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abattage ABATTAGE, ABATAGE, substantif masculin.

Publié le 06/12/2021

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 abattage

ABATTAGE, ABATAGE, substantif masculin.  

I.—  Sens propre. 

A.—  Action de faire tomber (généralement un objet faisant partie d'une construction, des arbres, plus rarement un animal); action d'abattre pour tuer (un animal notamment de boucherie) : 

Ø 1. Aux environs du boulevard Exelmans, dans ces petits bouquets de bois, soudainement nés et sortis de l'abattage des palissades de séparation, brûlées par les mobiles, dans un vif coup de soleil, c'est charmant, ces restaurants en plein air, sous les noisetiers roux.

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  octobre 1870, page 628. 

Ø 2. Sa résistance [du cuir] , sa durabilité dépendent de la saison d'abatage [de l'animal] .

RENÉ CHAMPLY, Nouvelle encyclopédie pratique, tome 3, 1927, page 183. 

—  SYLVICULTURE.  Abattage (des arbres) : 

Ø 3. En mai, il retournait en forêt, avec sa femme quand elle voulait bien le suivre, pour l'abattage et l'écorçage des baliveaux de chêne...

RENÉ BAZIN, Le Blé qui lève,  1907, page 69. 

Ø 4. Elle sentait qu'il avait tant de satisfaction à lui montrer comme il était entendu à aménager ses bois. Il savait reconnaître quels sont les arbres vieux et langoureux qui ne grossiront plus et empêchent leurs voisins de croître, et voyait du premier coup d'oeil, parmi ceux-là trop pressés qui cherchaient la faveur du soleil, quels abatages il convenait de pratiquer.

HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Château des sept portes, 1922, page 131. 

—  Par extension.  En parlant d'un être humain, dans le vocabulaire de la lutte (terme plus courant : le tombé) : 

Ø 5. Et le vieux barbu bûcha : coups de hanche, aceinturage par devant, tours de bras, aceinturage par derrière, étouffage à la chancellerie, abattage en douceur et collier de force, opposition de buste et même crocs-en-jambe, il usa de tout puisque l'autre en usait.

LÉON CLADEL, Ompdrailles, le tombeau des lutteurs,  1879, page 334. 

Remarque : Ces emplois sont déjà plus ou moins techniques; s'agissant de techniques courantes on peut hésiter sur leur place dans un exposé sémantique. 

B.—  Emplois spéciaux et techniques (selon les domaines, le sens propre reste plus ou moins perceptible) 

—  ARCHITECTURE (confer abattre I A 2) : 

Ø 6. [L'] Abatage ou recoupement [est une] opération qui consiste à abattre de la pierre à la frische ou au têtu en conservant une face.

E. ROBINOT, Vérification, métré et pratique des travaux du bâtiment, tome 2, 1926, page 72. 

—  ARMURERIE.  Action d'abattre ou par laquelle s'abat le chien d'un fusil. 

—  ARTILLERIE : 

Ø 7. Pour faire poser les patins [du canon de 75] sous les roues, on procède à l'opération que l'on appelle l'abatage.

CAPITAINE ALVIN, Leçons d'artillerie,  1908, page 178. 

Ø 8. —  Site zéro, annonça timidement Bichat.

Il avait oublié de rajuster son angle de tir après l'abattage. Près de lui, je ne pus m'empêcher de rire. Vite, qu'on mette Bichat dans un état-major.

RAYMOND ABELLIO, Heureux les pacifiques,  1934, page 24. 

—  BOIS (INDUSTRIE DU).  Action d'enlever l'excédent d'une pièce de bois : 

Ø 9. [On appelle] chanfrin [l'] abatage de l'arête d'une pièce de bois en pan coupé.

E. ROBINOT, Vérification, métré et pratique des travaux du bâtiment, tome 2, 1926, page 166. 

—  CARTIER (ART DU) (confer abattre I A 2) : 

Ø 10. On dit chez les cartiers : abattre, pour exécuter l'abattage.

Glossaire typographique (ÉMILE CHAUTARD)  1937, page 47. 

—  COMMERCE : 

Ø 11. Abattage (vente à l'). —  Vente sur la voie publique que les objets exposés couvrent comme si on les avait abattus.

Les excentricités du langage français (LORÉDAN LARCHEY)  1872. 

—  JEUX : 

·    Billard : 

Ø 12. Abattage... Un coup qui se présente bien au billard.

GEORGES DELESALLE, Dictionnaire argot-français et français-argot, 1896, page 2. 

·    Cartes : 

Ø 13. [Ce tricheur] bat les cartes avec peine... C'est pour mieux se « monter » un ou deux « abatages ».

