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(1983), 43-46).

Publié le 08/12/2021

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(1983), 43-46). La prise de pouvoir de Sésostris Ier n'entraîna cependant aucun trouble et son long règne de
quarante-cinq ans fut pacifique; cela ne permet pas pour autant de prétendre que c'était lui le bénéficiaire du
omplot... Comme Amenemhat Ier, il bâtit beaucoup: dans trente-cinq sites, sans compter sa pyramide,
onstruite à Licht, au sud de celle de son père. Parmi ceux-ci, on retiendra le Fayoum, auquel il est le premier à
'intéresser. Lui qui se réclame de la tradition héliopolitaine en adoptant comme nom de couronnement
Néferkarê reconstruit en l'an 3 de son règne le temple de Rê-Atoum d'Héliopolis. Il y met en place en l'an 30, à
l'occasion de sa première fête jubilaire, un couple d'obélisques en avant du pylône. Son activité s'est étendue
aussi au temple d'Amon-Rê de Karnak: de 1927 à 1937, H. Chevrier a pu reconstituer, à partir de blocs
réemployés par Amenhotep III dans le IIIe pylône, un kiosque de fête-sed aujourd'hui exposé dans le musée
e plein air du temple.
Le monde extérieur
À l'extérieur, Sésostris Ier poursuit l'action commencée pendant les dix dernières années de règne de son père.
l achève la conquête de la Basse-Nubie en l'an 18 et installe une garnison à Bouhen, sur la Deuxième
ataracte. Il contrôle le pays de Kouch, de la Deuxième à la Troisième Cataracte, ainsi que l'île de Saï, et
ntretient des relations commerciales avec Kerma. Le point le plus extrême où l'on ait retrouvé son nom est l'île
'Argo, au nord de Dongola. Dans le désert oriental, l'exploitation des mines d'or situées à l'est de Coptos se
oursuit, ainsi que l'extraction de pierres dans le Ouadi Hammamat: il en aurait tiré des blocs pour soixante
phinx et cent cinquante statues, chiffres qui correspondent bien à son activité de bâtisseur. Il exploite
galement les carrière d'Hatnoub, au moins à deux reprises, en l'an 23 et en l'an 31. À l'ouest, il s'assure le
ontrôle des oasis du désert de Libye, en particulier de la liaison entre Abydos et Kharga. Il maintient les
rontières orientales du pays de façon à protéger le travail dans les mines de Sérabit el-Khadim dans le Sinaï.
es relations commerciales avec la Syro-Palestine conduisent les Égyptiens jusqu'en Ougarit.
ette politique extérieure porte ses fruits sous le règne d'Amenemhat II qui succède à son père après une
ourte association au trône de deux ans. Il règne pendant presque trente ans. En Nubie, la conquête est
rovisoirement terminée. Amenemhat II avait participé en tant que prince héritier à une expédition pacifique
onduite par Amény, le nomarque de l'Oryx. La paix continue sous son règne, comme elle continuera sous celui
e Sésostris II. Il fait exploiter les mines d'or et de turquoise par des princes locaux sous contrôle égyptien, et le
eul fait militaire que l'on puisse relever est l'inspection de la forteresse de Ouaouat par l'un de ses officiers. Il
rganise également à la fin de son règne une expédition vers Pount.
'est surtout au Proche-Orient que l'Égypte commence à jouer un grand rôle. On en a retrouvé en 1936 la trace
ans le dépôt de fondation du temple de Montou à Tôd : quatre coffres contenant un « tribut » syrien de
aisselle d'argent, dont un élément au moins est de type égéen, et des amulettes de lapis-lazuli. venant de
ésopotamie. Même si ce que les Égyptiens appelaient « tribut » n'était, le plus souvent, que le fruit d'un
change commercial, ce dépôt de fondation témoigne de l'importance des relations extérieures sous le règne
'Amenemhat II. La présence égyptienne est attestée à Ras-Shamra par une statuette d'une fille d'Amenemhat
I, à Mishrifé et à Megiddo, où l'on a découvert quatre statues du nomarque memphite Djéhoutyhotep. On a
ême trace d'un culte de Snéfrou à la XIIe dynastie dans la région d'Ankara. C'est sous Sésostris II que
hnoumhotep, le nomarque de l'Oryx, reçoit les « Hyksôs » Abisha et sa tribu qu'il a fait représenter sur les
urs de sa tombe de Béni Hassan. Ce fait est important, car il montre que les relations ne sont pas à sens
nique : l'Égypte s'ouvre aux influences orientales, qui commencent à être sensibles dans la civilisation et l'art.
n a retrouvé, par exemple, de la céramique minoenne à Illahoun et dans une tombe d'Abydos, tout comme il
xistait alors en Crète des objets égyptiens. Toute une main-d'oeuvre afflue également en Égypte, important de
ouvelles techniques et ouvrant la voie à une lente infiltration qui aboutira à la mainmise « asiatique » sur le
ays le moment venu. En attendant, l'Égypte donne le ton à Byblos, dont les chefs autochtones prennent d'euxêmes des titres égyptiens, utilisent les hiéroglyphes et des objets manufacturés sur les bords du Nil.
L'apogée du Moyen Empire
près une corégence de presque cinq ans, Sésostris II succède à son père, pour une quinzaine d'années. Son
ègne est éclipsé par celui de son successeur Sésostris III, le principal prototype du légendaire Sésostris. C'est
ourtant Sésostris II qui entreprend une oeuvre dont son petit-fils Amenemhat III tirera les bénéfices:
'aménagement du

