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Algérie 1989-1990Succès électoral des islamistes

Publié le 10/09/2020

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État d'Afrique du Nord, borné au N. par la Méditerranée, à l'E. par la Tunisie et la Libye, au S. par le Niger, le Mali et la Mauritanie, à l'O. par le Maroc ; capitale Alger. • L'Algérie antique • De la conquête arabe à l'établissement de la domination turque (VIIIe/XVIe s.) • La régence d'Alger (1520/1830) • La conquête française (1830/1857) • Le développement de la colonisation (1830/1924) • Les débuts du nationalisme algérien • De 1930 à la guerre • La « guerre d'Algérie » • L'Algérie indépendante • La présidence de Chadli • De Boudiaf à Bouteflika L'Algérie antique Son territoire a été peuplé dès le paléolithique. À Tighennif (anciennement Ternifine), on a découvert en 1954 les restes d'un Homo erectus (d'abord appelé Atlanthropus mauritanicus) datant d'environ 700 000 ans. Des peuples berbères l'ont habitée avant le début de la période historique. À la fin du IIe millénaire av. J.-C., ces tribus de pasteurs-agriculteurs étaient en relations commerciales intermittentes avec les Phéniciens, puis ils ont subi l'influence de Carthage, qui fonda des comptoirs sur la côte méditerranéenne. Au IIIe s. av. J.-C., sur le peuple des Massyles établis entre Constantine et l'actuelle frontière tunisienne régnait Massinissa (v.). Avec l'alliance des Romains, il fonda le royaume de Numidie ; après la défaite de Jugurtha (105 av. J.-C.) (v.), il fut donné par Rome au roi de Mauritanie, Bocchus, puis transformé en province romaine par César (46 av. J.-C.). Tout le territoire côtier de l'actuelle Algérie passa finalement sous l'autorité romaine par l'annexion de la Mauritanie (40 apr. J.-C.). Les Romains y fondèrent les colonies de Timgad, Lambèse, Tipasa, Cherchell..., et pratiquèrent une politique d'assimilation qui se heurta aux soulèvements des tribus berbères et qui ne réussit pas à faire disparaître l'originalité de cette culture. Les Vandales, maîtres de l'Algérie de 430 à 533, ne parvinrent pas plus à soumettre les Berbères. Reconquise par Bélisaire (534), l'Algérie resta sous l'autorité nominale de l'empire d'Orient pendant plus d'un siècle ; l'invasion arabe (702/09) devait faire disparaître les derniers vestiges de l'Afrique romaine, mais sans parvenir à effacer l'originalité du monde berbère, même converti à l'islam. De la conquête arabe à l'établissement de la domination turque (VIIIe/XVIe s.) L'histoire de l'Algérie a été caractérisée alors par son instabilité. À l'antagonisme entre Arabes et Berbères se sont ajoutées les rivalités entre Berbères. Les royaumes se firent et se défirent rapidement. Le seul facteur d'unité fut l'islam, surtout répandu dans les masses par les confréries. La résistance berbère aux Omeyyades s'exprima dans le kharidjisme (v.). Celui-ci trouva son foyer dans l'O. de l'Algérie, tandis que la partie orientale de l'Algérie passait sous la domination des Aghlabides de Kairouan. Affaiblis par leur lutte contre les Kabyles, ceux-ci s'effondrèrent face au mahdi Obéïd Allah, fondateur de la dynastie des Fatimides. Maîtres du Maghreb dès 960, ils se lancèrent à la conquête de l'Égypte (973). Installés au Caire, les Fatimides abandonnèrent le Maghreb aux Zirides, dont l'État se scinda en deux : les Hammadides fondèrent une nouvelle dynastie à Kalaa, au S. de Bougie (1014), et rejetèrent l'obédience fatimide. Les Fatimides du Caire lancèrent alors sur le Maghreb l'invasion des Hilaliens, tribu arabe du Yémen (à partir de 1051), qui devait considérablement accélérer l'arabisation de la région ; l'intérieur du pays fut complètement ravagé et la civilisation berbère se réfugia sur la côte, autour de Bougie, devenue en 1072 la nouvelle capitale des Hammadides et un grand centre commercial. À cette menace venue de l'Égypte s'ajouta, à l'O., l'irruption des Almoravides, dynastie berbère. 