ALAIN RENÉ LE SAGE
Publié le 09/12/2021
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ALAIN RENÉ LE SAGE est le fils unique d'un avocat breton. Orphelin, ruiné par son tuteur, il épouse une jeune fille très belle et sans fortune, qui lui donnera quatre enfants. Il prétend trouver dans la carrière des lettres les ressources dont il a besoin. Il y réussira, produisant sous l'empire de la nécessité une oeuvre abondante et hâtive. Il traduit d'abord des pièces espagnoles. Un roman, Le Diable boiteux, et une comédie, Turcaret, le rendent célèbre. Au total, il écrira une centaine de pièces et plusieurs longs romans. Ce peintre des aventuriers et des fripons mène une vie rangée. Il se tient à l'écart des factions littéraires. C'est malgré lui que deux de ses fils se font acteurs. Devenu vieux et sourd, il passe ses dernières années auprès d'un autre de ses fils, chanoine à Boulogne-sur-Mer.
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LE SAGE (1668-1747)
ALAIN RENÉ LE SAGE est le fils unique d'un avocat breton.
Orphelin, ruiné par son tuteur, il épouse une jeune filletrès belle et sans fortune, qui lui donnera quatre enfants.
Il prétend trouver dans la carrière des lettres lesressources dont il a besoin.
Il y réussira, produisant sous l'empire de la nécessité une oeuvre abondante et hâtive.
Iltraduit d'abord des pièces espagnoles.
Un roman, Le Diable boiteux, et une comédie, Turcaret, le rendent célèbre.Au total, il écrira une centaine de pièces et plusieurs longs romans.
Ce peintre des aventuriers et des fripons mèneune vie rangée.
Il se tient à l'écart des factions littéraires.
C'est malgré lui que deux de ses fils se font acteurs.Devenu vieux et sourd, il passe ses dernières années auprès d'un autre de ses fils, chanoine à Boulogne-sur-Mer.
SON RÉALISME
Le Sage est essentiellement un peintre de moeurs.
Il donne à ses personnages un travestissement le plus souventespagnol et il adopte volontiers les types du roman picaresque : déclassés, coureurs d'aventures.
Mais derrière lafiction, on reconnaît sans peine la société française du temps : ministres, seigneurs, prêtres, financiers, médecins,comédiens, gens du peuple.
Le souci qu'il a de trouver le détail individuel et pittoresque ne l'empêche pas d'allerparfois très loin au fond des âmes.
Il insiste peu sur le décor.
Son art se situe à mi-chemin entre celui de Scarron etcelui de La Bruyère.
La netteté caricaturale des esquisses, le mouvement du récit font songer à Scarron.
Lessentiments sont montrés, comme chez La Bruyère, par la description des attitudes, des gestes, de tout lecomportement physique.
SA BONNE HUMEUR
Il est complètement étranger aux préoccupations qui vont être bientôt celles des philosophes.
La littérature, tellequ'il la conçoit, n'est rien de plus qu'un divertissement de l'esprit.
Doué d'une imagination féconde, il prend plaisir àsuivre ses personnages dans les aventures qu'il leur prête et il nous fait partager ce plaisir toujours assaisonné dequelque malice La satire sociale ne prend jamais chez lui un aspect moralisateur.
Il ne croit guère à la vertu.
Mais ilne sait pas s'indigner.
Il considère les hommes avec indulgence.
Ses personnages, même les moins recommandables,ont un côté bon enfant, comme s'il leur cherchait par principe des circonstances atténuantes.
Il n'y a dans touteson oeuvre que Turcaret qui laisse une impression amère.
Et pourtant là encore il a voulu, comme son maîtreMolière, faire rire les honnêtes gens..
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