Fig. 74
Plan de la ville de Kahoun.
Fayoum, qui n'était sous l'Ancien Empire qu'une zone marécageuse qui servait de lieu de pêche et de chasse,
avec pour centre Crocodilopolis. Cette grande oasis, située à environ 80 kilomètres au sud-ouest de Memphis,
vait de quoi offrir de nouvelles terres. Sésostris II entreprit de canaliser le Bahr Youssouf qui se déversait dans
le futur lac Qaroun en construisant une digue à Illahoun et en lui adjoignant un système de drainage et de
canaux. Le projet ne sera achevé que sous Amenemhat III, mais ces grands travaux ont provoqué un nouveau
déplacement de la nécropole royale qui, après être remontée à Dahchour avec Amenemhat II, s'installe à
llahoun. À l'est de son complexe funéraire, le roi a créé un lotissement destiné à accueillir les ouvriers engagés
ans ces grands travaux.
e site de Kahoun est la première ville artificielle que l'on ait découverte en Égypte, l'autre exemple le mieux
onservé étant le village d'artisans de Deir el-Médineh, qui, lui, date pour l'essentiel de l'époque ramesside.
endant longtemps, ce fut même le premier exemple connu d'urbanisme. Depuis, les fouilles d'Amarna, puis de
'oasis de Balat et d'Éléphantine ont apporté un jour nouveau sur les constructions civiles.
Les principales caractéristiques, que l'on retrouve à Amarna et Deir el-Médineh, sont l'isolement et la
fermeture de cette ville d'environ 350 sur 400 m. Elle est entourée d'une enceinte de briques crues percée
de deux portes, une par quartier. Le quartier occidental devait être le plus aisé: les maisons y sont plus