000200000CA000000EB8 C9A,Au milieu du XIIe s., les Almoravides furent renversés par les Almohades. Mais l'Empire almohade ne dura pas plus d'un siècle ; à partir de 1248, il commença à se fractionner pour faire place à de nouveaux États, les Mérinides de Fès, les Abdelwadides de Tlemcen, les Hafsides de Tunis. Aux XIIIe et XIVe s., Tlemcen joua un rôle considérable, à la fois économique et religieux. Elle commerçait activement avec l'Occident et se montrait accueillante pour les chrétiens et les Juifs. Cependant, les Abdelwadides au XVe s., n'étaient plus que les vassaux des Mérinides ou des Hafsides, avant de devenir ceux des Espagnols. La régence d'Alger (1520/1830) À la faveur de la désagrégation politique du Maghreb, les Espagnols s'étaient installés, entre 1505 et 1512, dans plusieurs ports de la côte algérienne, Mers el-Kébir, Oran, Bougie, et dans l'îlot du Penon, en face d'Alger. Les Algérois appelèrent en 1516 à leur aide les corsaires turcs Aroudj et Khaïr el-Din Barberousse, qui chassèrent les Espagnols. Khaïr el-Din Barberousse se plaça 1520 sous la suzeraineté de la Porte, qui lui envoya un corps de janissaires turcs. C'est sous la domination turque qu'Alger commença à jouer le rôle de capitale d'un pays qui s'étendait, à la fin du XVIe s., entre la Tafna à l'E. et La Calle à l'O. La régence d'Alger, d'abord gouvernée par des beylerbeys (1520/87), puis par des aghas (XVIIe s.), passa en 1671 à des deys ; en 1711, le dey d'Alger obtint du sultan le titre de pacha et une quasi-indépendance. Les deys gouvernaient en souverains absolus, assistés d'un conseil uniquement composé de hauts fonctionnaires d'origine turque. Cette oligarchie turque, qui ne s'intéressait qu'à la guerre de course en Méditerranée, abandonna le pays à l'anarchie. Les corsaires algériens étaient les plus redoutables des pirates barbaresques ; après de vaines expéditions de représailles sur leurs ports au cours du XVIIe s., la plupart des puissances occidentales furent réduites à assurer la sécurité de leur trafic maritime en payant un tribut aux deys. À la fin du XVIIIe s., les profits de la guerre de course avaient sérieusement diminué et le régime turc, qui maintenait une discrimination sévère entre l'occupant et l'indigène, se trouva sérieusement menacé par diverses révoltes, comme celle inspirée par la confrérie religieuse Derkaoua (1814) ou celle des Kabyles (1824). La conquête française (1830/1857) Après le congrès de Vienne, les grandes puissances décidèrent de mettre un terme à la guerre de course en Méditerranée. Lord Exmouth bombarda Alger en 1816, mais sans résultat. Pendant la Révolution et l'Empire, la France avait entretenu de bonnes relations avec la régence d'Alger : le dey commerçait avec elle et lui vendait du blé. Mais, sous la Restauration, un différend né de créances impayées finit par envenimer les relations et le dey Hussein frappa publiquement d'un coup d'éventail au visage le consul de France, Deval (1827). Le gouvernement de Charles X répliqua en établissant un blocus devant Alger ; n'obtenant pas satisfaction pour l'insulte faite à son agent diplomatique, il se décida, au début de 1830, à une intervention militaire (37 000 hommes), qui faisait diversion au malaise politique intérieur. 000200000C2500001B52 C1F,Après la victoire de Staouéli, les Français s'emparèrent du fort l'Empereur (4 juill. 1830) et Alger capitula le lendemain. La monarchie de Juillet, embarrassée de cette situation, aurait bien voulu se contenter de l'« occupation restreinte » à quelques ports, mais leur sécurité était menacée par l'anarchie qui régnait dans l'Algérie intérieure depuis la fin de la domination turque. À partir de 1834, deux pouvoirs locaux s'affirmèrent : celui du bey Ahmed dans le Constantinois, celui d'Abd el-Kader en Algérie occidentale. Bugeaud négocia avec Abd el-Kader le traité de la Tafna (30 mai 1837), dont le seul résultat fut de donner au jeune marabout une sorte de prééminence officielle. Se croyant assurée du côté de l'Oranais, la France s'empara de Constantine (13 oct. 1837). Mais Abd el-Kader profitait de la trêve pour renforcer son autorité en Algérie occidentale : en nov. 1839, invoquant une violation des clauses du traité de la Tafna (le passage des Portes de fer par le maréchal Valée), Abd el-Kader engagea la guerre sainte contre les Français. Bugeaud, nommé gouverneur général de l'Algérie (déc. 1840), fit razzier le bétail et les récoltes et dévaster les oliveraies et les plantations ; en établissant des postes fixes qui permettaient de tenir en main le pays conquis, il