Databac

AFRIQUE.

Publié le 07/12/2021

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : AFRIQUE.. Ce document contient 6345 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Encyclopédie
AFRIQUE.
Immense et massif, le continent africain déroule ses larges reliefs monotones qui ne
s'animent que sur ses bordures. Depuis l'équateur, végétation et climats s'ordonnent selon la
latitude, de la forêt dense jusqu'aux paysages méditerranéens. Berceau de l'humanité,
occupée pour l'essentiel par des populations noires, l'Afrique, saignée par la traite, ravagée
par les luttes ethniques, exploitée par la colonisation, est aujourd'hui en pleine explosion
démographique et urbaine. Le sous-développement y persiste, malgré d'abondantes
ressources, et la situation politique de nombreux États, au nord et au sud du Sahara,
demeure critique.
L'Afrique est un continent qui appartient pour les deux tiers à l'hémisphère nord, alors que les
trois quarts de sa surface se situent dans la zone intertropicale.

Géographie

Les conditions naturelles
Relief et géologie.
L'Afrique est un continent massif aux côtes peu découpées et peu hospitalières.
Plaines et plateaux occupent de vastes étendues à l'intérieur du continent, alors que
les zones montagneuses tendent à se concentrer à la périphérie. Hormis ceux de la
cuvette tchadienne, les grands fleuves relient l'intérieur des terres à la mer. Coupés
de rapides et de chutes, ils sont de médiocres voies navigables, mais de riches
pourvoyeurs potentiels d'énergie hydraulique.
Au nord-ouest d'une ligne joignant Luanda (Angola) à Asmara (Érythrée), les
reliefs dépassant 1 000 m sont rares et, à l'exception des chaînes maghrébines et du
massif arabique égyptien, clairsemés. Au sud-est de cette ligne, l'altitude - souvent
comprise entre 1 000 et 2 000 m - est plus élevée et les paysages sont plus
montagneux. En Afrique australe, une succession de reliefs aux escarpements
tournés vers la mer isole de la côte les cuvettes et plateaux de l'intérieur. En Afrique
orientale, un bastion de hautes terres occupe une position centrale à l'écart des
côtes ; il porte les plus hauts sommets du continent (Kilimandjaro, 5 895 m, et
Ruwenzori, 5 119 m). Il enserre un chapelet (dénommé rift) de fossés allongés,
occupés par des lacs souvent très profonds qui se succèdent du Zambèze à la mer
Rouge.
L'Afrique doit les grands traits de son relief à sa structure géologique de
plateforme rigide constituée avant l'ère primaire et soumise à de très longues
périodes d'aplanissement par l'érosion. Ce socle est formé de roches cristallines
partiellement recouvertes de sédiments souvent gréseux. Il est ourlé de chaînes
plissées plus récentes à ses extrémités nord (Atlas) et sud (chaînes du Cap). Il réagit
aux tensions de l'écorce terrestre par des gauchissements, responsables de la
formation des cuvettes centrales, et par des fractures, accompagnées souvent
d'éruptions volcaniques (monts Cameroun, Kenya, Kilimandjaro), qui ont déterminé la
surrection de vastes blocs ; ceux-ci sont à l'origine des massifs et des hauts plateaux
actuels. Le rift est une zone de fracturation majeure de l'écorce terrestre le long de
laquelle l'Afrique orientale s'écarte très lentement du reste du continent.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Atlas
Grands Lacs africains
Kilimandjaro
Rift Valley
Rouge (mer)
Ruwenzori

Zambèze
Les livres
carte géologique, page 60, volume 1
Afrique - vue aérienne du lac Nasser, page 61, volume 1
Afrique - le Grand Rift, page 61, volume 1
Afrique - le fleuve Zaïre (ou Congo), page 61, volume 1

Climat et végétation.
L'Afrique est le plus chaud des continents. Cela s'explique par sa situation en latitude,
mais aussi par son aspect massif qui empêche les influences maritimes de s'exercer.
Entre les tropiques, les moyennes annuelles avoisinent 25 o C et dépassent 30 o C aux
limites sud du Sahara, mais seule la cuvette zaïroise, saturée d'humidité, est torride
en permanence. Nuit et jour diffèrent peu en durée, et les variations mensuelles de
température sont modestes. Ce sont les pluies qui créent les plus forts contrastes
dans le temps et dans l'espace, et c'est la saison pluvieuse que l'on nomme
« hivernage «.
On distingue plusieurs domaines climatiques, disposés, sauf à l'est du continent,
de part et d'autre de l'équateur. Dans la zone équatoriale, la chaleur est constante,
de 22 à 29 o C, tandis que les pluies sont abondantes (plus de 1,5 m par an) et
fréquentes ; c'est le domaine de la forêt dense toujours verte. Au nord et au sud de
cette zone règne le climat tropical, caractérisé par l'alternance d'une saison des pluies
et d'une saison sèche. À mesure que l'on s'éloigne de l'équateur, la quantité de pluie
et la durée de la saison pluvieuse vont en diminuant, et leur irrégularité augmente ;
on passe de la forêt à la savane, puis à la steppe sahélienne. Au-delà, le climat
devient désertique, marqué par des écarts de plus de 30 o C entre le jour et la nuit.
Enfin, les lisières nord (Maghreb) et sud (région du Cap) connaissent un climat
méditerranéen.
En Afrique orientale et à l'est du Kalahari, la répartition des climats épouse celle du
relief. Les hautes terres jouissent d'un climat tropical pluvieux et tempéré par
l'altitude. Les zones plus basses sont encore bien arrosées au sud de l'équateur, mais
l'aridité devient de plus en plus sévère au fur et à mesure que l'on s'approche de la
mer Rouge.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
climat - Les types de climats et leur répartition
désert - Les milieux désertiques
sahel
savane
tropiques - Les caractères climatiques
tropiques - Les différents milieux
Les livres
Afrique - paysage de savane au Sénégal, page 61, volume 1

Les caractères écologiques
La faune et la flore de l'Afrique sont diverses et contrastées.