HOGIER-GRISON  (PSEUDONYME COLLECTIF), Le Monde où l'on triche,  1886, page 115. 

·    Baccara : 

Ø 14. Abatage. Action d'abattre son jeu sur la table, en annonçant son point, —  dans le jargon des joueurs de baccara. Il y a abatage, toutes les fois qu'un joueur a d'emblée le point de neuf ou de huit.

LUCIEN RIGAUD, Dictionnaire du jargon parisien, L'Argot ancien et moderne,  1878, page 1. 

—  MANUTENTION, (régionalisme) : 

Ø 15. Abatage... substantif masculin — ... Lg. —  Longueur d'un bras de levier, pesée faite au moyen d'un levier du premier genre, moment d'une force, en mécanique :... V. Abat.

Glossaire étymologique et historique des patois et des parlers de l'Anjou (ANATOLE-JOSEPH VERRIER, RENÉ ONILLION)  1908. 

—  MARINE : 

·    Abattage d'un navire en carène (confer abattre I B et historique II B 3). Fait de le coucher sur le côté pour le réparer. 

·    Manoeuvre dont est l'objet un navire (confer abattre sémantique I B) : 

Ø 16. Glenarvan, Mulrady, Robert d'un côté, Paganel, le major, Olbinett de l'autre, pesèrent sur les bringuebales, qui communiquaient le mouvement à l'appareil. En même temps, John et Wilson, engageant les barres d'abatage, ajoutèrent leurs efforts à ceux de leurs compagnons.

JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant,  1868, page 54. 

—  MINÉRALOGIE (confer abattre I A 2).  Action de détacher de la paroi le minerai ou la houille : 

Ø 17. Alors, Étienne se mit à lire l'affiche. C'était un avis de la compagnie aux mineurs de toutes les fosses. Elle les avertissait que, devant le peu de soin apporté au boisage, lasse d'infliger des amendes inutiles, elle avait pris la résolution d'appliquer un nouveau mode de paiement, pour l'abattage de la houille.

ÉMILE ZOLA, Germinal,  1885, page 1287. 

Ø 18. Cette exploitation [des ardoisières, par la méthode en descendant] consiste dans l'abatage, en descendant, de bancs successifs de schiste...

JEAN CAHEN, EDMOND BRUET, Carrières, plâtrières, ardoisières,  1926, pages 255-256. 

—  POLICE SANITAIRE. (Confer abattre I A 2) : 

Ø 19. Abatage En termes de police, ce mot signifie l'action de tuer les chiens errans.

JEAN-FRANÇOIS ROLLAND, Dictionnaire du mauvais langage,  1813, page 2. 

—  TAILLEURS (LANGAGE DES).  Longueur d'un vêtement : 

Ø 20. Cette basque de redingote contient trente centimètres d'abattage.

Larousse du 19e.  siècle. 

—  TANNERIE.  Abattage de la laine (Confer abattre, sémantique I A 2). Action de la faire tomber des peaux (Dictionnaire général de la langue française (ADOLPHE HATZFELD, ARSÈNE DARMESTETER)). 

—  TEXTILES.  Opération qui consiste, dans les machines de bonneterie, à faire tomber sur le tricot précédemment fabriqué une nouvelle rangée de mailles (Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). 

—  TYPOGRAPHIE et IMPRIMERIE : 

Ø 21. Abattage. —  Opération qui consiste à détacher des crochets, des épingles, etc., les feuilles de cartes après impression, collage ou trempage.

Glossaire typographique (ÉMILE CHAUTARD), 1937, page 47. 

—  Abattage du tympan (confer abattre, typographie I A 2) : 

Ø 22. Un fort abattage occasionne des doublemens. On dit d'un imprimeur qu'il a un bon abattage quand il sait bien abattre son tympan, qu'il tire bien le barreau.

ANTOINE-FRANÇOIS MOMORO, Traité élémentaire de l'imprimerie, ou le manuel de l'imprimeur.  1794, page 34. 

—  VÉTÉRINAIRE (ART).  Abattage d'un cheval ou d'un autre grand animal domestique. Action de le coucher sur le côté pour lui faire subir une opération (confer supra I A 1 exemple 2 etc. abattre, sémantique I A 2). 

C.—  Expression argotique. 

—   Dérivé de abattre, et plus particulièrement de l'expression abattre de la besogne (confer abattre I A 3) : 

Ø 23. Abatage. Ouvrage vivement exécuté. —  Graisse d'abatage, ardeur à l'ouvrage.

LUCIEN RIGAUD, Dictionnaire du jargon parisien, L'Argot ancien et moderne, 1878, page 1. 