réduisit peu à peu le territoire d'Abd el-Kader : la prise de sa smala par le duc d'Aumale (16 mai 1843) contraignit le chef de la résistance algérienne à se réfugier au Maroc dont il réussit à entraîner le sultan dans la guerre. Le duc de Joinville bombarda aussitôt Tanger (6 août) et les troupes marocaines furent complètement battues par Bugeaud à l'Isly (14 août 1844). Abandonné par les Marocains, traqué systématiquement, Abd el-Kader lutta encore pendant trois ans avant de se rendre au général Lamoricière (23 déc. 1847). La pacification se poursuivit par la soumission de l'Aurès (1849), des oasis du Sud (1852/54) et de la Kabylie (1857). Cependant, en Grande Kabylie, à la suite d'une série de mauvaises récoltes et des conséquences psychologiques de la défaite française dans la guerre de 1870, éclata encore en mai 1871 une insurrection qui s'étendit bientôt à tout le Constantinois et à une grande partie de l'Oranais ; ce mouvement de rébellion généralisé - le dernier avant 1954 - fut écrasé au bout d'un an et la France confisqua des étendues considérables de terres, attribuées à des colons, en particulier à des Alsaciens-Lorrains. Le développement de la colonisation (1830/1924) Le 22 juill. 1834, une ordonnance royale avait donné à l'ancienne régence d'Alger le nom de Possessions françaises dans le nord de l'Afrique et le général Drouet d'Erlon devint le premier gouverneur général de l'Algérie. L'essor de la colonisation eut lieu sous le gouvernement de Bugeaud (1840/47) ; son système de colonies militaires n'eut que de médiocres résultats. Mais avec l'aide de l'armée, qui défrichait et ouvrait des routes, put s'amorcer un vaste mouvement d'immigration : le nombre des colons passa de 25 000 environ en 1840 à 109 000 en 1847 (dont 50 % d'étrangers, Espagnols, Italiens, Maltais). Par la mise en valeur des terres incultes, l'expropriation des tribus qui prenaient les armes contre la France ou la spoliation pure et simple, 481 000 hectares furent concédés aux colons entre 1830 et 1871, et presque autant entre 1871 et 1880 (du fait des grandes confiscations consécutives à l'insurrection de 1871/72). Parallèlement à la colonisation officielle par concessions, la colonisation libre progressa à partir des années 1870 : en 1930, sur 2 300 000 ha environ appartenant aux Européens, 1 500 000 environ leur avaient été fournis par la colonisation officielle, le reste provenant d'achats. Pourtant la colonisation agricole ne cessa de décliner à partir de 1900 et, en 1926, plus de 71 % des Européens étaient des citadins. Administrativement, l'Algérie fut assimilée à la France : toutes les affaires algériennes furent réglées dans les ministères parisiens, seuls les territoires du Sud furent du ressort de l'administration militaire des Bureaux arabes. Le reste de l'Algérie passa sous administration civile et fut réparti en communes de plein exercice (comprenant une assez nombreuse population européenne et administrées par un maire élu) et communes mixtes (de population presque entièrement musulmane et confiées à des administrateurs civils). Lors de l'affaire Dreyfus, l'Algérie connut une crise antisémite (les Juifs algériens avaient reçu la nationalité française par le décret Crémieux, 1871), qui prit bientôt une allure d'opposition séparatiste à la métropole : pour la première fois, sous l'impulsion des colons, s'affirmait une volonté d'autonomie « algérienne », à laquelle la loi du 29 déc. 1900 donna satisfaction en conférant à l'Algérie la personnalité civile et un budget spécial. Les débuts du nationalisme algérien Le Code de l'indigénat (1881) ne reconnaissait aux musulmans aucun des droits des citoyens français. Ils étaient privés du droit de vote et de l'éligibilité, inégaux devant l'impôt mais astreints au service militaire. Le loyalisme indigène durant la Première Guerre mondiale fut récompensé en 1919 par diverses concessions du gouvernement français : abolition des « impôts arabes » ; octroi du droit de vote et de l'éligibilité à des musulmans anciens combattants, propriétaires, fonctionnaires, etc. Mais ces mesures ne touchèrent que quelques milliers de musulmans et l'opposition des colons freinait toutes les tentatives de réformes. Dans les années 1930 commença à se dessiner