spacieuses et mieux aménagées. À l'est, au contraire, on compte plus de deux cents habitations, qui ne
dépassent jamais trois pièces.
La ville n'a pas livré que son plan: on a retrouvé des lots de papyri dans les maisons et aussi dans le temple
d'Anubis, qui était situé au sud. Les textes qu'ils contiennent sont très divers et témoignent d'une réelle activité
artistique, économique et administrative. Ce sont des oeuvres littéraires: des hymnes royaux, l'Histoire de Hay,
des épisodes du Conte d'Horus et Seth, un traité de gynécologie et un traité vétérinaire, un fragment d'un
ouvrage mathématique, des documents juridiques, pièces comptables et archives de temples qui couvrent toute
la XIIe dynastie. Il ne faut pas en déduire pour autant que Kahoun servit de capitale à Sésostris II : Deir elMédineh a fourni un matériel littéraire bien plus considérable sans avoir jamais joué de rôle politique.
Lorsque Sésostris III monte sur le trône, il doit affronter un problème auquel son arrière-grand-père Sésostris Ier
avait déjà donné un commencement de solution en divisant la charge de vizir: celui des féodalités locales qui
détenaient un pouvoir parfois peu éloigné de celui du roi, comme le montrent le luxe des tombes de Béni
Hassan ou l'activité à Hatnoub de la famille des Djéhoutyhotep. Il choisit de mettre radicalement fin au pouvoir
de ceux qui redevenaient peu à peu des dynastes locaux en se fondant sur une tradition familiale parfois plus
ncienne que celle dont se réclamait le roi. Il supprime purement et simplement la charge de nomarque, à une
seule exception près: Ouahka II d'Antaeopolis, qui restera en place jusque sous Amenemhat III. La nouvelle
rganisation place le pays sous l'autorité directe du vizir en trois ministères (ouâret) : un pour le Nord, un autre
our le Sud, et le troisième pour la « Tête du Sud », c'est-à-dire Éléphantine et la Basse-Nubie. Chaque
inistère est dirigé par un fonctionnaire aidé d'un assistant et d'un conseil (djadjat). Celui-ci transmet les
rdres à des officiers qui, à leur tour, les font exécuter par des scribes. Les conséquences de cette réforme sont
oubles: la perte d'influence de la noblesse et, par contrecoup, l'ascension de la classe moyenne que l'on suit à
ravers la prolifération des ex-votos qu'elle consacre à Osiris à Abydos. Le roi lui-même développe sa province
'origine en entreprenant la construction d'un temple de Montou à Médamoud.
e provincialisme amorcé à la Première Période Intermédiaire atteint son sommet au Moyen Empire, et l'on
eut suivre à travers les nécropoles des capitales de nomes l'histoire du pays. À Assiout, par exemple, nous
vons déjà rencontré Téfibi lors des campagnes qui opposèrent Hérakléopolitains et Thébains, son fils, mis en
lace par Mérikarê, puis le nomarque Khéty Ier. Il faut ajouter à cette liste deux personnages importants du
oyen Empire: Mésehti, à cheval sur la XIe et la XIIe dynastie, dont les cercueils portent une des versions les
lus importantes des Textes des Sarcophages, et Hâpydjéfa, le contemporain de Sésostris Ier dont nous
vons déjà suivi la trace jusqu'à Kerma. Il a reconstruit le 13e nome, ruiné par la guerre contre Thèbes, et
aissé dix contrats funéraires qui sont une source très précieuse pour l'étude du droit.
a nécropole d'Assouan, déjà florissante à la VIe dynastie, est encore brillante sous Amenemhat Ier avec
arenpout Ier et sous Amenemhat II avec Sarenpout II. Il faudrait encore mentionner Gebelein, El-Bercheh,
vec le tombeau de Djéhoutyhotep, qui vécut jusque sous Sésostris III, Qau el-Kébir, surtout Béni Hassan, dont
a grande époque se situe sous la XIIe dynastie avec la lignée des Chnoumhotep, et Meïr, la nécropole de
usae, dont le dernier nomarque connu est Khâkhéperrêséneb, contemporain de Sésostris II.
a longue paix des deux règnes précédents en Nubie avait encouragé les tribus soudanaises à s'infiltrer au
ord de la Troisième Cataracte. Là encore, Sésostris III prend des mesures énergiques. Il commence par faire
grandir le canal que Mérenrê avait fait creuser à la VIe dynastie à proximité de Chellal pour faciliter le passage
es navires dans les rapides d'Assouan. Puis, il l'utilise en l'an 8 de son règne, à l'occasion d'une première
xpédition contre Kouch. Il y en aura encore une deuxième, en l'an 10, et une troisième, en l'an 16. En l'an 19,
es Égyptiens remontent en bateau jusqu'à la Deuxième Cataracte. Les campagnes de l'an 8 et de l'an 16
ermirent de fixer à Semna la limite méridionale de leur autorité. Elle est renforcée par une chaîne de huit forts
e brique crue entre Semna et Bouhen, dont Sésostris III construit ou reconstruit, les Égyptiens ne faisant pas
e différence dans les inscriptions commémoratives entre les deux, Semna-ouest et est (Koumna), ainsi
u'Ouronarti, qui sont les meilleurs exemples d'architecture militaire qui nous soient parvenus.

On ne connaît qu'une seule campagne de Sésostris III en Syro-Palestine, contre les Mentjiou: elle conduisit les
Égyptiens à affronter les populations de Sichem et du Litani. On arrive toutefois à se faire une certaine idée au
moins des adversaires extérieurs de l'Égypte grâce à plusieurs lots de textes d'exécration, trouvés en Nubie et
dans la Vallée. Ce sont des figurines d'envoûtement ou, plus simplement, des tessons de poterie, sur lesquels
étaient inscrits le nom des ennemis que l'on voulait conjurer. Ces envoûtements étaient pratiqués de façon
institutionnelle, lors d'une fondation: les supports, après avoir subi un rite manuel destiné à les briser, étaient
enfouis, de façon à être prisonniers de la construction qui les étouffait physiquement -- comme le roi écrase les
Neuf Arcs figurant les nations voisines de l'Egypte sous ses pieds quand il est assis sur son trône --, ou cloués
à l'extérieur de la zone que protège l'envoûtement. Ces listes sont précieuses, mais leur rôle en fait des
témoignages historiques peu fiables: il est plus utile au ritualiste de mêler les adversaires du moment à
d'anciennes listes périmées depuis longtemps afin d'assurer la plus grande universalité possible à la conjuration
que d'en dresser un état parfaitement à jour. Cela dit, ces listes confirment les sources plus directes, et l'on y
voit figurer, pour la Nubie, les Kouchites, les Medjaou, les habitants de Ouaouat, les Nehesyou ou les Iountyou.