La forêt équatoriale.
Dense et humide, la forêt équatoriale africaine comprend plusieurs centaines
d'espèces végétales au kilomètre carré. Les arbres, répartis en trois strates (grands
arbres héliophiles, arbres sciaphiles, arbustes), sont à tous les niveaux envahis de
lianes et d'épiphytes. Peu de grands herbivores, et donc peu de grands carnivores,
vivent dans ces forêts où l'herbe manque. En revanche, les petits animaux pullulent,
tels les oiseaux (2 500 espèces), les rongeurs, les serpents ou les singes. De
nombreuses espèces restent à découvrir. Vivent dans ces forêts des animaux
menacés d'extinction, comme le gorille ou l'éléphant, victimes de la chasse. Des
centaines d'espèces disparaissent chaque année en raison de la déforestation.
L'exploitation de la forêt pour le commerce de bois exotiques déstabilise son équilibre

fragile et complexe. À cela s'ajoute la pratique de cultures vivrières ou arbustives :
caféières, cacaoyères, qui la détruisent définitivement et appauvrissent rapidement
les sols.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
déforestation
épiphyte
extinction
forêt - La forêt dans le monde
liane
oiseaux - Les oiseaux dans leur milieu

La savane et la steppe tropicales.
Un des plus gros arbres du monde se rencontre dans ces milieux : le baobab. Il
contraste avec les arbres plus petits et plus rares qui laissent place, dans les régions
plus sèches, aux grandes herbes et aux épineux. C'est là que l'on trouve les
herbivores de grande taille, les prédateurs de ces derniers, et leurs auxiliaires
charognards. Oiseaux, serpents et insectes sont très divers. Beaucoup d'animaux -
éléphants, félins et antilopes -, trop longtemps chassés, ont disparu de ces régions.
Les parcs nationaux - les premiers créés au lendemain de la Première Guerre
mondiale - abritent cette faune devenue rare. Ces parcs ont une renommée
mondiale ; c'est en Afrique qu'ils sont devenus les plus nombreux, surtout à l'est et
au sud, le plus souvent dans la savane.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
baobab
parc national
protection de la nature - La mise en oeuvre de la conservation de la nature La conservation des écosystèmes
savane
tropiques - Les différents milieux - Les milieux découverts des régions
tropicales

Les déserts et les régions semi-désertiques.
Le Sahara est le plus grand et le plus chaud désert du monde. La vie y est adaptée au
manque d'eau : les arbrisseaux ont des racines profondes, et les plantes annuelles
attendent les rares pluies. Les mammifères sont rares (antilopes, fennecs), mais on
rencontre souvent rongeurs, serpents, insectes et scorpions. Tous les ans, le désert
progresse, et l'on constate un phénomène accru de désertification, en particulier dans
les pays du Sahel : la mauvaise utilisation des terres semi-arides, déjà vulnérables,
provoque l'érosion des sols et entraîne de sérieux manques d'eau. Désertification et
déforestation posent des problèmes écologiques qui deviennent des problèmes de
survie.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
désert - Les milieux désertiques - La faune et la flore
désertification
Sahara - Géographie - Le cadre physique
Complétez votre recherche en consultant :
Les livres
Afrique
Afrique
Afrique
Afrique
Afrique
Afrique

-

faune
faune
faune
faune
faune
faune

et
et
et
et
et
et

flore,
flore,
flore,
flore,
flore,
flore,

page
page
page
page
page
page

76,
77,
78,
79,
80,
81,

volume
volume
volume
volume
volume
volume

1
1
1
1
1
1

Afrique - faune et flore, page 82, volume 1
Afrique - faune et flore, page 83, volume 1

Les aspects humains
Restée longtemps sous-peuplée, l'Afrique est le continent dont la croissance
démographique est la plus rapide : 3 % par an en moyenne, ce qui signifie un
doublement en vingt-trois ans de sa densité (24 habitants au km2) et de sa population.
Cette dernière est très inégalement répartie, et l'on voit souvent des sites
écologiques fragiles surpeuplés, notamment dans les montagnes (Atlas, Érythrée...) et
les régions de climat tropical sec (plateau mossi au Burkina Faso, pays haoussa au
Nigeria...), alors que de vastes régions a priori plus favorables au peuplement restent
presque vides : vallées alluviales, forêts et savanes d'Afrique centrale. La diversité est
également très grande à l'intérieur des deux aires culturelles majeures qui se partagent
l'Afrique. L'aire arabo-islamique s'arrête à la limite sud du Sahara, mais les langues
chamito-sémitiques qui lui correspondent débordent sur l'Éthiopie et la Somalie, et
l'isl?m a dépassé l'équateur. L'Afrique noire inclut, dans sa partie méridionale, des
minorités blanches ainsi que des groupes khoisans (Bochimans et Hottentots) refoulés
par les populations négro-africaines. Ces dernières se partagent en sept cent trente
unités linguistiques, mais évitent le cloisonnement en recourant largement à un nombre
plus limité de langues de communication (haoussa, diola, lingala, swahili, etc.).
La croissance démographique touche quant à elle toutes les régions et toutes les
populations, à l'exception des Blancs d'Afrique australe. Elle est due au maintien d'une
natalité élevée (45 ?), alors que la mortalité n'est plus que de 15 ? ; les carences
alimentaires maintiennent cependant la mortalité infantile (supérieure à 110 ?) à des
niveaux encore élevés. L'accroissement naturel conjugue ses effets à ceux de l'exode
rural pour donner un caractère explosif au développement des villes, en fait surtout à
celui des capitales et des grands ports. Plus de trois Africains sur dix sont des citadins,
mais, la croissance urbaine (de l'ordre de 5 % par an) étant plus rapide que celle des
emplois et des logements, beaucoup se contentent d'un habitat sommaire et vivent de
petits métiers aux revenus précaires.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
bidonville
Bochimans
chamitique
Haoussas
Hottentots
Mossis
sémitiques (langues)
Swahilis
Les médias
Afrique - Peuples et cultures
Les livres
Tanzanie - groupe masaï, page 5031, volume 9
Afrique - sculpture baoulé, page 60, volume 1

