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ADAPTATION

Publié le 05/12/2021

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Action par laquelle un être s'ajuste au milieu dans lequel il vit, en conciliant ses propres tendances et les contraintes qui lui sont imposées par ce milieu.

Chez les animaux inférieurs, l'instinct offre des possibilités d'adaptation à certaines situations bien définies ; mais cette adaptation ne peut varier que dans des limites étroites : la mouche se heurte à la vitre, sans trêve, et son comportement n'a aucune chance d'évoluer.

Chez les animaux supérieurs, apparaissent des possibilités d'adaptation plus complexes. Le chien, pour atteindre son but, ne se heurte pas sans trêve à la vitre qui l'en sépare, mais est capable de chercher ailleurs une issue, concevant l'utilité d'un détour dans ce cas.

Chez l'homme, l'intelligence entraîne des réponses adaptatives infiniment plus nuancées. Rencontrant un obstacle, au lieu de foncer en avant au hasard comme la mouche, il est capable de suspendre momentanément sa réaction, pour chercher mentalement la solution la plus avantageuse. Dans cette recherche, il fait usage de sa mémoire qui lui fournit des points de comparaison entre diverses situations passées et la situation présente.

Chez l'enfant, Piaget a décrit deux mécanismes principaux de l'adaptation : l'assimilation et l'accommodation. Dans l'assimilation, le sujet part de ses capacités, innées. Il cherche autour de lui des occasions de les exercer, de les faire siennes. Dans l'accommodation, au contraire, c'est le monde extérieur qui commande. Le sujet doit accepter ce qui lui est imposé. La tendance à faire dominer plus ou moins chacun de ces deux modes d'adaptation expliquerait la variété des conduites.

Chez l'adulte, les capacités adaptatives varient beaucoup d'un sujet à l'autre. Certains hommes s'adaptent facilement, rapidement, recherchent même le changement, craignent l'ennui et la monotonie. Ce sont les tempéraments extravertis décrits par Jung. D'autres s'adaptent péniblement, à regret, d'une façon irrégulière. Ce sont les tempéraments introvertis de Jung. On le voit, l'intelligence n'est pas seule en cause dans la façon dont nous nous adoptons à une situation. Le dynamisme et la souplesse, l'équilibre affectif et l'harmonie qui règnent au sein de la personnalité constituent un tout, et il faut connaître les tendances du sujet, son histoire, pour prévoir la manière dont il s'adaptera à telle ou telle circonstance.

Les processus de l'adaptation biologique ont été décrits d'une manière précise par Selye. Toute variation brusque du milieu déclenche une réaction d'alarme, un choc physiologique, le stress, qui se caractérise par un abaissement, puis par une augmentation du niveau des fonctions vitales. Lorsque les ressources sont mobilisées, on passe à une « phase de résistance «, avec des phénomènes nerveux rapides et éphémères et des phénomènes hormonaux lents et durables. Lorsque l'agression est trop forte par rapport aux possibilités du sujet, survient une phase d'épuisement «. Les moyens de défense s'amenuisent. On observe des « réactions catastrophiques «, aberrantes, désordonnées. A l'opposé, l'adaptation peut être excessive, quand les modifications engendrées par une agression se maintiennent lorsque celle-ci a disparu. On appelle ce phénomène la persévération. Les habitudes trop rigides en sont un exemple, les déformations professionnelles aussi. Il est utile de juger de la tendance à la persévération d'un sujet et de ses capacités adaptatives avant de lui conseiller un changement de profession.

L'accélération du progrès peut provoquer une déroute des fonctions d'adaptation. Toujours sollicité par de nouveaux centres d'intérêt l'homme moderne risque d'oublier ses besoins fondamentaux. 

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