Pour la Palestine, les renseignements sont plus vagues, malgré une grande abondance de noms, parmi
lesquels on retiendra Byblos, Jérusalem, Sichem et Askalon.
a politique extérieure de Sésostris III suffit à assurer l'autorité de l'Égypte autant en Nubie, où Amenemhat III
onsolide la frontière à Semna, qu'au Proche-Orient: Amenemhat III, comme son successeur, sont honorés et
respectés de Kerma à Byblos, et sous son règne l'Égypte accueille une nombreuse main-d'oeuvre orientale de
paysans, de soldats, d'artisans, attirés autant par son rayonnement que par les emplois que crée la mise en
valeur du pays. Pendant quarante-cinq ans, en effet, Amenemhat III mène l'Égypte au sommet de la prospérité.
a paix règne à l'intérieur comme à l'extérieur; la mise en valeur du Fayoum va de pair avec le développement
e l'irrigation et une intense activité dans les mines et les carrières. Dans le Sinaï, l'exploitation des mines de
turquoise et de cuivre connaît une intensité jamais atteinte. De l'an 9 à l'an 45, on ne compte pas moins de 49
inscriptions à Sérabit el-Khadim et 10 dans le Ouadi Maghara et le Ouadi Nash. Les camps saisonniers des
mineurs sont plus ou moins transformés en installations permanentes, avec maisons, fortifications, puits ou
citernes et nécropoles. Le temple d'Hathor de Sérabit el-Khadim est agrandi et les lieux défendus contre les
attaques des Bédouins. Ces constructions seront poursuivies par Amenemhat IV. Les expéditions aux carrières
sont également nombreuses: à Toura, dans le Ouadi Hammamat, à Assouan et à proximité de Toshka.
Cette activité économique se traduit par de nombreuses constructions qui font du règne d'Amenemhat III un des
sommets de l'absolutisme d'État. Outre l'achèvement de Semna et la construction du temple de Kouban en
Nubie, il se consacre au Fayoum, auquel son nom restera attaché encore à l'époque gréco-romaine: il y sera en
ffet adoré sous le nom de Lamarès. On a retrouvé à Biahmou deux colosses de granit reposant sur une base
de calcaire le représentant assis. Il embellit le temple de Sobek à Kiman Farès, construit une chapelle de
Rénénoutet, la déesse des moissons, à Medinet Madi. Surtout, il se fait élever deux pyramides: l'une à
Dahchour, l'autre à Hawara. À proximité de cette dernière se trouvent les vestiges de ce qui fut son temple
funéraire et que Strabon a décrit comme un labyrinthe.
Le Fayoum reste la préoccupation première d'Amenemhat IV qui succède à son père vers 1798, après une
courte corégence. C'est peut-être lui qui fait achever le temple de Qasr es-Sagha, à huit kilomètres au nord du
lac Qaroun. Il termine la construction du temple de Medinet Madi commencée par Amenemhat III. Ce
sanctuaire, consacré à « la vivante Rénénoutet de Dja », la future Thermouthis, et Sobek de Chédit, comportait
alors une petite salle hypostyle servant de pronaos et s'ouvrant sur trois chapelles associant les deux divinités à
Amenemhat III et IV. Il sera agrandi et redécoré encore beaucoup plus tard: jusque sous le règne d'Hadrien.
La fin de la dynastie

