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ADULTÈRE 2 , substantif masculin.

Publié le 08/12/2021

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ADULTÈRE 2 , substantif masculin.

I.- DROIT. langue commune. Acte de celui ou de celle qui viole la foi conjugale; état qui en résulte. « 229. Le mari pourra demander le divorce pour cause
d'adultère de sa femme. 230. La femme pourra demander le divorce pour cause d'adultère de son mari, lorsqu'il aura tenu sa concubine dans la maison commune. »
( Code civil des Français (ou Code Napoléon), titre sixième . 1804) :

Ø 1. Pour reproduire les scandales et les turpitudes des temps passés, la consécration des doubles adultères, le libertinage de la Régence, les
débauches du règne qui a suivi, il faudrait reproduire aussi toutes les circonstances d'alors, ce qui est impossible;...

EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 2, 1823, page 226.

Ø 2. - « Ah! il y a dix espèces de luxure, six selon le cours de la nature et trois contre nature. Ce sont : la fornication, l' adultère, l' inceste, le stupre, le
ravissement, le sacrilège, la pollution volontaire, la sodomie, la bestialité et l' excès des gens mariés. »

JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, page 237.

Ø 3. Ton Barrès est une brute. D'abord il est marié : il n'y a pas longtemps que je le sais, je n'avais pas lu les Amitiés Françaises (je n'en ai lu qu'un
passage), il aggrave ça d'un adultère avec la Comtesse.

HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, JACQUES RIVIÈRE, Correspondance, lettre de Alain-Fournier à Jacques Rivière, janvier 1907,
page 34.

Ø 4. L'attitude de mon père à l'égard du « beau sexe » me blessait. Dans l'ensemble, la frivolité des liaisons, des amours, des adultères bourgeois
m'écoeurait.

SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 189.

- Par analogie, littéraire . [En parlant de plantes] :

Ø 5. En effet, un adultère a été commis : le vent ou quelque insecte a été l'entremetteur, et a porté de douces paroles à la nymphe.

ALPHONSE KARR (BESCHERELLE 1845 ).

Remarque : 1. Associations paradigmatiques très fréquentes entre adultère et inceste (confer exemple 2, 10). 2. Syntagmes fréquents : commettre un adultère
(Étienne Gilson, L'Esprit de la philosophie médiévale, tome 2, 1932, page 142; etc.). Expressions propres à la langue juridique : flagrant délit d'adultère (confer infra
exemple 8); double adultère (exemple 1) ou adultère double désignant l'adultère entre un homme marié et une femme mariée, par opposition à l'adultère simple
désignant l'adultère entre une personne mariée et une personne non mariée.

II.- Au figuré .

A.- Sens biblique. Acte d'idolâtrie :

Ø 6. Cela fait comprendre les grandes comparaisons bibliques, et je me suis éloigné en répétant le verset de Jérémie : « J'ai vu tes adultères; j'ai entendu
tes hennissements; l'énormité de tes prostitutions est sur les collines et dans les champs, et je connais tes fornications. »

MAXIME DU CAMP, Le Nil, Égypte et Nubie, 1854, pages 262-263.

Remarque : Sens non attesté dans les dictionnaires généraux des XIXe. et XXe. siècle; sur ce sens, confer Dictionnaire de la Bible 1912 au mot adultère : " L'alliance
du peuple fidèle avec Dieu est comparée à un mariage; en conséquence, celui qui rejette Dieu pour se livrer à des idoles est appelé du même nom que celui qui viole
la foi conjugale. "

B.- [S'appliquant à des inanimés] Mélange contraire à la nature, aux lois ou aux conventions établies :

Ø 7. Aucun peintre, depuis Delacroix qu'il a étudié longuement et qui est son véritable maître, n'a compris, comme M. Degas, le mariage et l' adultère
des couleurs;...

GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Art moderne, 1883, pages 138-139.

