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« Juste la fin du monde »: En quoi cette scène révèle-t-elle la rivalité fraternelle entre Louis et Antoine ?

Publié le 02/04/2024

Extrait du document

« (PRESENTATION DU TEXTE ET LECTURE : ENVIRON 2 MINUTES) La relation que l'on entretien avec les membres de notre famille peut parfois être compliquée.

Les auteurs et dramaturges n’hésitent pas à mettre en scène ce genre de conflits.

C’est le cas de Jean Luc Lagarce est un dramaturge français, metteur en scène, directeur de troupe ; ayant pratiqué plusieurs métiers du théâtre.

Il écrit en 1990 sa pièce « Juste la fin du monde » relatant l’histoire de Louis, 34ans qui décide de retourner voir sa famille pour leur annoncer sa mort prochaine suite à une maladie incurable, son arrivée fait émerger de nombreuses tensions personnelles et familiales.

L’extrait étudié clôture la dernière scène de la pièce qui précède l’épilogue.

Louis a demandé qu’on l’accompagne à la gare.

Antoine, qui n’a quasiment pas parlé pendant la pièce, passe du non-dit à la logorrhée.

L’action se concentre ainsi, devant un chœur de femmes silencieuses, sur le personnage d’Antoine et sa rivalité avec Louis, réduit au silence ici.

Au cours de son soliloque, Antoine exprime sa colère et sa frustration.

Toute la souffrance et la rancœur accumulées pendant des années refont surface. Lecture du texte En quoi cette scène révèle-t-elle la rivalité fraternelle entre Louis et Antoine ? Pour répondre à cette problématique, nous verrons d’abord un Louis inaccessible du vers 1 au vers 11 avant de s’attarder sur l’opposition entre les deux frères des vers 12 à 32 pour finir avec le malheur d’Antoine des vers 33 à 36. (ANALYSE LINEAIRE : ENVIRON 8 MIINUTES) Dans le premier mouvement, Antoine fait le portrait de Louis comme de celui de quelqu'un de trompeur.

D'abord, ce portrait nait de la longue connaissance qu'a Antoine de Louis, souligné par le complément circonstanciel « des années ».

Cette connaissance donne du poids aux propos du frère cadet comme le montrent les verbes « savoir » et « apprendre » aux lignes 2 et 5. Antoine dépeint son frère comme quelqu'un d'intouchable, d'inaccessible qui utilise le malheur pour se protéger des autres ; pour ce faire, Antoine répète la phrase « Rien en toi n'est jamais atteint » deux fois aux lignes 1 et 3 et le reformule avec l'expression de sens proche « de ne pas les laisser entrer.

» lignes 8.

Antoine met en avant la contradiction hypocrite de son frère qui n'est pas vraiment malheureux comme le montre l'emploi de phrases négatives qui nient le malheur réel de son frère, « rien en toi n'est jamais atteint » ou encore « tu n'as pas mal » et qui pourtant exprime un malheur en employant les noms qui renvoient à la représentation du malheur « façon », « manière ».

« allure », « air », « crânerie ».

Pour finir, dans son propos, Antoine insiste également sur le choix volontaire qu'a fait Louis de construire ainsi ses relations comme le montre le rythme ternaire de la dernière phrase du mouvement « tu as choisi ça, et cela t'a servi et tu l'as conservé » Dans le deuxième mouvement, Antoine évoque les origines de leur opposition.

D'abord, l'histoire de l'opposition entre les deux frères est perceptible au travers de l'emploi des pronoms.

Au début du mouvement, Antoine est associé au reste de la famille par l'emploi de la première personne du pluriel, « nous », « notre » ou encore par l'association du déterminant et de l'adverbe « tous ensemble ».

À la ligne 15, la dissociation entre Antoine et sa famille a lieu, elle est soulignée par la seule présence des pronoms distincts sur cette ligne et séparés par une virgule, « moi, eux ».

Suite à cette dissociation, seul le pronom de la première personne est employé pour Antoine jusqu'à la fin du mouvement « ma faute », « me reprendre », « m'aimer » alors que la famille est représentée par l'indéfini « on ».

Louis est toujours représenté par la deuxième personne.

Dans ce mouvement, Antoine évoque la culpabilité qui le blesse, au début du mouvement, la famille porte ce poids comme le montre la ligne « nous rendaient responsables tous ensemble » puis l'emploi du déterminant possessif « ma » répété montre qu'Antoine prend seul en charge cette culpabilité.... »

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