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Agamemnon par Henri Van EffenterreProfesseur à la Sorbonne Agamemnon " ce roi barbu qui s'avance " en tête des bataillons achéenslancés jusque sous les murs de Troie à la poursuite de la belle Hélènepeut-il être considéré comme un véritable homme d'État ?

Publié le 23/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Agamemnon par Henri Van EffenterreProfesseur à la Sorbonne Agamemnon " ce roi barbu qui s'avance " en tête des bataillons achéenslancés jusque sous les murs de Troie à la poursuite de la belle Hélènepeut-il être considéré comme un véritable homme d'État ? Ce document contient 1647 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Culture générale.


Agamemnon ; roi de Mycènes.

Dans la légende, A. apparaît comme le roi par excellence d’Argos ou de Mycènes. Ce fils d’Atrée, sur qui pèse une malédiction, épouse Clytemnestre la sœur d’Hélène, laquelle était mariée à Ménélas, le frère d’A. Lorsque Pâris, fils du roi de Troie Priam, enlève Hélène, A., qui veut réparer l’outrage fait à son frère, est choisi pour commandant en chef suprême de l’armée achéenne. Pour obtenir des dieux des vents favorables, il sacrifie sa fille Iphigénie. L’expédition dure dix ans. Émaillée d’épisodes célèbres, tel celui de la colère d’Achille privé par A. de sa part de butin, elle se termine par la prise de Troie qui est pillée et incendiée. Sur la fin d’A., il existe plusieurs versions, toutes dramatiques. L’une d’entre elles montre Clytemnestre égorgeant A. dans son bain pour venger le sacrifice de leur fille. Vengeance en chaîne : Oreste, leur fils, tue sa mère. Ce personnage légendaire pose cependant des problèmes historiques, en particulier à travers les images qu’en donnent les poèmes homériques l’Iliade et l'Odyssée. Composés entre 750 et 700 avant J.-C., par un (ou plusieurs) poète du nom d’Homère, dont on ne sait rien si ce n’est qu’il était originaire de la Grèce d’Asie, ces poèmes, dont l’assemblage final est tardif (vie siècle et même, pour certains passages, plus tard encore), constituent des épopées populaires et savantes à la fois, héritières d’une très longue tradition orale. Pendant longtemps, on y a vu la peinture, un peu retouchée, il est vrai, de la civilisation « mycénienne », un terme forgé par Heinrich Schliemann, l’inventeur du site de Troie (Hissarlik en Turquie actuelle) et des forteresses de Mycènes et de Tirynthe. Dans son esprit, il désignait globalement la période allant du XVIe siècle au XIIe siècle avant notre ère. Schliemann était convaincu de la correspondance entre les textes homériques et les sources archéologiques et de la concordance chronologique entre ses découvertes de Troie et de Mycènes. En outre, pour lui, les héros de l’épopée étaient les premiers Grecs, les Achéens qui, vers 1200 (la tradition antique est quasi unanime), auraient monté cette expédition en Asie dont Homère avait gardé le souvenir et dont tous les historiens anciens assuraient l’existence. Actuellement, des fouilles complémentaires faites à Mycènes et à Troie, la découverte de palais mycéniens en Crète (Cnossos) et sur la côte ouest du Péloponnèse, le déchiffrement de tablettes d’argile écrites en linéaire B aboutissent à des conclusions très différentes. La riche Troie de Schliemann est antérieure à celle de Mycènes (elle date du IIIe millénaire), et celle qui est contemporaine de Mycènes « riche en or », est une petite bourgade ; le monde des palais et les sociétés que décrit Homère ne sont pas ceux de l’époque mycénienne ni ceux de sa propre époque mais évoquent plutôt ce que l’on connaît des siècles obscurs (1100-800), même si certains éléments sont plus anciens ; l’effondrement du système palatial (XIIe siècle) n’est pas vraiment résolu : envahisseurs ? guerres avec des États voisins ? guerres civiles ? catastrophes naturelles ? inadaptation sociale, économique et politique ? L’hypothèse d’une autorité politique unique, comme celle d’A., reste fragile, le palais mycénien demeurant dans un cadre régional. Quant à la réalité de la guerre de Troie, considérée par les Grecs comme l’événement fondateur de leur histoire parce que leur unité s’y était manifestée pour la première fois, les spécialistes hésitent. Pour les uns, il s’agirait d’un raid d’un groupe de Mycéniens dans les années 1260 (date de la destruction de Troie VIIa) ; pour les autres la guerre de Troie n’a pas eu lieu si ce n’est dans l’imagination du poète. Quoi qu’il en soit, les poèmes homériques présentent d’abord un univers poétique et imaginaire. S’ils empruntent à diverses périodes historiques (certains détails remonteraient même à un temps antérieur au linéaire B) et composent ainsi un monde bariolé qui cristallise des genres et des moments différents, c’est pour plaire à leurs premiers auditeurs, des aristocrates qui affichaient leurs prétentions de descendre des seigneurs de la Grèce dont ils entendaient chanter les exploits. Ce faisant, Homère propose un système de valeurs. Il servira de référence à l’époque classique et hellénistique. En ce sens, le poète fut vraiment l’éducateur de la Grèce.

Bibliographie : J. Chadwick, Le Déchiffrement du linéaire B, 1972 ; M.I. Finley, Le Monde d’Ulysse, 1983 ; P. Carlier, La Royauté en Grèce avant Alexandre, Strasbourg, 1984.

« Agamemnon. »

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