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AIMER v.

Publié le 08/12/2021

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AIMER v. t r. e st issu du latin amare, d 'abord sous la forme amer (Xe , jusqu'au XVe s.), modifiée
sous l'influence des formes accentuées, comme j'aime. Le verbe latin est peut-être, selon Ernout et
Meillet, un « mot populaire expressif à rapprocher de amita ("tante"), amma ("maman") » ; amare a
pris les deux valeurs, affective et érotique, des deux verbes grecs philein e t e ran, comme amor
(-> amour) correspond à la fois à philia e t à e rôs.

L

+

? De ces valeurs initiales fortes, conservées en français tant sur le plan sentimental et érotique
(v. 1150) qu'intellectuel, on est rapidement passé à des sens affaiblis, comme « avoir du goût pour
(des aliments, des boissons) » (XIIe s., amer). Les constructions aimer à (et nom) [mil. XIIe s.], aimer
que e t subjonctif (1370) et aimer de (et infinitif) [1550] ont précédé aimer à (et infinitif)
[Montaigne] et aimer suivi directement d'un infinitif (XVIIIe s., Rousseau). ? L'affaiblissement de
sens se manifeste dans aimer mieux « préférer » (v. 1300), construit, comme le verbe simple, avec
de e t infinitif, l'infinitif seul ou q ue e t le subjonctif, et dans aimer bien (XIVe s., dans des formules).
Aimer autant a une valeur différente en France « préférer » et en Belgique « avoir envie de ». ?
Avec un sujet nom de plante, le verbe signifie « croître en abondance dans » (1549, aimer un lieu,
l'ombre, e tc.). ? Au sens psychologique, certains proverbes avec aimer sont restés en usage,
comme q ui aime bien châtie bien (d'abord q ui bien aime..., XIVe s.) ou q ui m'aime me suive (1690).
? Les dérivés français de la forme moderne sont peu usités et assez récents : AIMEUR, EUSE n.
(1857), AIMOT ER v. t r. (Verlaine), à la différence des composés (ci-dessous) et des participes.
?

AMÉ, ÉE (XIIe s.), puis AIMÉ, ÉE a dj. s'emploie comme adjectif et comme nom, dans les divers sens
du verbe. Au moyen âge, mon amé... se dit d'un inférieur (vassal, féal).
Les composés BIEN-AIMÉ, ÉE a dj. (XVIe s., Rabelais) et MAL-AIMÉ, ÉE a dj. (1909, Apollinaire), ce
dernier littéraire, ont, comme aimé, pris une valeur sentimentale et érotique en français
contemporain.
?

(1549) est reformé sur aimer, parallèlement à amant (ci-dessous) ; puis il
s'en détache et correspond à « porté à aimer, affectueux » (fin XVIIe s.).
?

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AIMANT , ANT E a dj.

?

AMANT n. m., d érivé de la forme ancienne amer, e t peut-être conservé à cause de la rencontre
homonymique avec aimant*, n. m. a signifié (v. 1130) « celui qui a de l'affection, ami* », avant de
se spécialiser pour « celui qui aime et est aimé (d'une femme) » (v. 1160). Le féminin AMANT E
(XIIe s.) a la valeur réciproque, et le pluriel les amans (mil. XIIIe s.) désigne un couple lié par un
amour partagé. ? Le mot désigne alors et jusqu'à la fin du XVIIe s. des personnes qui aiment,
qu'elles aient ou non des relations sexuelles. À partir du XVIIIe s., le masculin suppose des relations
sexuelles hors mariage, le féminin reculant devant maîtresse* ; l'élément affectif devient alors
moins important que l'élément sexuel et social. Apparaissent ensuite des locutions comme amant
en titre (1830), amant de coeur (1842), les anciennes expressions non érotiques (amant de la
liberté, e tc.) tendant à vieillir. ? En français d'Afrique, amant e t amante s'emploient pour « fiancé,

fiancée » et le féminin amante s'emploie là où l'on dit maîtresse ou petite amie, amie, e n français
d'Europe.
?

L'adjectif AIMABLE (d'abord amable, v. 1165) vient du dérivé latin amabilis, mais est senti comme
venant du verbe français, quand la forme aimable (XIVe s.) l'emporte, au XVIe s., sur amable, q ui a
subsisté en tant que prénom (de saint Amable ). Cet adjectif, comme d'autres mélioratifs sociaux de
forme analogue (agréable, adorable, charmant), perd dans la langue courante sa valeur propre
(« digne d'être aimé ») et qualifie les personnes d'une fréquentation plaisante (fin XVIIIe déb. XIXe s.). Il entre alors (1771) dans les formules de politesse (soyez aimable, bien aimable,
assez aimable de..., pour...). ? La substantivation (un aimable, 1734, « mondain ») a disparu. ?
Les dérivés amableté (de amable ) et aimabilieté se sont effacés devant amabilité. ? Seul
AIMABLEMENT a dv. (XIVe s.), qui a suivi l'adjectif, est courant.
?