La vie économique
Sauf en Afrique du Sud et au nord du Sahara, l'agriculture occupe plus de la moitié de la
population. Il s'agit surtout d'une polyculture familiale, où les femmes assurent souvent
le plus gros du travail, et où les cultures vivrières sont associées à des degrés divers à
des productions plus spécifiquement destinées aux marchés urbains ou à l'exportation.
L'élevage des bovins et la pêche sont généralement l'apanage de groupes ethniques
particuliers.
Les zones de climat équatorial et leurs marges disposent d'un potentiel agricole
élevé. On s'y nourrit de manioc, d'igname, de banane plantain ou de riz. C'est aussi le
domaine de nombreux produits « tropicaux « : café, cacao, huile de palme, latex
(caoutchouc), banane-fruit. Dans le reste de l'Afrique, les conditions climatiques sont
moins propices aux cultures, mais plus favorables à l'élevage. L'irrigation peut offrir une

parade à l'aridité, mais elle n'est répandue qu'à Madagascar et dans les zones de climat
désertique ou méditerranéen. Les cultures vivrières sont ici des céréales, maïs et mil
entre les tropiques, blé et orge au-delà, riz à Madagascar. Arachides, coton, canne à
sucre et agrumes alimentent les industries locales ou l'exportation.
Les ressources du sous-sol africain sont abondantes, mais très inégalement
réparties et exploitées. L'Afrique australe, le Zaïre et le Gabon font figure de privilégiés
du fait de la diversité et de la valeur de leurs minerais (or, argent, diamants, uranium,
cuivre, cobalt, charbon...). Les autres régions minières sont plus spécialisées.
L'extraction de pétrole se concentre au Sahara et sur les côtes du golfe de Guinée,
depuis le Nigeria jusqu'au nord de l'Angola. C'est en définitive le potentiel hydraulique qui
se trouve le moins mal réparti.
L'industrialisation a été longtemps au programme de tous les pays africains, mais
seules l'Afrique du Sud et l'Algérie sont parvenues à construire une industrie puissante à
partir de leurs ressources propres. Ailleurs, les activités manufacturières sont modestes
et orientées surtout vers la transformation des produits agricoles et forestiers, et la
satisfaction des besoins quotidiens des consommateurs. Sauf dans les centres miniers,
l'économie urbaine est surtout tertiaire ; elle vit des services publics et des échanges.
Ceux-ci sont marqués par l'héritage colonial : l'Europe reste souvent le principal
partenaire commercial ; les infrastructures ferroviaires sont rares et inarticulées, sauf
aux deux extrémités du continent. Mais les échanges entre villes et campagnes et entre
pays voisins se sont intensifiés, et pour les marchandises le camionnage a supplanté
tous les autres modes de transport.
Malgré la multiplicité des programmes de développement et la diversité des
politiques économiques adoptées, le bilan reste, sauf exception, bien décevant. Le
produit national brut des pays d'Afrique représente moins de 4 % du total mondial, et
leur endettement est égal au montant de ce PNB annuel, soit plus de 850 milliards de
dollars US ; ils doivent importer une part croissante de leur nourriture, alors que leurs
exportations leur rapportent de moins en moins. Le poids démographique du continent
dans le système mondial augmente, mais son poids économique et politique diminue.
Toutefois, si le diagnostic est simple, l'explication de la crise tout autant que les voies de
sortie s'avèrent étonnamment complexes, et celles-ci, notamment, s'expérimentent
chaque jour.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
minerai
plantation (économie de)
polyculture
Sahara - Géographie - Les nouvelles richesses
vivrières (cultures)
Les livres
carte de la végétation et de l'utilisation du sol, page 64, volume 1
carte de l'industrie et des matières premières, page 65, volume 1
Afrique - Pasteur masaï, page 68, volume 1
Afrique - irrigation au Sénégal, page 68, volume 1
Afrique - pêcheurs au Ghana, page 69, volume 1
Afrique - séchage du café en Angola, page 69, volume 1
Afrique - terminal pétrolier du cap Lopez, au Gabon, page 69, volume 1
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Sahara - Introduction

