Albert MARQUET:LA SEINE AU PONT SAINT-MICHEL.

« Albert MARQUET LA SEINE AU PONT SAINT-MICHEL «Tu finiras sous les ponts», lui disait son père, lassé par les éternels vagabondages de son fils sur les quais de Bordeaux! En réalité, le jeune Albert passa plutôt sa vie au-dessus des ponts, les peignant sans relâche jusqu'à son dernier souffle ...

«Architecte de l'espace», selon les mots de Marc Sondoz, passionné d'ordre, de rigueur et d'harmonie, Marquet va construire des pay­ sages à son image.

Sons jamais montrer de lassitude, il reprend maintes fois le même motif, la même vue, perché sur son balcon du 19, quoi Saint-Michel (étant boiteux, il avait du mol à se déplacer).

Tout à sa passion pour le mouvement de la rue, il n'a qu'à se pen­ cher pour saisir d'un trait la vie qui se déroule sous ses yeux.

Les autobus à impériale, les voi­ tures à cheval, les péniches et les caboteurs, rien ne lui échoppe.

Sur le pont, les prome­ neurs flânent, observent les bateaux, la jour­ née semble calme et la vie à Paris, assez sereine en ce temps-là.

LE CONTEXTE Voici donc Paris vu d'en haut et la Seine, qui paraît bien sage entre les quais.

A droite, on aperçoit le palais de justice, dont la restaura­ tion, commencée en 1 840, avait été interrom­ pue en 1 871 par l'incendie qui avait détruit les bureaux de l'état civil.

On décida alors d'od\·oindre ou palais de justice la façade de la pace Dauphine et l'aile du quoi des Orfèvres que l'on voit ici en construction.

Les -~ La Seine à Paris.

Un thème sur lequel Marquet revient entre deux voyages au bout du monde.

Albert MARQUET 1875-1947 • La Seine au pont Saint-Michel et le palais de Justice • Huile sur toile 65 cm x 81 cm • Signé en bas, à droite • Peint en 1912 • Localisation: Moscou, musée des Beaux­ Arts Pouchkine travaux devoient s'achever définitivement en 1914.

Marquet a brossé d'outres vues où les palissades ont disparu et où le quoi des Orfèvres aligne ses murs flambant neufs.

L'HOMME «Marquet est un artiste profond.

Son œuvre est plus qu'une réussite; elle paraît être une douloureuse prise de possession, le chemine­ ment constant d'une âme à la poursuite d'elle-même.

Cette œuvre semble contenir le reflet du monde.

Il faut se familiariser avec elle, la pénétrer profondément, l'interroger longuement.

Elle contient un enseignement, et plus qu'une sympathie: peut-être une frater­ nité d'âme», peut-on lire sous la plume du cri­ tique More Sondoz, dons un article publié pour les dix ons de la mort du peintre.

LE LIEU Au premier plon, Marquet a peint le pont Saint-Michel, qui fut reconstruit sous Napo­ léon Ill, en même temps que la place Saint­ Michel, qu'on ne voit pas sur la toile et qui prolonge le pont sur la gauche.

Au fond, s'élève le Pont-Neuf, le plus ancien de Paris.

LA COTE Une toile de 1907, Quai et pont Sa i nt­ Mich el, a trouv é pren eu r à Par is en 1994 p o ur 1,77 m illion de franc s français (32000 0 dolla rs).

Le P ont- Neuf, un t ab lea u de 193 5, s 'était ven du 1 ,357 millio n d e f ranc s f ra nçais (250000 dollars) à New Yor k en 1993.. »