ci s’affirme, tel le Dom Juan de Molière, comme un amoureux de la conquête, du plaisir.

Il dénigre le sentiment amoureux via la métaphore : « L’amour … n’est que le roman du cœur » (l 6) Il le place du côté de la fiction, de l’illusion alors que le plaisir est, pour lui, la réalité, la vérité, ce qui doit mener l’être humain : « c’est le plaisir qui en est l’histoire » Il est plutôt sincère, à cet instant, puisqu’il déclare que c’est le plaisir de la chair qui motive sa séduction : « il m’amène à tes genoux » (l 6-7) La Comtesse, pourtant, insiste afin de connaître les sentiments de son mari à son égard et, cette fois-ci, est plus explicite comme le montre la modalité interrogative : « Vous ne l’aimez plus ? » (l 8) La réponse du Comte trahit un attachement profond pour sa femme dans la mesure où il emploie l’adverbe d’intensité « beaucoup » : « Je l’aime beaucoup ».

Cependant, la conjonction de coordination « mais » entraîne un basculement dans la réplique qui est l’occasion de révéler que le mariage l’ennuie : « mais trois ans d’union rendent l’hymen si respectable ! » (l 9) Les deux interventions de la Comtesse, qui suivent, ont pour dessein de pousser son mari à la confidence.

Sa deuxième interrogation : « Que vouliez-vous en elle ? » se solde par une nouvelle tentative de séduction d’Almaviva comme l’indique le participe présent : « la caressant » (l 11), rendant visible un comique de geste, et va laisser place à un impératif plus autoritaire : « Mais dites donc.

» (l 12) II/ Les raisons de l’infidélité selon le Comte et la réaction de ceux qui écoutent(l 13 à 31) A/ La lassitude vis-à-vis de l’amour féminin (l 13 à 18) Nous pouvons remarquer que le Comte hésite, au début de sa réplique, quant aux reproches adressés à son épouse et aux femmes en général.

En effet, il commence par une négation : « Je ne sais » (l 13) qui fait écho à une interrogation : « que sais-je ? » visible à la ligne 14..... »

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