Histoire

Afrique du Nord
Cet ensemble historico-culturel n'englobe pas tout le nord de l'Afrique, mais un espace

allant de la Mauritanie à la Libye, appelé également Maghreb. Comme le reste du
continent, l'Afrique du Nord fut habitée dès le paléolithique. À partir de la fin du
IIe millénaire avant J.-C., elle connut une colonisation phénicienne sur toute sa côte,
avec notamment la fondation de Carthage (814 avant J.-C.). En 146 avant J.-C., Rome
vainquit définitivement les Carthaginois. Les Romains occupèrent progressivement toute
la frange côtière, y établirent la province d'Africa (à l'est), puis les deux Mauretania (à
l'ouest), et en firent de riches contrées agricoles ; celles-ci furent ensuite christianisées.
À cause de fréquentes insurrections des populations locales, souvent encouragées par
des incursions de tribus berbères restées indépendantes, les Romains entourèrent leurs
provinces africaines d'une longue ligne fortifiée, le limes. Mais l'anarchie s'installa dès la
fin du IIIe siècle. Au Ve siècle, les Romains furent chassés par l'invasion des Vandales, qui
furent eux-mêmes supplantés en 533 par les Byzantins menés par Bélisaire. Ces
conquêtes successives n'empêchèrent pas la constitution de grandes confédérations de
tribus berbères (Lowatas, Sanh?djas, Zen?tas). Vers la fin du VIIe siècle, cet ordre fut
troublé par la conquête arabe, et l'isl?m s'imposa rapidement. Au début du Xe siècle,
l'autorité du calife de Bagdad fut relayée par celle des Fatimides d'Égypte, qui
envoyèrent vers 1050 les hordes dévastatrices des Ban? Hil?l pour punir les Berbères
insoumis. Peu après, l'unité du Maghreb fut reconstituée par les Almoravides, puis par les
Almohades. À nouveau divisée par les luttes entre 'Abdalw?dides, Mar?nides et Hafsides,
la région fut jalonnée de comptoirs portugais et espagnols avant d'être conquise, au
XVIe siècle, par les Ottomans (à l'exception du Maroc). Ceux-ci établirent au Maghreb
trois régences barbaresques - Tripoli, Tunis et Alger - , qui préfigurent les divisions
actuelles. Au XIXe siècle, ces États corsaires tombèrent progressivement sous l'influence
de l'Europe, dans un contexte de rivalités coloniales : colonisation de l'Algérie par la
France à partir de 1830, protectorat français sur la Tunisie en 1881, puis sur le Maroc
en 1911, conquête italienne de la Libye en 1912. Durant l'entre-deux-guerres se
développa un nationalisme qui aboutit à l'indépendance des divers États dans des
conditions plus ou moins pacifiques.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Afrique du Nord
Almohades
Almoravides
Bélisaire
Berbères
Berbérie
Carthage
colonisation - Le second système colonial : l'impérialisme - La nouvelle
distribution coloniale
Fatimides
Hafsides
islam - Religion - L'expansion de l'islam - Le temps des conquêtes
kharidjisme
Libye
limes
Maghreb
Marinides
Maurétanie
Phéniciens - Les colonies phéniciennes
piraterie
piraterie - La piraterie en mer
Tunis
Vandales

Afrique noire
Le passé brillant du continent noir a longtemps été ignoré. Aujourd'hui, les fouilles se
multiplient. Les sources orales abondent et les sources écrites en arabe, en swahili, en
diola, en langues européennes, sont mieux exploitées.

Le berceau de l'humanité.

Les ancêtres de l'homme sont apparus en Afrique il y a plus de quatre millions
d'années. Des squelettes d'australopithèques ont été exhumés en de nombreux
sites ; le plus célèbre (- 3,5 millions d'années), baptisé « Lucy «, a été découvert en
Éthiopie ; et c'est en Éthiopie encore, au nord-est d'Addis-Abeba, qu'en 1994 a été
découvert le plus ancien connu à ce jour : Australopithecus ramidus (- 4,4 millions
d'années). Cette découverte relance le débat : ces fossiles sont-ils les ancêtres du
genre Homo, ou bien appartiennent-ils à une lignée cousine ? La découverte des
chaînons manquants permettrait d'accéder à la certitude. À Olduvai, aux confins de la
Tanzanie et du Kenya, ce sont des restes d'Homo habilis (- 2 millions d'années) qu'on
a retrouvés. L'Homo erectus, apparu au paléolithique ancien (- 1 million d'années),
peupla l'Afrique orientale et australe. L'homme de Kanjera (Kenya) atteste l'apparition
d'Homo sapiens (- 100 000 ans). Ces premiers hommes n'étaient, au sens actuel, ni
blancs ni noirs. La pigmentation noire, fruit d'une adaptation récente au milieu, se
serait en fait répandue seulement à partir du VIIe millénaire avant J.-C.
Les premiers agriculteurs et pasteurs négro-africains subirent l'assèchement du
climat au IIe millénaire avant J.-C. et migrèrent progressivement vers le sud. Au
paléolithique supérieur (VII e millénaire avant J.-C.), les peintures rupestres du Tassili
représentaient encore un Sahara verdoyant. Au Ier millénaire avant J.-C., il était
devenu un désert où le chameau était indispensable.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
homme - Les origines de l'homme
Sahara - Histoire - Introduction
tassili
techniques (histoire des) - L'Antiquité - L'Amérique et l'Afrique
Les livres
Afrique - peintures pariétales du Hoggar, page 70, volume 1

De brillantes civilisations.
La métallurgie du fer se diffusa dans les grandes vallées. Près de la Bénoué, à l'est du
Nigeria, se développa, vers 600 avant J.-C., la civilisation de Nok, fondée sur le fer et
caractérisée par d'originales figurines de terre cuite. Elle s'éteignit mystérieusement
au IIIe siècle de notre ère.
Au Ier millénaire avant J.-C., les foyers de civilisation se multiplièrent et
perdurèrent jusqu'à l'ère chrétienne. Méroé, au sud de l'Égypte pharaonique, Punt et
Aksoum, en Éthiopie, laissèrent des vestiges grandioses et tissèrent des liens avec le
Moyen-Orient, l'Inde et Rome. En Afrique méridionale, dans l'actuel État du Zimbabwe
qui a repris son nom, une civilisation urbaine qui devint florissante prit naissance entre
les Ier et VIe siècles de notre ère.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Aksoum
Méroé
Nok (culture de)
techniques (histoire des) - L'Antiquité - L'Amérique et l'Afrique
Zimbabwe