AMABILIT É n. f . e st un emprunt assez tardif (1683) au dérivé latin amabilitas ; il a supplanté les
dérivés français (aimabilité, 1676, Mme d e Sévigné) et correspond à aimable au sens affaibli.
? v oir AMADOU, AMAT EUR, AMI, AMOUR, ENNEMI, INIMIT IÉ, MAMIE.

AINE n. f . e st l'aboutissement (fin XIIe s.) de l'évolution phonétique, par e igne, aigne, d 'un latin
tardif inguinem, d e inguina pluriel (plus fréquent), du latin classique (neutre) inguen, inguinis
« enflure » et « aine ». Inguen e st rapproché par Saussure du grec adên, adenos « g lande »
(-> adéno-).

L

? Le mot, plutôt didactique, désigne la partie du corps humain située entre le bas-ventre et la
cuisse, spécialement dans pli de l'aine.
? v oir INGUINAL.

AÎNÉ , É E a dj. et n. e st composé (1155) de l'ancien français ains*, ainz « avant » et de n é (-> naître).
? Le mot est attesté au XIIe s. comme nom masculin et féminin, sous la forme analytique ainz nez
(1155) et aussi au féminin e inznee (1160-1174), comme nom et comme adjectif (1174). Cet emploi
est logiquement antérieur et les attestations, très proches, ne sont pas pertinentes pour l'histoire du
mot. ? C elui-ci reste courant comme adjectif, alors que puîné, ée, son contraire, est devenu
archaïque ; aîné q ualifie aussi la branche d'une généalogie royale qui descend du fils aîné. Au
premier emploi, fils, fille aîné(e), s'ajoute frère, soeur aîné(e), où la seule antériorité chronologique
est retenue, l'idée de filiation étant perdue dans l'extension ê tre l'aîné(e) de qqn. Aîné, a dj. et n. e st

e n concurrence avec premier-né. Il a aussi des emplois extensifs et figurés (la France, fille aînée
de l'Église ). ? Un emploi particulier concerne la postposition au nom propre (Coquelin aîné),
alors opposé à cadet.
? Le dérivé AÎNESSE n. f . e st formé en droit (1283) avec le suffixe -ece (ainsneece), puis -esse.
L'emploi le plus usuel est demeuré celui de d roit d'aînesse, d ésignant la prérogative du premier-né
mâle en matière de succession parentale. ? Aînesse seul, pour « qualité de premier-né » et au
figuré « primauté en âge, en expérience », est littéraire et assez rare, sauf dans d roit d'aînesse.

AINS conj., e xtrêmement courante jusqu'au début du XVIIe s., est issue du latin ante « avant,
devant » (-> anté-), par une voie peu claire et sous diverses formes : anz (980), e inz (1080), ainz
(id.), ains. On a évoqué depuis Ménage un comparatif °antius (comme puis viendrait de °postius),
hypothèse la plus plausible.

L

? Ainz, ains a e xprimé l'antériorité jusqu'au XVe siècle ; dans ce sens d'« avant », il s'est employé
aussi comme adverbe (1080, jusqu'au XVIIe s.). Ains que (ainz que) signifiait « avant que » (1050).
? Le mot a pris une valeur adversative et s'est employé dès l'an 1000 pour « au contraire, plutôt »,
aussi comme adverbe (XVIe s.) et dans ainz que (1050). Dès l'ancien français, ainz e st employé en
concurrence avec mes (mais), avec une différence notable : ainz introduit une idée positive,
compensant une idée négative, alors que mes introduit une idée toute différente. Ains s'emploie
normalement jusqu'au XVIe siècle ; au XVIIe s., il est considéré comme « burlesque » (c'est-à-dire du
style ancien). Il sera repris en littérature dans le style dit « troubadour » (de 1750 à 1830).
? AINÇOIS (XIIe s. ; d'abord e nceis, 1080), de sens voisin, vient peut-être d'un dérivé du comparatif
°antius ou d'un °antecessius, d e antecessus, participe de antecidere, d e cedere ; cette hypothèse de
Sandfeld est contestée, ainz e t ainçois étant étroitement liés. Ainçois e st adverbe et signifie
« auparavant », et aussi (XIIe s.) « plutôt » ; comme ains, il s'utilise comme conjonction temporelle
(1080) et adversative (mil. XIIe s.). Le mot a cessé de s'employer avant ains (XVe -XVIe s.).
? v oir AÎNÉ, ANCIEN, ANT AN.