l'évolution démographique qui aboutira, en l'espace de vingt ans, au choc violent entre les deux communautés : tandis que la population européenne progressait faiblement (833 000 en 1926, 984 000 en 1954), la population musulmane continuait à connaître une énorme poussée démographique : de 1 500 000 environ en 1830, elle passa à 8 500 000 environ en 1954. À ce déséquilibre s'est ajouté celui des ressources : l'économie algérienne était entre les mains de puissantes compagnie européennes, mais la masse des chômeurs musulmans ne cessait de croître (on dénombrait un million de chômeurs ruraux en 1954). La disparité des niveaux de vie et le reflux de la colonisation vers les villes ont accentué la ségrégation de fait entre Européens et musulmans. La colonisation française avait brisé les anciens cadres de la société islamique mais, en dépit des efforts de la IIIe République, le taux de scolarisation demeurait extrêmement faible (seulement 6 % des enfants musulmans fréquentaient les écoles en 1929) ; ceci explique que la naissance du nationalisme fut plus lente en Algérie qu'en Tunisie ou au Maroc, où s'était maintenue une solide bourgeoisie musulmane. C'est parmi les travailleurs émigrés temporairement en métropole que Messali Hadj fonda, en 1927, le premier mouvement anticolonialiste, l'Étoile nord-africaine. 000200000D3400003628 D2E,De 1930 à la guerre À partir de 1930, trois grandes tendances apparurent chez les musulmans : l'une, traditionaliste, représentée par Ben Badis et le conseil des Oulémas (fondé en 1931), répandait l'idée d'une patrie algérienne musulmane ; la deuxième, celle du parti populaire algérien (PPA) de Messali Hadj, luttait pour l'indépendance et la révolution sociale ; la troisième, qui trouva sa première expression dans la Fédération des élus musulmans de Bendjelloul et de Ferhat Abbas, réclamait une authentique assimilation et le droit de citoyenneté française. L'obstruction des colons et la défaite française de 1940 portèrent un coup fatal aux idées d'assimilation. L'occupation de l'Algérie par les Américains (nov. 1942), les rivalités entre Français pétainistes, giraudistes, gaullistes encouragèrent les chefs algériens à franchir une nouvelle étape. L'octroi par de Gaulle de la citoyenneté française à plusieurs dizaines de milliers de musulmans (discours de Constantine, 12 déc. 1943) venait trop tard : en févr. 1943, Ferhat Abbas avait publié le Manifeste du peuple algérien, qui rejetait la politique d'assimilation. Les manifestations de mai 1945 à Sétif et à Guelma tournèrent à l'émeute armée ; face à l'assassinat de plus de cent Européens dans le Constantinois, le gouvernement provisoire du général de Gaulle procéda à des répressions impitoyables (environ 5 000 musulmans y périrent). L'année 1946 vit la fondation de l'Union démocratique du Manifeste algérien (UDMA) par Ferhat Abbas et du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) par Messali Hadj. Face à l'opposition des colons, la IVe République ne parvint pas à imposer des réformes. Instituée en 1947, l'Assemblée algérienne qui donnait la même représentation à 992 000 Européens et à 7 860 000 musulmans et devait en outre prendre des décisions à la majorité des deux tiers, se trouvait de fait paralysée. Le recours à l'insurrection armée apparut comme la seule issue aux nationalistes. Elle fut décidée par le Comité révolutionnaire d'action et d'unité, formé au printemps 1954, réuni secrètement le 10 oct. La « guerre d'Algérie » Elle commença dans la nuit du 30 oct. au 1er nov. 1954, les principaux foyers de la rébellion se trouvant en basse Kabylie et dans les Aurès. Peu après, un ancien chef de l'Organisation secrète (OS) du MTLD, Ben Bella, fonda au Caire le Front de libération nationale (FLN), auquel Messali Hadj refusa de se rallier. Le FLN proclama sa volonté de lutter pour « l'indépendance nationale par la restauration de l'État algérien ». La « guerre d'Algérie » se réduisit, du côté du FLN, à des opérations de guérilla et à de nombreuses actions terroristes dans les campagnes comme dans les villes. Elles étaient dirigées non seulement contre l'armée et les colons, mais aussi contre des Algériens favorables à la France et contre des « messalistes » qui combattaient à la fois les Français et le FLN dont l'objectif était de séparer définitivement les Algériens de la France. L'armée française, qui avait officiellement pour mission la « pacification » et le « maintien de l'ordre », ne pouvait réaliser cette tâche que par un quadrillage systématique du pays, ce qui réclamait des effectifs très importants. Dès 1955, il fallut rappeler des réservistes, et les effectifs engagés de façon permanente en Algérie finirent par atteindre 400 000 hommes. 