Amenemhat IV règne un peu moins de dix ans et, à sa mort, la situation du pays tend à nouveau à se dégrader
-- un peu d'ailleurs pour certaines des raisons qui ont causé la fin de l'Ancien Empire. Sésostris III et
Amenemhat III ont régné chacun environ un demi-siècle, ce qui n'a pas manqué de provoquer des difficultés
successorales. Est-ce la raison pour laquelle le pouvoir échoit, comme à la fin de la VIe dynastie, à une reine,
Néfrousobek, « La beauté de Sobek », qui est, pour la première fois dans l'histoire égyptienne, désignée dans
sa titulature comme une femme-pharaon? Ce serait une soeur (et épouse?) d'Amenemhat IV. On lui attribue la
pyramide nord de Masghouna, au sud de Dahchour, celle du sud appartenant probablement à Amenemhat IV.
Si cette attribution est correcte, Néfrousobek n'a pas utilisé sa pyramide, ce qui confirme que le court règne de
trois ans que lui accordent les listes royales s'est peut-être terminé de façon brutale. Mais rien ne permet de
l'affirmer: la XIIIe dynastie, avec laquelle on fait commencer la « Deuxième Période Intermédiaire », paraît être
une suite légitime -- par le sang ou le mariage -- de la XIIe, au moins pour ce qui est de son premier roi,
Sékhemrê-Khoutaoui. Et d'ailleurs rien ne vient donner l'impression d'une coupure brutale comme celle qui a
marqué la fin de l'Ancien Empire: jusqu'à ce que les Hyksôs se rendent maîtres de l'Égypte, c'est-à-dire
pendant presque un siècle et demi, le pays ne s'effondre nullement, ni à l'intérieur ni à l'extérieur. On a plutôt
l'impression que c'est seulement le pouvoir central qui est en crise, dans une civilisation dont le classicisme
reste constant.
Le classicisme

Nous avons évoqué plus haut quelques oeuvres littéraires. Le Moyen Empire au sens large, de la Première
Période Intermédiaire à la XIIIe dynastie, est l'époque où la langue et la littérature atteignent leur forme la plus
parfaite. Tous les genres, si tant est que l'on puisse employer cette catégorie, sont représentés. Nous avons
déjà rencontré les écrits didactiques avec l'Enseignement: Maximes de Ptahhotep, Instructions pour Kagemni,
Maximes de Djedefhor, Admonitions, Instructions pour Mérikarê -- autant de compositions, pour la majeure
partie très vraisemblablement apocryphes, qui sont en réalité des oeuvres politiques. Dans la même veine, c'est
au Moyen Empire que l'on compose l'un des Enseignements les plus répandus: la Kemit, c'est-à-dire la «
somme » achevée d'un enseignement dont la perfection reflète celle de l'Égypte (Kemet, « la (terre) noire »),
elle-même image parfaite de l'univers. Un autre grand texte, connu sous le nom de Satire des Métiers par plus
de cent manuscrits, a été composé au début de la XIIe dynastie par le scribe Khéty, fils de Douaouf. Dans le
genre politique, nous avons rencontré l'Enseignement d'Amenemhat Ier et la Prophétie de Néferti. On peut y

ajouter l'Enseignement loyaliste, les Instructions d'un homme à son Fils ou les Instructions au vizir qui
pparaissent sous Amenemhat III.
'est aussi la grande époque du roman: les contes du Paysan ou de Sinouhé, qui rejoint le fonds loyaliste du
apyrus Westcar et dont les plus anciens manuscrits datent d'Amenemhat III, le Conte du Naufragé, qui n'est
onnu, lui, que par un seul manuscrit et semble né des relations avec le pays de Pount, dont nous avons vu
oute l'importance qu'elles prennent dès la XIe dynastie.
Mi-roman exotique, mi-récit mythologique, ce conte est la relation que fait un compagnon de voyage à un
fonctionnaire qui a échoué dans sa mission d'un naufrage survenu peut-être en mer Rouge. Le naufragé
s'est retrouvé dans une île merveilleuse appartenant à un serpent. On apprend que ce serpent, doué de
pouvoirs surnaturels, était le seul rescapé d'une catastrophe céleste, peut-être la chute d'un météore?
Détenteur des produits précieux du pays de Pount, il prédit au malheureux Égyptien son sauvetage et le
couvre de présents... L'extraordinaire richesse thématique de ce texte, assez court au demeurant, lui a
valu d'être une des oeuvres les plus commentées et traduites de la littérature égyptienne.
Les grands récits mythologiques, souvent proches du roman par leur aspect picaresque, datent aussi de cette
époque, même s'ils ne sont généralement connus que par des versions plus tardives: la légende de la
Destruction de l'Humanité, qui présente, elle aussi, des résonances politiques, le Conte d'Isis et de Rê, celui
d'Horus et Seth, que nous avons tous trois déjà évoqués. Il en va de même des grands

Fig. 75

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