Aix-la-Chapelle (Traité d')

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Lorsque le roi Philippe IV d'Espagne mourut, en septembre 1665, le trône d'Espagne passa à un enfant de quatre ans, Charles II, fils du second lit. La reine de France, Marie-Thérèse, avait renoncé à toute prétention à la succession d'Espagne selon les clauses du traité des Pyrénées de 1659. Mais la dot qui garantissait son désistement n'avait pas été payée. Louis XIV revendiqua aussitôt les Pays-Bas espagnols, en vertu du droit de dévolution, en usage dans ces régions, qui avantageait les enfants du premier lit. Devant le refus du gouvernement de la régente Marie-Anne d'Autriche, l'armée française entra en campagne en mai 1667. Ce fut, de mai à septembre, une véritable promenade militaire, encore que Lille ait résisté dix-sept jours (août 1667).

En janvier 1668, les Provinces-Unies, inquiètes de la présence française à leurs frontières, se rapprochèrent de l'Angleterre et de la Suède, et ces trois puissances som¬mèrent Louis XIV d'accepter leur médiation : sinon, c'était la guerre. Le roi de France venait justement d'obtenir, par un traité secret, que l'Empereur, un Habsbourg comme le roi d'Espagne, lui accorde des droits étendus sur les Pays-Bas espagnols ; il accepta de négocier.

Le 2 mai 1668, un traité fut signé à Aix-la-Chapelle. La France annexait Charleroi, Binche, Douai, Tournai, Lille, Armentières, Courtrai, Bergues, Furnes, entre autres places. Vauban fut chargé de fortifier immédiatement cette nou¬velle frontière, qui n'était pour Louis XIV qu'une base de départ pour d'autres conquêtes.