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Analyse linéaire 1 Arrias, Remarque 9, Livre 5 - De la Société et de la Conversation

Publié le 13/01/2024

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« Analyse linéaire 1 Arrias, Remarque 9, Livre 5 - De la Société et de la Conversation Travail préparatoire : - Relire Arrias - Définir la nature du texte, et présentez celui-ci : que fait LB, et quel est l’enjeu du texte ? - Préparez une analyse linéaire semi-rédigée (rappels faits en amont sur l’analyse linéaire).

Si AL pas vue en 2nde : - délimiter les 3 mouvements + indiquer l’idée de chaque mouvement - à l’intérieur de chaque mouvement, indiquer ce qui est dit/comment c’est dit (les procédés)/ analyser les procédés et leurs effets. La Bruyère est un moraliste du XVIIème siècle, sous le règne de Louis XIV.

Son travail de précepteur du jeune duc de Bourgogne lui a ouvert les portes de la Cour de Versailles.

Au sein de cette dernière, il a finement observé et analysé les comportements de ses compatriotes.

En 1688, il publie Les Caractères, l’œuvre née de ces observations, constituée de 16 livres, et comptabilisant 1200 remarques.

Sous des formes variées, allant de la maxime au portrait, et sur un ton souvent satirique, La Bruyère peint les défauts des hommes de son temps.

La Remarque 9 du Livre V intitulé De la Société et De la Conversation dresse le portrait d’Arrias, qui « a tout lu, tout vu ».

Nous verrons comment, par ce portrait, La Bruyère dénonce la pédanterie et le mensonge qui règnent à la Cour, et construit le contre-modèle de l’honnête homme.

Ce texte est composé de trois mouvements : l’introduction du personnage d’Arrias, du début jusqu’à « paraître ignorer quelque chose » (l1è3), le récit d’une anecdote fictive illustrant le caractère de ce dernier, de « On parle à la table » jusqu’à « aucune circonstance » (l3è14), et enfin la chute du récit et d’Arrias (l 14è fin). Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi ; c’est un homme universel, et il se donne pour tel : il aime mieux mentir que de se taire ou de paraître ignorer quelque chose.

On parle à la table d’un grand d’une cour du Nord : il prend la parole, et l’ôte à ceux qui allaient dire ce qu’ils en savent ; il s’oriente dans cette région lointaine comme s’il en était originaire ; il discourt des mœurs de cette cour, des femmes du pays, de ses lois et de ses coutumes ; il récite des historiettes qui y sont arrivées ; il les trouve plaisantes, et il en rit le premier jusqu’à éclater.

Quelqu’un se hasarde de le contredire, et lui prouve nettement qu’il dit des choses qui ne sont pas vraies.

Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre l’interrupteur : « Je n’avance, lui dit-il, je raconte rien que je ne sache d’original : je l’ai appris de Sethon, ambassadeur de France dans cette cour, revenu à Paris depuis quelques jours, que je connais familièrement, que j’ai fort interrogé, et qui ne m’a caché aucune circonstance.

» Il reprenait le fil de sa narration avec plus de confiance qu’il ne l’avait commencée, lorsque l’un des conviés lui dit : « C’est Sethon à qui vous parlez, lui-même, et qui arrive de son ambassade.

» 1er mouvement : Introduction du personnage d’Arrias, type du pédant (qui manifeste prétentieusement son savoir) et de l’imposteur/menteur (L 1 > 3) Dès la première phrase, Arrias est présenté comme un personnage aux traits de caractère appuyés : l’imposture, la prétention, qui s’exprime sur tout, même ce qu’il ne connait pas.

Le nom du personnage en italique permet de lui donner une vie, de le rendre palpable dans le récit.

L’hyperbole qui suit « a tout lu, à tout vu », pose les bases d’un caractère excessif, appuyé par la répétition du pronom « tout ».

La proposition « il veut le persuader ainsi » indique que le narrateur n’est pas dupe, qu’il faut poursuivre la lecture en ne s’arrêtant pas aux apparences énoncées.

Le champ lexical de la tromperie est très présent pour le décrire : persuader, se donne pour tel, mentir, paraitre. L’auteur utilise avec ironie le mot « universel » pour accentuer le décalage entre la réalité et la perception qu’Arrias a de lui-même et son principal défaut : le mensonge plutôt que de paraitre ignorant.

Ce point est souligné dans la comparaison de la seconde partie de la phrase « il aime mieux mentir que de se taire ou de paraitre ignorer quelque chose ».

L’allitération en [m] « aime mieux mentir » montre le mépris de l’auteur pour ce personnage. 2ème mouvement : narration d’un épisode fictif pour illustrer le caractère du personnage (L 3>14) Lignes 3 et 4, La Bruyère utilise plusieurs procédés dans la phrase « On parle à la table d’un grand d’une cour du Nord » pour décrire l’auditoire volontairement de façon anonymisée pour mettre en valeur Arrias et ses discours : il décrit « une cour du Nord », éloignée des problématiques de la France, utilise le pronom personnel indéfini « on », évoque « un grand », sans pour autant le citer.

Arrias est au centre, les autres sont des anonymes. Ligne 4 Le COI de « ôte », « à ceux qui allait dire ce qu’ils savent » et plus précisément le pronom démonstratif « ceux », suivi du pronom relatif « qui » montre bien, que, par opposition, Arrias ne sait rien de ces personnes, ni de cette cour.

Cela accentue la caractère égocentrique d’Arrias, qu’il est là pour monopoliser la parole, bien qu’il ne sache rien.

Il s’agit d’une véritable faute de goût à cette époque, justement souligné par l’auteur. Ensuite, aux lignes 4,.... »

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