Amalasonte

« Amalasonte Amalasonte plus exactement Amalaswinthe, fille cadette de Théodoric le Grand, roi des Ostrogoths installés enItalie, et d'Audeflède, sœur de Clovis, fut mariée en 515 à Eutharic, noble wisigoth.

Théodoric, qui n'avait pasd'héritier mâle, avait réalisé le mariage d'Amalasonte et d'Eutharic dans la ligne de sa politique générale, visant à unirentre eux les divers peuples barbares installés dans l'ouest de l'empire.

Ses efforts pour faire reconnaître Euthariccomme son héritier par l'empereur devaient aboutir avec Justin Ier.

Mais Eutharic, consul en 519, mourut dès 522,laissant une fille, Matasonthe, et un fils, Athalaric, lequel n'avait alors que cinq ans.

Le grand Théodoric connut dece fait les plus vives inquiétudes peu avant de s'éteindre, à son tour, le 30 août 526. Amalasonte devint régente au nom de son fils mineur.

Le feu roi aurait, à son lit de mort, conseillé à celle qui allaitlui succéder de conserver l'amitié de l'empereur Justin, ainsi que celle " du Sénat et du peuple romain ", ceci afind'assurer l'équilibre désormais chancelant de la monarchie arienne.

Les débuts de la régence coïncident donc avecun renversement d'attitude du pouvoir.

La reine, usant d'un prestige personnel (dû autant à sa beauté qu'à sonintelligence et à sa culture gréco-latine), épaulée par des auxiliaires romains Cassiodore allait devenir préfet duprétoire ou par des Goths romanophiles, se révéla favorable à la fusion des deux éléments qui cohabitaient en Italie.Mais la nature des sources qui nous informent sur Amalasonte ne permet pas d'apprécier ce que fut sa participationpropre aux affaires de l'État.

Il est permis de porter à l'actif de son gouvernement diverses mesures contre les abusadministratifs, quelque volonté de porter remède à la misère populaire, aux disettes que n'avaient pas peuaccentuées les invasions burgondes et alamanes de l'âge précédent.

On se préoccupa d'exploiter les mines duBruttium.

A Ravenne, la capitale, naquit l'admirable église Saint-Vital, que Justinien devait achever. Toutefois, confier le gouvernement à une femme était en contradiction avec les mœurs germaniques.

Bien desOstrogoths accusèrent la régente de servilité envers l'empereur, lui reprochèrent d'avoir fait donner au jeune roi uneéducation à la romaine, trop littéraire, indigne, à leurs yeux, de la vocation, avant tout militaire, d'un souverain deleur race.

En vain Amalasonte se résolut-elle à confier alors son fils à des Goths : elle ne réussit pas à désarmer uneopposition croissante.

Aux conjurations elle répondit par des arrestations et des exécutions.

Pour comble demalheur, Athalaric, qui s'était révélé de complexion faible, mourut le 2 octobre 534.

Cette disparition survenait, pourla souveraine, au pire moment.

Plusieurs de ses alliés Thuringiens, Wisigoths d'Espagne, Burgondes s'étaient faitbattre par les Francs.

De plus, ne pressentant pas que des victoires byzantines entraîneraient un jour ou l'autrel'effondrement de la puissance ostrogothique en Italie, la reine avait facilité, contre les Vandales, l'entrepriseafricaine de Justinien, empereur depuis 527. Épouvantée sans doute par les perspectives d'instabilité qu'ouvraient pour elle et la perte de son fils et les progrèsde Justinien, Amalasonte se résolut à requérir l'aide de son cousin Théodat, jusque-là chef de l'opposition, et seuldescendant de la vieille souche des Amales.

En l'associant au trône (nov.

534), elle espérait peut-être neutraliser cejouisseur richissime, amateur de philosophie pseudo-platonicienne, mais, si elle avait compté pouvoir gouverner sousle nom de Théodat, elle fut tôt déçue.

Six mois ne s'étaient pas écoulés qu'Amalasonte était arrêtée, dans desconditions qui demeureront toujours mystérieuses mais par les soins, croit-on, de son associé, reléguée dans une îledu lac de Bolsena et là étranglée dans son bain (30 avril 535). Sous couleur de venger la défunte, les armées de Justinien, quelques semaines plus tard, envahirent la péninsuleitalienne.. »