Le faste des Empires soudanais.
Après le VIIe siècle, l'influence arabo-islamique fut une nouvelle donnée de l'histoire
négro-africaine. L'histoire du Soudan occidental, du IXe au XVIe siècle, est marquée
par l'émergence d'empires tels que ceux du Ghana (VIIIe -XIIe siècle), du Mali (XIIe XVIe siècle), du Songhaï (VIIIe -XVIe siècle). Le Ghana et sa capitale, Koumbi Saleh
(Mauritanie), connurent leur apogée au XIe siècle, mais furent affaiblis à la suite
d'offensives arabes. Le Mali islamisé absorba le Ghana au XIIIe siècle et développa
son réseau urbain autour de villes marchandes comme Djenné ou Gao. L'empire qui
lui succéda, le Songhaï, s'étendait, à son apogée (XVe siècle), de l'Atlantique à l'Aïr et
avait pour capitale intellectuelle Tombouctou.
En contact avec la Méditerranée musulmane par des routes caravanières, ces

empires exportaient or, sel et esclaves. Leur puissance était comparable à celle des
États européens médiévaux. En 1066, le roi du Ghana pouvait aligner deux cent mille
hommes. Kankan Moussa, empereur du Mali, fit en 1324 un pèlerinage à La Mecque
et dépensa plus de dix tonnes d'or, perturbant durablement les cours de ce métal sur
les marchés moyen-orientaux. Culturellement, les Soudanais rivalisaient avec les
Arabes. Tombouctou fut un grand centre intellectuel dès le XIVe siècle. Après le
XVIe siècle, un déclin s'amorça, mais ses lettrés musulmans rédigèrent au siècle
suivant des chroniques fameuses.
La décadence des grands empires s'explique le plus souvent par des conflits
hégémoniques. Dans le cas du Songhaï, l'éviction des Arabes d'Espagne semble la
cause essentielle : les Marocains amorcèrent alors une conquête du Soudan, prirent
Tombouctou en 1591, ruinant l'empire. Quelques royaumes plus modestes se
maintinrent cependant jusqu'à la colonisation : le Bornou (VIIIe -XXe siècle), les
royaumes voltaïques du Mossi et du Yatenga (XIVe -XXe siècle).
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Bornou
Djenné
Ghana (empire du)
Sénégal - Histoire - Les royaumes anciens
Songhaïs
Les médias
Afrique - dans le Songhaï du XVIIe siècle : la ville étape de Djenné
Les livres
Afrique - les empires du Soudan occidental, page 70, volume 1

Les royaumes bantous.
Les peuples de langues bantoues sont issus d'un foyer développé, au Ier millénaire
avant J.-C., aux confins du Cameroun et du Nigeria. Au début de l'ère chrétienne, ils
commencèrent à migrer vers le sud et, du VIe au XVe siècle, ils occupèrent l'essentiel
de l'Afrique centrale, orientale et australe. De grands États bantous se constituèrent
progressivement.
Du XIIe au XVIIe siècle, un groupe bantou, celui des Shona, édifia l'un des seuls
ensembles monumentaux en pierre de l'Afrique subsaharienne : les ruines
cyclopéennes de Zimbabwe II attestent la puissance de ce royaume qui contrôlait
mines d'or et routes commerciales.
Sur la côte ouest, le royaume bantou du Kongo (ou Congo) eut une aura
comparable aux alentours des XIVe et XV e siècles. Il contrôlait un ensemble de
peuples payant tribut et comptait cinq provinces administrées par des gouverneurs
nommés par le roi.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
bantou
C ongo
Zimbabwe

La côte orientale.
L'est du continent, en contact avec l'Asie, a connu une évolution propre. Dès
l'Antiquité, Punt commerça avec le Moyen-Orient et l'Inde. Au Xe siècle, la côte
commença à s'islamiser au contact des marchands arabes. Une civilisation afroislamique ou swahilie (de l'arabe sahil, « côte «) apparut, où se mêlaient des
influences bantoues, arabes, persanes, indiennes... Du Xe au XVe siècle, l'économie,
fondée sur le grand commerce maritime, permit l'existence de cités-États
thalassocratiques.
Madagascar était également un creuset où s'interpénétraient les cultures bantoue,
asiatique et arabe. Dominée depuis le XVIe siècle par la dynastie des Mérinas, elle était

en voie d'unification malgré l'existence de royaumes salakavas au nord.
L'Éthiopie, chrétienne depuis 323, conserva une grande originalité. À partir du
siècle, son rayonnement provoqua des convoitises, mais la dynastie éthiopienne
sut préserver son indépendance face aux visées des Turcs, des Portugais et des
Gallas (XVIe siècle).
XIIe

Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Éthiopie - Histoire - Une île chrétienne menacée
Mérinas

Les premiers contacts avec les Européens.
Les navigateurs portugais furent les premiers Européens à toucher les côtes. En
1445, ils atteignirent le Sénégal et reconnurent le cap de Bonne-Espérance en 1488.
Ils s'établirent sur la côte orientale dès les années 1500, et tracèrent la voie à des
concurrents : Français (Sénégal), Hollandais et Britanniques (Côte-de-l'Or) bâtirent
comptoirs et forts côtiers du XVIe au XVIIIe siècle. Les contacts, surtout
commerciaux, suscitèrent une première évangélisation. Sous l'influence portugaise, le
Kongo eut un roi catholique dès 1506. L'infortune de l'Afrique fut que la conquête de
l'Amérique et le massacre des Indiens créèrent une demande de main-d'oeuvre servile
que le continent noir fut jugé apte à fournir.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Amérique du Sud - Histoire - De la découverte à l'organisation des empires
coloniaux
Bonne-Espérance (cap de)
colonisation - Le système colonial moderne - Introduction
Portugal - Histoire - Le Portugal des découvertes
Zaïre - Histoire - Les royaumes de l'intérieur et du Congo

