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ACTE I, scène 2: Commentaire - Dom Juan de Molière

Publié le 23/01/2021

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« Non, non, la constance n'est bonne que pour des ridicules » (1. 8). Il a besoin quant à lui du risque et du danger de la passion amoureuse, qui le met au ban de la société. Il devra par exemple affronter les frères d'Elvire qui voudront venger le déshonneur de leur sœur. Cette situation lui plaît. Il considère qu'il est le plus fort et que rien ne peut entraver son appétit de domination : « Il n'est rien qui puisse arrêter l'impétuosité de mes désirs » (1. 45). Cet orgueil l'entraîne à la mégalomanie. Il se compare à Alexandre, le célèbre conquérant antique, qui était au xviie siècle, chez les moralistes et les prédicateurs, le symbole de la démesure. L'amour n'est donc pas pour lui une fin, mais un moyen de s'affirmer.

« ACTE I, sc ène 2[La profession de foi du séducteur] DON JUAN / Quoi! tu veux qu'on se lie à demeu­ rer au premier objet qui nous prend, qu'on renonce au monde pour lui, et qu'on n'ait plus d'yeux pour personne ? La belle cho� de vouloir se piquer d'un 5 faux honneur d'être fidèle, de s'ensevelir pour tou­ j9urs dans une passion, et d'être mort dès sa jeu­ nesse à toutes les autres beautés qui nous peuvent frapper les yeux! Non, non, la constance n'est bonne que pour des ridicules ; toutes les belles ont 1 0 droit de nous charmer, et l'avantage d'être rencon­ trée la première ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu'elles ont toutes sur nos cœurs.

Pour moi, la beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce vio- 1 5 lence dont elle nous entraîne.

J'ai beau être engagé, l'amour que j'ai pour une belle n'engage point mon âme à faire injustice aux autres ; je conserve des yeux pour voir le mérite de toutes, et rends à cha­ cune les hommages et les tributs où la nature nous 2 0 oblige.

Quoi qu'il en soit, je ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d'aimable, et dès qu'un beau visage me le demande, si j'en avais dix mille, je les donnerais tous.

Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables, et tout 2 5 le plaisir de l'amour est dans le changement.

On goûte une douceur extrême à réduire par cent hom­ mages le cœur d'une jeune beauté, à voir de jour en jour les petits progrès qu'on y fait, à combattre par des transports, par des larmes et des soupirs, l'inno- 3 0 cente pudeur d'une âme qui a peine à rendre les armes, à forcer pied à pied toutes les petites résis­ tances qu'elle nous oppose, à vaincre les scrupu­ les dont elle se fait un honneur, et la mener doucement où nous avons envie de la faire venir.. »

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