000200000DE200004356 DDC,L'année 1956 fut celle du voyage à Alger de Guy Mollet, de la mise en œuvre des premiers contacts avec le FLN, et de la capture de Ben Bella. Le congrès de la Soummam (20 août 1956) dota l'Armée de libération nationale (ALN) algérienne d'un état-major unique confié à Belkacem Krim. 1957 vit la « bataille d'Alger » menée par le général Massu contre le terrorisme et la construction de la « ligne Morice » à la frontière algéro-tunisienne. La France, malgré sa mise en accusation devant l'ONU depuis 1955, continua sa répression systématique du nationalisme algérien, jusqu'à la crise du 13 mai 1958 qui provoqua l'effondrement de la IVe République. En sept. de la même année, le FLN constitua, au Caire, un Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), avec lequel le général de Gaulle, premier président de la Ve République française, accepta enfin de négocier, malgré l'opposition de la majorité des Français d'Algérie, soutenus par l'extrême droite. Voir FRANCE. La Ve République. L'Algérie indépendante Malgré l'échec des négociations engagées à Melun avec les représentants du GPRA (juin 1960), de Gaulle, par le référendum du 8 janv. 1961, se fit donner un blanc-seing par la métropole pour ramener la paix. Pour arrêter l'évolution vers l'indépendance, plusieurs anciens chefs de l'armée d'Algérie, les généraux Challe, Salan, Jouhaud et Zeller, tentèrent à Alger le putsch des 21/26 avr. 1961 et, après son échec, passèrent dans la clandestinité et regroupèrent dans l'Organisation armée secrète (OAS) les activistes européens. La guerre d'Algérie se terminait ainsi, sur le sol algérien, en un affrontement entre terrorismes européen et musulman, entre colons, « soldats perdus » et forces de police envoyées de la métropole. C'est dans ce contexte tragique que le gouvernement français signa avec le GPRA les accords d'Évian (18 mars 1962), lesquels, en établissant le cessez-le-feu (19 mars), reconnaissaient la souveraineté de l'État algérien sur les départements de l'Algérie et du Sahara. Ces accords furent ensuite ratifiés en métropole par le référendum du 8 avr. 1962. Après une période de transition, au cours de laquelle le pouvoir fut exercé par un exécutif provisoire composé d'Algériens et de Français, les Algériens se prononcèrent dans leur quasi-totalité pour l'indépendance lors du référendum du 1er juill. 1962. Le surlendemain, la France reconnut l'indépendance de l'Algérie. Dès la signature des accords d'Évian, dont les garanties sur les personnes et les biens français en Algérie devaient se révéler rapidement illusoires, s'était produit un exode massif des pieds-noirs vers la métropole. Les notables algériens qui s'étaient distingués par leur fidélité à la France et les harkis (forces supplétives de l'armée française) furent victimes de sévices et le plus souvent massacrés. Cependant, le président du GPRA, Ben Khedda, s'installait à Alger dès le 3 juill., mais le vice-président, Ben Bella, que les autorités françaises avaient libéré dès mars 1962, refusa de le suivre. S'appuyant sur l'Armée de libération nationale (ALN) et sur son chef, le colonel Boumediene, Ben Bella, dès le 3 août 1962, supplanta en fait le GPRA. C'est son bureau politique qui établit les listes uniques qui servirent à l'élection de l'Assemblée constituante. Celle-ci, le 26 sept., désigna Ben Bella comme Premier ministre, et le colonel Boumediene comme ministre de la Défense, puis comme vice-président du Conseil (mai 1963). Ben Bella proclama sa résolution de donner à l'Algérie nouvelle des bases socialistes. 