AINSI a dv. résulte de l'altération (XIIe s.) de l'ancien français e nsi, einsi (mil. XIe s.), d'origine
complexe, au moins pour le premier élément e n-. Le si d e ainsi vient de sic (-> si, a dv.),
probablement par l'adverbe e issi, e mployé en Normandie et dans l'ouest de la France, et que l'on
rapproche de l'ancien provençal aissi, d u latin populaire °accum sic (où °accum représente e ccum,
pour e cce ; -> e cce homo) qui aurait pénétré par le Sud-Ouest. Un autre adverbe ancien, issi, a pu
jouer un rôle. La forme moderne ainsi, selon Guiraud, aurait subi l'influence de ains* pour
produire le sens « de cette manière plutôt que d'une autre ».

? L'adverbe signifie d'abord « de cette façon » (ensi, mil. XIe s.) avant de servir de particule au
début d'une phrase au subjonctif optatif : ainsi soit, ainsi soit-il (1539), le second, formule de
prière, équivalant à amen. ? La conjonction ainsi que (v. 1200, anssi que ) « de même que », puis
(1330) « au moment où » est sortie d'usage au XVIIe siècle.
? v oir AUSSI.

AÏO !, onomatopée peut-être empruntée au tamoul aiyo, s'emploie en français oral de l'île Maurice
pour exprimer un sentiment vif de surprise, allant de l'admiration (aïo maman !) à la colère.

AIR n. m. e st issu (XIIe s.) du latin aer, à l'accusatif aerem, e mprunt au grec aêr, aeros « vent », puis
« air » (-> aérer), traditionnellement rapproché du verbe aênai « souffler », d'origine clairement
indoeuropéenne. Mais ce rapprochement est aujourd'hui abandonné, et d'autres hypothèses ont été
émises, sans plus de certitude.

L

? 1 AIR, avec ses variantes anciennes ar (XIIIe s.), aer (XIIIe -XVIe s.), est resté très courant au sens
premier d'« atmosphère » (1119) et au pluriel les airs, e n poésie (depuis XVIIe s., Voiture). Par
extension, air a d ésigné en sciences tout fluide élastique invisible (XVIIe -XVIIIe s.), sens où il a été
remplacé par g az ; ainsi, air inflammable (1780) et air vital (1810) se sont dits pour « hydrogène »
et « oxygène ».
Le sens de « vent » (1275) puis de « coup de vent, souffle » (1549), d'où ê tre, se mettre entre
deux airs (déb. XIXe s., Balzac), a disparu au profit de coup d'air, spécialement « douleur
provenant du vent ou du froid » (1787) et de courant d'air, où air a le sens premier. ? De très
nombreuses locutions dépendent de cette acception primordiale : prendre l'air (XVIIe s., au
figuré ; 1669, pour « aller se promener »), d onner de l'air (1671), d'abord bailler (1549), d onner
air (1559), par exemple en ouvrant les fenêtres, battre l'air « faire une chose inutile » (1590),
fendre les airs, l'air (XVIIe s.) « aller très vite », libre comme l'air (1803). ? C ombiné avec des
prépositions (à, en, dans), le mot prend des valeurs particulières : à l'air correspond surtout à
« dans le milieu extérieur », e n l'air à « d ans une situation élevée, vers le haut », par exemple
dans tirer (un coup) en l'air (1660), cracher en l'air (au fig., 1808), au figuré ê tre en l'air « d ans
l'agitation » (Mme d e Sévigné), « en désordre » (1873), avoir un pied en l'air « ê tre tout prêt à
partir » (Mme d e Sévigné), qui a vieilli, et abstraitement tête en l'air « personne distraite,
évaporée » (XXe s.). ? Dans l'air correspond plutôt à « dans l'atmosphère » et donc à
« prévisible » : il y a de l'orage dans l'air (fin XIXe s.), c'est dans l'air (1835) « cela vient de la
nature du pays », puis (1878) « l'idée, l'impression est répandue, sans être nettement
exprimée ». ? L'expression plein air, comme air libre, d ésigne l'espace ouvert, l'air du dehors.
On est passé de e n plein air à le plein air, e xpression nominale (activités de plein air, e tc.). ?
Au sens de « lieu, séjour », l'expression changer d'air (d'abord changier air) « changer de lieu
?

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