La « grande saignée «.
Le phénomène de la traite des Noirs est unique dans l'histoire de l'humanité et
constitue une rupture majeure pour l'Afrique. L'esclavage traditionnel, amplifié au
Moyen Âge avec le début de la traite d'exportation organisée par les Arabes, devint
un phénomène de masse avec la traite européenne dès la fin du XVe siècle.
Portugais et Hollandais furent vite distancés par les Anglais et les Français qui
pourvurent en esclaves les Amériques. Ces esclaves étaient achetés par les
gouverneurs des forts côtiers ou par les compagnies commerciales aux peuples
négriers qui opéraient des razzias à l'intérieur. Sous l'action de l'Angleterre, où
l'opinion publique était devenue hostile à ces pratiques et dont les besoins
économiques avaient changé, la traite atlantique disparut progressivement au
XIXe siècle.
À l'est, la traite arabe s'intensifia à partir du XVIIe siècle et dura jusqu'à la première
moitié du XX e siècle. Zanzibar était la plaque tournante du trafic vers les
Mascareignes, la Réunion et Maurice, l'Arabie, la Perse et l'Inde.
Les estimations crédibles chiffrent à 9,6 millions le total des esclaves déportés par
les Européens du XVe au XIXe siècle, avec un maximum de 6 millions de traversées au
XVIIIe siècle. Un chiffre analogue est imputable à la traite arabe. La mortalité au cours
des razzias et le manque à gagner des naissances non advenues porteraient à
100 millions le déficit démographique total. Des régions entières furent dépeuplées et
le demeurent. La traite, qui déstabilisa les sociétés, fit aussi des ravages d'ordre
culturel, politique et socio-économique. Bien des conflits ethniques actuels
s'expliquent par l'opposition entre anciens razzieurs et anciens razziés. Cette
« grande saignée « est souvent considérée comme une des causes principales du
sous-développement de l'Afrique. Les circuits commerciaux traditionnels furent
bouleversés, et le sous-peuplement entraîna une mise en valeur médiocre de l'espace
agricole. De plus, chez les intermédiaires du trafic des esclaves, la fin de la traite
négrière fut mal compensée par l'essor du commerce légitime fondé sur l'huile de
palme, l'arachide et la gomme.

La prolifération des armes à feu nécessaires à la traite et les antagonismes
exacerbés par les Arabes et les Européens furent délétères. Plusieurs États se
disloquèrent tandis que des États négriers (Malawi, Danhomé) progressaient avec
l'appui des puissances étrangères : la Confédération achantie en est un exemple. En
Afrique australe, au début du XIXe siècle, la puissance de l'État zoulou organisé par
Shaka - grand chef de guerre et fondateur d'empire - était en partie due à
l'armement acheté aux commerçants swahilis.
Des mouvements d'islamisation bouleversèrent les équilibres. Aux XVIIIe et
siècles, les Peuls du Fouta-Djalon, du Macina, de Sokoto, ainsi qu'el-Hadj Omar
sur le Haut-Sénégal, fondèrent des empires théocratiques centralisés. Au Soudan
oriental, la lutte entre confréries musulmanes provoqua des soulèvements qui
servirent de prétextes aux interventions extérieures.
XIXe

Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Achantis
colonisation - Le système colonial moderne - L'administration des colonies
esclavage - L'esclavage médiéval et moderne
Fouta-Djalon
Macina
Sénégal - Histoire - La pénétration européenne
tiers-monde - L'explication du mal-développement
traite des Noirs
Zanzibar
Les livres
esclavage - Afrique, page 1703, volume 3
traite des Noirs, page 5248, volume 10

Pénétration européenne et partage colonial.
Parallèlement avait commencé l'exploration de l'intérieur du continent. Vers 1795,
Mungo Park et William G. Brown partirent respectivement à la recherche des sources
du Niger et de celles du Nil. En 1823, partant de Tripoli, les Britanniques Hugh
Clapperton, Dixon Denham et Walter Oudney traversèrent le Sahara pour gagner le
Bornou, dans la région du lac Tchad. René Caillié, qui traversa lui aussi le Sahara,
atteignit la mythique Tombouctou en 1828, suivi de Heinrich Barth. Dans les années
1870, David Livingstone, Henry Morton Stanley et Pierre Savorgnan de Brazza
sillonnèrent la cuvette du Congo.
De l'exploration des terrae incognitae à la conquête, il n'y avait qu'un pas. La voie
avait été tracée dès le début du XIXe siècle par l'Égypte, qui avait soumis le Soudan et
lavallée du Nil avant de passer sous contrôle britannique. La nouveauté de la fin du
XIXe siècle fut le changement d'attitude des puissances extra-africaines. Présentes
depuis des siècles sur les côtes, elles s'étaient contentées de commercer ; la
mainmise politique était restreinte géographiquement. En Afrique australe, il avait fallu
l'antagonisme entre Anglais et Boers pour que l'intérieur fût colonisé par ces derniers
(1836).
Après 1870, au contraire, l'Europe choisit la conquête. Le partage de l'Afrique fut
officialisé à la conférence de Berlin (1885), où des zones d'expansion furent
attribuées. Quinze ans plus tard, au terme d'une conquête meurtrière qui exacerba
les nationalismes européens, tout le continent était soumis, sauf l'Éthiopie et le
Liberia, pays créé par les Américains pour des esclaves affranchis. La résistance
africaine avait été désespérée : Samori en Guinée, Béhanzin au Dahomey, Prempeh
en pays achanti (actuel Ghana) en sont quelques héros. Les Empires peuls d'Afrique
occidentale tombèrent aussi face aux armées européennes.
En 1914, les Français contrôlaient une bonne partie du Sahara et de l'Afrique de
l'Ouest ainsi que Madagascar. Les Britanniques dominaient la vallée du Nil, une partie
de l'Afrique orientale et australe et de nombreux territoires du golfe de Guinée. Les
Belges s'étaient taillé un vaste ensemble dans la cuvette du Congo. Les Italiens,
défaits par les Éthiopiens durant la guerre d'Abyssinie, s'étaient installés en Somalie.
Les Portugais possédaient la Guinée-Bissau, diverses îles, l'Angola et le Mozambique.
Les Espagnols se contentaient de la Guinée équatoriale et du Sahara occidental.