000200000DD500005132 DCF,En mars 1963, les domaines agricoles abandonnés par leurs propriétaires européens furent nationalisés sans indemnité et dévolus à d'anciens combattants de l'insurrection, dans le cadre d'un système d'autogestion dont les résultats furent d'ailleurs décevants. La Constitution adoptée par référendum le 8 sept. 1963 consacra le caractère autoritaire du régime et le FLN fut érigé en parti unique ; Ben Bella fut porté le 15 sept. à la présidence de la République. Cette évolution suscita contre Ben Bella, au sein même du FLN, une forte opposition, représentée notamment par Ferhat Abbas, Mohammed Khider, Aït Ahmed. Après une série de crises, c'est le colonel Boumediene qui renversa Ben Bella. Détenu sans jamais être jugé, Ben Bella n'a bénéficié, par le coup d'État du 19 juin 1965, de sa première mesure d'élargissement qu'au lendemain de la mort de Boumediene (1978). Président du conseil de la Révolution, chef du gouvernement et ministre de la Défense, Boumediene poursuivit, avec plus de souplesse que son prédécesseur, une politique dont l'objectif essentiel était d'assurer à l'Algérie sa pleine indépendance politique et économique. La base navale de Mers el-Kébir, dont le bail, en vertu des accords d'Évian, expirait en 1977, fut évacuée par les troupes françaises dès le début de 1968. Dans le domaine économique, la nationalisation des sociétés minières étrangères (mai 1966) fut suivie par celle de nombreuses entreprises industrielles privées, pour la plupart françaises (1968). Les hydrocarbures, qui constituent aujourd'hui le principal ressort de l'économie algérienne, entrèrent progressivement dans le patrimoine de l'État. Créée au début de 1964, la Société nationale Sonatrach contrôla, par les nationalisations de 1968, tout le secteur de la distribution et de la commercialisation des produits pétroliers, des engrais et produits chimiques. En févr. 1971, le gouvernement Boumediene décida la nationalisation des oléoducs, du gaz naturel et de 51 % des avoirs des sociétés pétrolières françaises. En réponse à cette mesure, le gouvernement français mit fin au système des relations privilégiées avec l'Algérie qui avait subsisté depuis les accords d'Évian. Cependant, les compagnies françaises CFP et Elf-Erap parvinrent à conclure directement des accords avec la Sonatrach. Mais l'aide du gouvernement français qui atteignait 833 millions de F en 1963, décrut fortement à partir de 1965/66. En 1968, la France décida de suspendre les achats massifs de vin algérien (principalement en raison de la crise viticole du Midi), et cette mesure prit définitivement effet en 1970. Le renchérissement considérable des produits pétroliers à partir de 1973 a beaucoup profité aux finances algériennes. Les perspectives ouvertes par le gaz naturel étaient plus encourageantes encore. Dans le domaine commercial, l'Algérie poursuivit une politique de diversification des échanges, afin de ne pas rester trop étroitement tributaire de l'ancienne puissance colonisatrice : en 1972, 30 % des importations et 23 % des exportations algériennes se faisaient encore avec la France, suivie de près par l'Allemagne fédérale, les États-Unis et l'Italie. Avec leur premier plan quadriennal de développement (1970/73), les dirigeants algériens s'engagèrent dans un ambitieux programme d'industrialisation. Au complexe sidérurgique d'Annaba (Bône), inauguré dès 1969, à l'usine d'ammoniac et d'engrais azotés d'Arzew (1970), devait s'ajouter le grand ensemble de raffineries et de liquéfaction de gaz de Skikda, au N. de Constantine. 000200000C4000005F01 C3A,L'Algérie de Boumediene fit aussi de grands efforts dans le domaine de l'éducation. La coopération des enseignants français y joua un grand rôle ; néanmoins, le gouvernement algérien avait décidé d'instaurer progressivement, à partir du cycle primaire, l'arabisation, qu'il considérait comme l'un de ses objectifs primordiaux. L'agriculture algérienne n'a pas suivi le rythme de progression de l'industrie ; en dépit d'une vaste « révolution agraire » lancée par Boumediene en 1971, l'Algérie devait encore procéder à de grosses importations de biens alimentaires. Fort d'une autorité qui n'avait plus été contestée depuis la révolte du colonel Zbiri (1967), et s'appuyant sur le FLN, parti unique, le président Boumediene put faire adopter par référendum (27 juin 1976) une Charte nationale définissant l'Algérie comme une « démocratie socialiste », consacrant le rôle dirigeant du parti et garantissant