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America Is Back

Publié le 06/12/2021

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REAGAN avait raison : l’Amérique est de retour et cela fait vingt-cinq ans que cela dure, sur le plan économique, sous l’impulsion des réformes fiscales et sociales des années 80, poursuivies par G. W. BUSH aujourd’hui. Les dernières statistiques sur l’économie américaine sont bonnes, que ce soit sur le plan de la croissance ou de l’emploi. Et elles contrastent singulièrement avec celles de la vieille Europe, tout particulièrement de la France. Certes, des indices de fragilité persistent en Amérique, avec les déficits jumeaux et les ambiguïtés de la politique monétaire. Mais le fond de l’économie reste solide.

Plus de 4% de croissance

C’est d’abord la croissance qui se porte bien. Comme vient de le déclarer le Président George W. BUSH : « L’économie croît plus vite que n’importe quelle autre économie dans le monde industrialisé «. La croissance du PIB avait été de 4% en 2004, ce qui rappelle les taux des trente glorieuses. Pour 2005, la hausse du PIB est de 3,8% au premier trimestre et de 3,4% au second. Mais ce sont surtout les prévisions pour les deux trimestres à venir qui sont optimistes. Tous les organismes de prévisions ont révisé à la hausse leurs indications pour le deuxième semestre. En effet, le niveau des stocks
est tombé à un tel niveau que les industriels vont devoir produire plus, pour répondre à une demande toujours dynamique.
Chez Barclays, les prévisions de croissance sont maintenues à 4% au troisième trimestre, mais révisées à la hausse de 3,5% à 4% pour le quatrième trimestre. Chez Lehman Brothers, on pense que « la croissance pourrait excéder 4% au second semestre «. Et chez Morgan Stanley, on pense même que l’accélération pourrait porter la croissance à plus de 5% pendant l’été. En moyenne, il est question de 4,5% de croissance pour le trimestre en cours.
Il est clair que les excellents résultats de la croissance, comme ceux de l’investissement des entreprises, trouvent leur source profonde dans les baisses d’impôts mises en place par l’actuel président américain. Car, comme REAGAN, BUSH cherche à agir sur l’offre, sur les incitations micro-économiques à entreprendre, à produire, à investir, à travailler.

Un taux de chômage de 5%

En sens inverse, les politiques de hausse des prélèvements obligatoires pratiquées en France et en Allemagne, de hausse des charges, de hausse ou au moins de maintien de la progressivité de l’impôt, sont pour beaucoup dans les médiocres résultats de la vieille Europe. Pour le deuxième trimestre
2005, la croissance du PIB aura été de 0,1% en France et de 0% en Allemagne : on frôle la récession. Dans notre pays, alors que le budget 2005 reposait sur une hypothèse de croissance de 2,5%, la réalité sera sans doute de 1,2% seulement pour l’ensemble de l’année, ce qui entraînera une nouvelle dégradation des déficits publics.
Dans le cas américain, ce qui est également significatif, c’est que la forte croissance s’accompagne d’un recul du chômage. Le taux de chômage est tombé à 5% (au lieu de 5,5% il y a un an) (contre 10,2% en France : plus du double), ce qui, comme l’a souligné G. W. BUSH, se situe en dessous de la moyenne des décennies 70, 80 et 90. Cette baisse du chômage s’obtient dans un contexte très dynamique, avec une forte progression de la population active. Mais celle-ci trouve des emplois et cette croissance des créations d’emplois semble solide. Nous sommes à l’inverse des schémas malthusiens européens, avec notre partage du travail, nos préretraites et nos 35 heures.
En juillet, le nombre d’emplois a progressé de 207 000 personnes (en un seul mois), à 133,8 millions. Pratiquement tous les secteurs embauchent bien plus qu’ils ne licencient : la distribution comme l’hôtellerie, la santé comme le secteur
financier. Non seulement les créations d’emplois en juillet ont été très supérieures aux prévisions, mais encore on a dû réviser à la hausse de 20 000 par mois les créations des deux mois précédents (126 000 en mai et 166 000 en juin). Sur les six derniers mois, la moyenne mensuelle des créations nettes d’emplois est de 202 000.

Un déficit budgétaire en baisse

Pourtant, des indices de fragilité persistent, même si la structure de l’économie américaine reste très bonne et la flexibilité de l’ensemble un gage de succès futurs, face aux rigidités européennes. On a beaucoup insisté sur les déficits jumeaux, ceux du commerce extérieur et ceux du budget. A nos yeux, le déficit extérieur n’est pas un problème : il signifie seulement que les Américains se procurent par les importations des produits étrangers à bas prix : tant mieux pour eux. Et ce déficit est compensé par des entrées de capitaux, qui vont s’investir dans l’économie américaine, tant la confiance des investisseurs étrangers est grande.
Plus important est, à nos yeux, le déficit public. Certes, en pourcentage du PIB, il n’est pas supérieur à celui de la France ou de l’Allemagne, mais cela ne suffit pas à nous rassurer. Les dépenses publiques restent indiscutablement
trop élevées, même si les Américains ont des circonstances atténuantes avec le coût de la lutte contre le terrorisme. Il est vrai cependant, comme l’a souligné le président américain, que le déficit, qui était de 400 milliards de dollars (321 milliards d’euros) a diminué, grâce à la forte croissance et aux rentrées fiscales, et devrait se réduire à 333 milliards de dollars fin 2005, en avance sur la réduction de moitié prévue pour 2009. Mais ce recul est insuffisant et menace la croissance.
Enfin, il reste la politique menée par la réserve fédérale. Officiellement, la hausse progressive, mois après mois, des taux de la réserve fédérale, menée par Alan GREENSPAN, a pour but de lutter contre l’inflation. Mais il y a là une double erreur : celle d’une politique qui varie et donc reste conjoncturelle ; celle d’un maniement du taux d’intérêt et non pas de contrôle de la masse monétaire. Mais pour l’instant celle-ci ne dérape pas, ce qui est l’essentiel. Voilà pourquoi nous sommes optimistes sur le devenir de l’économie américaine qui ne devrait pas être affectée autant que l’Europe par la crise pétrolière. Comme en 1973 la hausse du baril révèle aujourd’hui la différence entre les pays bien gérés qui peuvent la digérer et les autres.

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