—   Locution. faire l'abattage, maison d'abatage : 

Ø 24. En argot des filles, faire l'abatage, signifie rechercher une clientèle nombreuse sans se soucier de la qualité.

DOCTEUR JEAN LACASSAGNE, L'Argot du \"milieu\", préface de Francis Carco, 1928, page 1. 

Ø 25. Maison d'abatage : maison de prostitution où l'on admet des clients de qualité inférieure, qui, par contre, n'ont pas le droit de se montrer exigeants.

DOCTEUR JEAN LACASSAGNE, L'Argot du \"milieu\", préface de Francis Carco, 1928, page 1. 

Ø 26. La prospérité de certaines « maisons d'abattage » suffit à prouver que l'homme peut trouver quelque satisfaction avec la première femme venue.

SIMONE DE BEAUVOIR, Le Deuxième sexe, tome 2, 1961, page 208. 

II.—  Au figuré. 

1. a) Langage parlé.  Critique sévère (confer abattage \" démolition \") : 

Ø 27. Il taille, le vieux prêtre, il fait un abatage terrible des témoignages publics, des représentations mystiques et extatiques, de ces séances d'Aïssa-Onas.

ALPHONSE DAUDET, L'Évangéliste,  1883, page 248. 

Ø 28. Dans cette comédie du chic, Zola jouant le bonhomme, mais Mme.  Zola singeant la princesse, tout en se livrant à un abattage général de la littérature et en proclamant que son mari a seul du talent...

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  1889, page 897. 

Ø 29. Il fut un temps où chaque revue française, chaque périodique contenait une apologie ou un abatage du « retour éternel », de la « morale des maîtres »...

LÉON DAUDET, L'Entre-deux guerres,  1915, page 193. 

b) Populaire.  Réprimande : 

Ø 30. Il reconnaît... qu'il [le patron] avait raison de lui ficher un abattage.

DENIS POULOT.  Le Sublime, ou le Travailleur comme il est en 1870 et ce qu'il peut être.  1872, page 134. 

Ø 31. J'en ai été réduit à lui flanquer un abatage court et soigné,...

HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, JACQUES RIVIÈRE, Correspondance, lettre de Alain-Fournier à Jacques Rivière, avril 1907, page 104. 

2. Vieux. 

—  Régionalisme.  Haute stature, force physique : 

Ø 32. Abatage... substantif masculin-... Force physique, vigueur corporelle, en tant qu'elle est due à la masse et à la grandeur de l'individu, plutôt qu'à sa musculature et à sa nervosité.

Glossaire étymologique et historique des patois et des parlers de l'Anjou (ANATOLE-JOSEPH VERRIER, RENÉ ONILLION)  1908. 

—  Avoir de l'abattage. 

·    Familier.  Être vigoureux : 

Ø 33. Sur je ne sais quel mot, nous nous étions donné rendez-vous à la sortie, sous la porte cochère. Je lui portai d'abord quelques coups de poings à la tête, car j'avais un peu d'abattage; mais il me donna un croc-en jambe et me jeta facilement par terre. Poinsot vint, qui nous sépara.

JULES MICHELET, Mémorial,  1822, page 198. 

·    Par extension,  dans la langue du théâtre.  Jouer (danser) avec brio : 

Ø 34. Avoir de l'abatage pour un comédien, c'est savoir s'imposer dans un rôle, plus par une grande habitude des planches que par un talent consommé.

HUBERT GENIN, Le Langage des planches,  1911, page 9. 

·    Emplois figurés dans la langue commune.  Assurance du geste et du langage; brio de l'activité, etc. 

Remarque : Emploi pluriel, où le mot semble à la fois suggérer l'idée d'« abats » (de volailles) et divers emplois figurés de abattage : 

Ø 35. Pourquoi, puisque tout est régulier de nos jours, ne pas mettre en regard de la carte des choses à manger celle des propos à tenir.

De cette sorte on aurait d'avance la couleur morale du repas. Essayons :

Potage queues de mots.

Entrées. Poissons et venaisons. Scholl normandes.

Abatages d'oies lyriques.

Anas ressassés et recuits dans leur jus; sauce aux conserves de 1840 par l'éminent professeur Villiers, docteur ès-frivolités littéraires, journaliste sans porte-feuille, grand déverseur de malices cousues de fil noir. Légumes et desserts.

Fatras philosophique à la Pascal, sauce Swift, par le même.

Symboles conflits au vinaigre en sauces vertes...

PHILIPPE AUGUSTE MATHIAS DE VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Correspondance, 1886, page 140. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 44. 


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