à l'islam son statut de religion d'État. La Constitution approuvée par le référendum du 19 nov. 1976 instituait un régime présidentiel. La présidence de Chadli Boumediene mourut le 27 déc. 1978 ; le Conseil de la révolution désigna comme candidat du FLN le colonel Benjedid Chadli qui fut élu président de la République le 7 février 1979. Sous son premier mandat commença une timide libéralisation du régime mais les problèmes étaient nombreux : mévente du gaz (première source de revenus), fluctuation des prix du pétrole, bureaucratisation extrême, insuffisance de la production agricole, et cela dans un contexte d'explosion démographique (entre 1962 à 1982 la population avait doublé). Pourtant les élections de 1982 virent le succès des candidats du FLN et Chadli fut réélu le 12 janvier 1984. Mais, en oct. 1988, des émeutes provoquées par la hausse des prix éclatèrent dans tout le pays. Durement réprimées (500 morts), elles donnèrent l'occasion aux islamistes de montrer leur pouvoir sur le terrain. Après l'élection présidentielle du 23 décembre 1988 où Chadli, candidat unique, ne pouvait manquer d'être réélu, une nouvelle Constitution fut approuvée par référendum en févr. 1989. Le multipartisme était légalisé, ce qui permit au Front islamique du salut (FIS) d'être autorisé en même temps qu'une quarantaine de partis ; les Algériens pouvaient espérer un début de démocratisation que n'amorça pas l'Assemblée où tous les députés appartenaient au FLN et bloquaient les projets de réformes. Habile à tirer parti du mécontentement de la population et des frustrations de la jeunesse, le FIS d'Abassi Madani et d'Ali Benhadj remporta les élections municipales du 12 juin 1990. Un an après, de violents incidents opposèrent à Alger militants du FIS et forces de l'ordre (5 juin 1991) ; l'armée investit la capitale et instaura l'état de siège. Malgré l'arrestation de ses dirigeants, le FIS remporta les élections législatives de déc. 1991 et, devant l'imminence de sa victoire, l'armée suspendit le processus électoral le 12 janvier 1992. Le président Chadli fut démis par le Haut Conseil de sécurité, et un Haut Comité d'État était institué pour gouverner le pays jusqu'en déc. 1993, présidé par Mohammed Boudiaf. De Boudiaf à Bouteflika La dissolution du FIS ne fit qu'augmenter la violence dont fut victime Boudiaf, assassiné le 29 juin 1992 et remplacé par Ali Kafi. Le vote d'une loi antiterroriste en févr. accentua encore la violence. Les membres les plus radicaux du FIS formèrent le Groupe islamiste armé (GIA) et les attentats se multiplièrent. On estime qu'entre 1992 et 1995, 60 000 personnes en périrent. Aucune mesure d'apaisement ne put instaurer la paix civile, le général Liamine Zeroual, désigné pour assurer la présidence de l'État par le Haut Conseil de sécurité, ayant refusé la plate-forme présentée à Rome par le FLN, le FES et le FIS en janv. 1995. La première élection présidentielle pluraliste du 16 novembre 1995, que les islamistes avaient appelé à boycotter, vit la victoire de Zeroual avec 61 % des voix. Mais les attentats et massacres de civils attribués au GIA reprirent à partir de 1997. Les résultats des élections de juin 1997 que remporta le Rassemblement démocratique de Zeroual allié au FLN furent mis en doute par l'opposition qui parla de fraude électorale. De plus, l'armée fut accusée d'avoir joué un rôle dans des massacres attribués au GIA. Des émeutes éclatèrent en Kabylie. Devant cette situation, Zeroual décida d'abréger son mandat. L'élection présidentielle anticipée du printemps 1999 vit la victoire d'Abdelaziz Bouteflika, seul candidat du pouvoir et de l'armée. Des espoirs de paix apparurent : l'Armée islamique du salut (AIS), bras armé du FIS, décida l'arrêt de la lutte armée, un projet de loi fut approuvé en sept. 1999 qui accordait l'amnistie aux membres du FIS non coupables de crimes de sang (loi de Concorde civile). Malgré d'autres mesures d'apaisement (amnistie pour les membres de l'AIS en échange de sa dissolution, limogeage de généraux), l'Algérie est toujours confrontée aux attentats et à la normalisation de ses relations avec la France. Les élections présidentielles de mars 2004 ont bénéficié d'une forte participation et Bouteflika a été réélu avec 84 % des voix.