Ø 8. ZELTEN. - En effet. Avec leurs écharpes, ils ont l'air de venir faire un constat. Ils viennent me prendre en flagrant délit d' adultère avec
l'Allemagne. Oui, j'ai couché avec elle, Siegfried. Je suis encore plein de son parfum, de toute cette odeur de poussière, de rose et de sang qu'elle
répand dès qu'on touche au plus petit de ses trônes, j'ai eu tout ce qu'elle offre à ses amants, le drame, le pouvoir sur les âmes.

JEAN GIRAUDOUX, Siegfried et le Limousin, 1928, III, 2, page 119.

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 624. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 936, b) 1 008; XXe. siècle : a) 1 222, b) 578.

Forme dérivée du verbe "adultérer"

adultérer

ADULTÉRER, verbe transitif.

I.- Emploi transitif . [Le sujet désigne une personne ou une chose]

A.- [L'objet désigne une matière] Dégrader une substance pure et active en y mêlant une ou plusieurs substances étrangères de moindre qualité :

Ø 1. Leurs études se développant, ils en vinrent à soupçonner les fraudes dans toutes les denrées alimentaires. Ils chicanaient le boulanger sur la
couleur de son pain. Ils se firent un ennemi de l'épicier, en lui soutenant qu'il adultérait ses chocolats.

GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 1, 1880, pages 54-55.

Ø 2. Beauté de ce tissage où même la matière première est indigène et que rien ne vient adultérer.

ANDRÉ GIDE, Voyage au Congo, 1927, page 823.

- Spécialement . DROIT. Falsifier. Adultérer des médicaments; adultérer des monnaies (par des alliages dépassant le taux légal) (confer infra étymologie).
D'une manière générale, le mot, employé au sens propre, relève de la langue du droit : adultérer, c'est frauder, en altérant d'une manière contraire aux dispositions
légales ou réglementaires.

B.- Au figuré . [L'objet désigne le plus souvent une entité morale, exceptionnellement une personne ou un ensemble de personne] Altérer la pureté originelle par le
mélange d'éléments de moindre qualité :

Ø 3. [Le cardinal Boccanera] :

- L'unité (...) ce n'est là que l'ambition furieuse et aveugle d'un conquérant qui élargit son empire, sans se demander si les nouveaux peuples soumis jusque-là fidèle, l' adultérer, lui apporter la contagion de toutes les erreurs.
ne vont pas désorganiser son ancien peuple,

ÉMILE ZOLA, Rome, 1896, page 455.

Ø 4. Le don est à bon droit suspect dans le capitalisme contemporain.

Ce système a diffusé et intensifié à un degré jamais atteint le culte des vertus acquisitives et la passion du lucre; par son seul fonctionnement il
adultère et déprise l'esprit de don.

FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe . siècle . 1964, pages 392-393.

II.- Emploi pronominal (à sens passif) [Le sujet désigne une chose]

A.- Au propre :

Ø 5. Après que la mise en place fut effectuée, le soir, tout cela se concilia, se tempéra, s'assit : les boiseries immobilisèrent leur bleu soutenu et comme
échauffé par les oranges qui se maintinrent, à leur tour, sans s'adultérer, appuyés et, en quelque sorte, attisés qu'ils furent par le souffle pressant des
bleus.

GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 21.

B.- Au figuré :

Ø 6. On peut dire qu'avec Mallarmé, Proust, Gide, Valéry (par leurs doctrines, sinon leurs oeuvres), Giraudoux, Suarès, les surréalistes et leurs
descendants, nous possédons cette chose qui s'est adultérée dès le début de la littérature et dont seuls peut-être les alexandrins avaient donné
l'exemple : le pur littérateur.

JULIEN BENDA, La France byzantine ou le Triomphe de la littérature pure . 1945, page 173.

Remarque : Dictionnaire de l'Académie Française tome 1 1932 note : " On dit plutôt aujourd'hui altérer. " Le mot est signalé comme archaïque par Pet IT
DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT .

 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6.

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