Quant aux Allemands, ils rassemblaient des territoires variés (le Sud-Ouest africain, le
Tanganyika et une partie du Cameroun), qui leur furent confisqués par la SDN après la
Première Guerre mondiale et qui furent redistribués aux autres puissances
colonisatrices.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Béhanzin (Kondo, dit)
Caillié René
colonisation - Le second système colonial : l'impérialisme - La nouvelle
distribution coloniale
découverte du monde - L'exploration systématique de la planète
Livingstone David
Park Mungo
Royaume-Uni - Histoire - La suprématie britannique
Samori Touré
Stanley (John Rowlands, par adoption sir Henry Morton)
Les livres
Afrique - rencontre de Stanley et de Livingstone en 1871, page 71,
volume 1

La colonisation : un difficile bilan.
La souveraineté européenne dura moins d'un siècle, mais pesa très lourd sur les
sociétés africaines.
L'exploitation fut d'abord économique. En vertu du pacte colonial, les territoires
devaient fournir les matières premières brutes et consommer les produits
manufacturés métropolitains sans concurrence possible. L'impôt réclamé aux
« indigènes « força ces derniers à entrer dans une économie monétarisée. Des
cultures d'exportation furent imposées par les administrateurs, et appelées « champs
du gouverneur « dans les colonies françaises. À la traite négrière se substitua une
« traite économique « des matières premières et de la force de travail. En brousse,
des maisons de commerce drainaient les productions locales. Les axes de
communication, perpendiculaires aux côtes, contrariaient les routes commerciales
traditionnelles et drainaient les richesses hors du continent. L'occupation de l'Algérie
par les Français, à partir de 1830, fit péricliter le commerce transsaharien. Là où
dominaient l'économie de plantation ou le travail dans les mines, les Africains
fournirent une main-d'oeuvre bon marché. Le travail forcé imposé pour la
construction des infrastructures équivalait à des déportations : la construction des
500 km du chemin de fer Congo-Océan, dans les années trente, coûta la vie « d'un
Blanc par rail et d'un Noir par traverse « selon le dicton local, soit vingt mille morts au
total.
La colonisation bouleversa aussi les systèmes socio-politiques. Dans les colonies
françaises ou portugaises, l'administration directe des territoires négligeait les
hiérarchies héritées ; dans les colonies britanniques, selon le principe du
gouvernement indirect, l'administration eut tendance à conforter les chefs
traditionnels en les utilisant à son profit. En Afrique du Sud, la mise à l'écart de la
population noire fut la règle édictée. Néanmoins, presque partout, les colonisateurs
s'appuyèrent sur une élite africaine formée à l'européenne et firent donc un effort
minimal d'éducation. La diffusion de la médecine, la lutte contre de grandes endémies
sont aussi à mettre à leur actif.
L'Afrique changea profondément. Urbanisée mais sous-industrialisée (sauf l'Afrique
australe), en plein essor démographique, longtemps assujettie et aliénée, elle aborda
la période des indépendances avec de sérieux handicaps.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
colonisation - Le second système colonial : l'impérialisme - Diversité de
l'administration
Nigeria - Histoire - Le Nigeria britannique