« Algérie 1989-1990 Succès électoral des islamistes Le succès électoral des intégristes du Front islamique du salut (FIS) et l'effondrement du Front de libération nationale (FLN) sont les deux événements politiques qui, l'un découlant de l'autre, ont marqué l'année 1990.

La révolte de la jeunesse en octobre 1988 avait dynamité près de trente ans de dictature du parti unique, contraignant le chef de l'État Chadli Bendjedid à promettre des "réformes" qui allaient changer le paysage politique algérien.

En février 1989, une nouvelle Constitution entérinait ainsi le multipartisme. Seize mois plus tard, le 12 juin 1990, les premières élections libres de l'Algérie indépendante faisaient l'effet d'un coup de tonnerre.

Sauf dans les grandes villes, la bipolarisation aura été la règle compte tenu de l'appel au boycottage lancé par le FFS (Front des forces socialistes) de Hocine Aït-Ahmed et par le MDA (Mouvement pour la démocratie en Algérie) d'Ahmed Ben Bella.

Le FIS s'est emparé de toutes les grosses concentrations urbaines, parvenant aussi à s'implanter dans les villes moyennes et dans les campagnes.

Les islamistes ont ainsi obtenu 54,25% des voix des votants pour les municipales et 57,44% pour les assemblées de willayas contre 28,13% et 27,53% au FLN.

Le nombre important des abstentions - officiellement 35,86% - a notamment souligné que cette bipolarisation a été vécue comme un choix impossible entre la peste et le choléra.

Les "indépendants" ont remporté pour leur part 11,66% des voix, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) 2,08% et le Parti national de la solidarité et du développement (PNSD), 1,64%.

La participation a été très faible en Kabylie (20%). Le rejet plus fort que la peur L'Algérie n'a pas pour autant sombré dans l'intégrisme.

En raison de son caractère local ce scrutin ne remettait pas immédiatement en cause l'équilibre institutionnel du pays.

On a assisté avant tout à un vote-sanction contre le FLN, symbole d'un pouvoir et d'un régime usés jusqu'à la corde.

Le vote FIS a exprimé le comportement oppositionnel de toute la rue algérienne.

Celle-ci n'a pas tant opté pour un projet religieux, que contre un système jugé "illégitime", "corrompu" et indifférent aux préoccupations quotidiennes de la population. Bénéficiant d'un vide politique de trois décennies qui les a fait apparaître comme les "repreneurs" d'un pouvoir déliquescent, les islamistes étaient devenus en effet les seuls dépositaires d'un discours politique et social contestataire et radical, voire d'une certaine utopie solidariste et du populisme véhiculé hier par l'ex-parti unique. Le FLN, en fermant les yeux sur les actes d'intolérance et les exactions des islamistes, voire en les manipulant, croyait tirer profit de la peur qu'ils inspiraient.

C'est le contraire qui s'est produit, le rejet de la politique menée depuis l'indépendance se révélant plus fort encore que cette peur. Les dissenssions internes qui ont continué à miner l'ex-parti unique ne l'ont par ailleurs pas aidé à affronter le FIS.

En septembre 1989, le chef de l'État, Chadli Bendjedid limogeait le Premier ministre Kasdi Merbah qui fut pendant quatorze ans le chef de la redoutable Sécurité militaire, et était accusé de ralentir l'application des réformes.

Mais la nomination pour lui succéder de Mouloud Hamrouche, un technocrate compétent, fidèle de Chadli, ayant joué un rôle de premier plan dans l'élaboration des réformes mais ne possédant pas l'autorité nécessaire pour les faire appliquer, n'a pas suffi à rompre avec la logique d'un FLN parti hégémonique, sinon unique. Les grandes marches du printemps Cette nomination n'a pas empêché davantage la poursuite des sempiternelles luttes de pouvoir.

De retour au Comité central du parti, à l'occasion de son VIe. »

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