Décolonisation et nouveaux problèmes.
Pendant la colonisation, des projets politiques africains s'étaient forgés. La recherche
d'une identité dans la négritude (voir Senghor), la crise de 1930, le tribut payé aux
deux guerres mondiales alimentèrent le nationalisme. Le Rassemblement
démocratique africain, fondé en 1946 par Félix Houphouët-Boigny, joua par exemple
un grand rôle dans l'émancipation de l'Afrique française. Des révoltes noyées dans le
sang (celle de Madagascar en 1947, celle des Mau-Mau au Kenya en 1952) attisèrent
les sentiments anticoloniaux. Après 1956, la décolonisation s'amorça et s'étala sur
trente ans. Elle fut soit « octroyée « (colonies françaises et britanniques), soit
arrachée (Angola, Mozambique, Guinée-Bissau, Zimbabwe, Namibie).
Sous-développement, explosion démographique et urbaine, néocolonialisme,
monopartisme, instabilité politique furent les problèmes nouveaux du continent noir.
Les rivalités ethniques qu'il connaît encore sont souvent un héritage de la
colonisation : l'arbitraire des frontières tracées par les Européens et la manipulation
que firent les colonisateurs des antagonismes souvent anciens entre peuples ont
conduit à des affrontements sanglants au Nigeria (guerre du Biafra), au Soudan, au
Rwanda, au Burundi. La guerre civile a également dévasté le Tchad, l'Éthiopie, la
Somalie, le Liberia, l'Angola, le Mozambique.
Le panafricanisme joua un rôle important dans les mouvements d'émancipation
inspirés par le leader ghanéen Kwame Nkrumah, mais le mythe de l'unité africaine fit
long feu. Certains regroupements tentèrent de compenser l'émiettement étatique
issu des partages coloniaux : des organismes interafricains virent le jour, mais leur
efficacité semble jusqu'à présent assez modeste. En effet, la coopération
internationale et l'aide militaire amenèrent à des choix politiques radicaux, opposant
les pays à régime prosoviétique aux États pro-occidentaux. L'apartheid en Afrique du
Sud, en vigueur jusqu'en 1991, marginalisa le seul pays véritablement industrialisé
d'Afrique noire. Le continent est en outre en butte depuis les années quatre-vingt à
une épidémie de sida qui hypothèque gravement son avenir.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
apartheid
décolonisation
Houphouët-Boigny Félix
Mau-Mau
Nigeria - Histoire - La Fédération nigériane
Nkrumah Kwame
panafricanisme
Senghor Léopold Sédar
Les livres
Afrique - des colonies aux États, page 72, volume 1
Afrique - Jomo Kenyatta dans les rues de Nairobi, page 72, volume 1
Afrique - manifestation à Accra, au Ghana, pendant la révolution de 1966,
page 72, volume 1
Afrique - la révolte des Toubous au Tibesti (nord du Tchad), en 1976,
page 73, volume 1
Afrique - Nelson Mandela, leader historique de la lutte contre l'apartheid en
Afrique du Sud, page 73, volume 1
Afrique - funérailles des victimes des émeutes à Bamako (Mali) en mars
1991, page 73, volume 1
Afrique - la foule des réfugiés rwandais, en 1994, page 73, volume 1
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Afrique noire
coup d'État
Shaka

Organisations africaines

Il existe de nombreux organismes communs à différents États d'Afrique. Parmi les plus
importants, on peut citer l'OUA, le Conseil de l'Entente et l'UDEAC.

L'Organisation de l'unité africaine.
L'OUA fut créée à Addis-Abeba, le 26 mai 1963, lorsque trente chefs d'État et de
gouvernement signèrent la « Charte de l'unité africaine «. Quelques années plus tard,
tous les États africains indépendants, à l'exception de l'Afrique du Sud, avaient adhéré
à l'organisation. L'objectif principal de l'OUA est le renforcement de l'unité africaine.
Chaque année est organisée une conférence des chefs d'État et de gouvernement
destinée à « étudier les questions d'intérêt commun pour l'Afrique, afin de coordonner
et d'harmoniser la politique générale de l'Organisation «. L'Afrique du Sud y a été
admise en 1994.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
OUA (Organisation de l'unité africaine)

Le Conseil de l'Entente.
Fondé en 1959, il réunit le Bénin, le Burkina Faso, la Côte-d'Ivoire, le Niger et (depuis
1966) le Togo. Il a réalisé l'union douanière totale des cinq pays et la concertation de
leur diplomatie.

L'Union douanière et économique de l'Afrique centrale.
L'UDEAC fut créée en 1964 pour remplacer l'Union douanière de l'Afrique équatoriale.
Elle réunit le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon, la GuinéeÉquatoriale et le Tchad. Elle est gérée par un Conseil des chefs d'État et par un comité
de direction de douze membres dont les décisions ont force de loi dans chaque État.
En 1994, les États membres de l'UDEAC ont créé la CEMAC (Communauté
économique et monétaire d'Afrique centrale), qui a la BEAC (Banque des États
d'Afrique centrale) pour banque centrale.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
centrafricaine (République) - Histoire
Sénégal - Histoire - Un modèle sénégalais ?
SWAPO (South West Africa People's Organization)
T ogo
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Afrique du Sud
Algérie
Angola
Bénin
Botswana
Burkina Faso
Burundi
Cameroun
Cap-Vert
centrafricaine (République)
C omores
C ongo
Côte-d'Ivoire
Djibouti
Égypte
Érythrée
Éthiopie
Gabon
Gambie
Ghana
Guinée

Guinée-Bissau
Guinée-Équatoriale
Kenya
Lesotho
Liberia
Libye
Madagascar
Malawi
Mali
Maroc
Maurice (île)
Mauritanie
Mozambique
Namibie
Niger
Nigeria
Ouganda
Rwanda
Sahara
São Tomé e Príncipe
Sénégal
Seychelles
Sierra Leone
Somalie
Soudan
Swaziland
Tanzanie
Tchad
T ogo
Tunisie
Zaïre
Zambie
Zimbabwe
Les médias
Afrique
Afrique
Afrique
Afrique

-

tableau en bref
carte physique
carte politique
tableau en chiffres

Les indications bibliographiques
P. Alexandre, les Africains. Initiation à une longue histoire et à de vieilles
civilisations, de l'aube de l'humanité au début de la colonisation, Lidis, Paris, 1982.
D. Bach et A. A. Kirk Greene (sous la direction de), États et sociétés en Afrique
francophone, Economica, Paris, 1993.
C. Coquery-Vidrovitch, l'Afrique occidentale au temps des Français, La
Découverte, Paris, 1992.
J. Giri, l'Afrique en panne : vingt-cinq ans de développement, Karthala, Paris, 1986.
C. et Y. Lacoste (sous la direction de), Maghreb. Peuples et civilisations, La
Découverte, Paris, 1995.
J. Meyer, J. Tarrade et J. Thobie, Histoire de la France coloniale, 2 tomes,
Armand Colin, Paris, 1991.

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles