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patriciens / plébéien

patriciens. À Rome, membres de certaines familles, une classe privilégiée, distincte des plébéiens, le reste du corps des citoyens. (On ne sait pas de manière certaine si la distinction entre les patriciens et les plébéiens existait sous les rois de Rome, et on ne connaît pas non plus la nature de ce clivage à l’origine.) Leur nom est sans doute en rapport avec pater, au sens de «membre du Sénat». Si, comme ce fut peut-être le cas, le droit de faire partie du Sénat est devenu héréditaire à haute époque, cela aurait permis de distinguer certaines familles du reste du corps des citoyens. À l’intérieur même du patriciat, une distinction a été progressivement introduite entre les « familles mineures » (gentes minores, de création tardive) et les «familles majeures » (gentes maiores, établies depuis longtemps). Jusqu’à 445 av. J.-C., les patriciens n'étaient pas autorisés à se marier avec des plébéiens. Aux débuts de la République, ils exerçaient les magistratures et les charges religieuses importantes : seul un patricien pouvait devenir rex sacrorum, interrex, et peut-être princeps senatus ; sur la lutte des plébéiens pour conquérir l’égalité sociale et politique avec les patriciens. La diminution de leur puissance politique correspond dans une certaine mesure à la réduction de leur nombre : environ cinquante familles patriciennes sont connues au Ve siècle, mais seulement quatorze à la fin de la République. Les patriciens pouvaient renoncer à leur statut par un acte public spécial ou par une simple adoption. Jules César et Octave ont admis de nouveaux membres parmi les patriciens.

PATRICIEN, n. et adj. (du latinpatricius, «de père noble»). Chez les Romains, citoyen appartenant par sa naissance à la classe aristocratique. Les patriciens jouissaient de nombreux privilèges et se trouvaient souvent en conflit avec les plébéiens, qui formaient la classe populaire. Mais ils pouvaient aussi étendre leur protection sur un groupe d’entre eux, qui constituaient leur «clientèle», en échange de certains services.

Par extension, le mot peut désigner les nobles en général. Il vit en patricien. Une famille patricienne.


PLÉBÉIEN, IENNE. adj. et n. 1° Qui, dans la Rome antique, appartenait à la plèbe (par opposition aux patriciens). Une famille plébéienne. Les patriciens et les plébéiens. 2° Homme ou femme du peuple. Qui manifeste une origine populaire dans son aspect, sa pensée, ses manières. Des goûts plébéiens. Une méfiance toute plébéienne à l'égard des puissants de ce monde. N.B. Comme le mot plèbe (bas peuple, au sens moderne), l’adjectif plébéien est souvent employé péjorativement.


PATRICIEN. Dans la Rome antique, personne qui appartenait, par sa naissance, à la classe dominante des citoyens (nobititas) et jouissait de nombreux privilèges. Les patriciens, probablement les premiers installés à Rome, étaient membres des gentes, c'est-à-dire des clans qui groupaient les descendants d'un ancêtre commun. Ces gentes détenaient à l'époque de la royauté romaine la totalité des terres (aristocratie terrienne), étaient maîtres de l'armée, de la justice et du gouvernement. Ils formaient le Sénat et pouvaient seuls devenir magistrats. Ils réunissaient autour d'eux des clients qui ne faisaient pas partie de la gens mais bénéficiaient de sa protection. C'est aux Ve et ive siècles av. J.-C., sous la République romaine, que les plébéiens (petits paysans, artisans, et commerçants de la ville, c'est-à-dire en fait le reste de la population qui n'était pas intégrée dans cette structure gentilice) luttèrent pour conquérir des droits politiques égaux à ceux des patriciens. Ils obtinrent après une lutte acharnée la création des tribuns de la plèbe (493 av. J.-C.), l'égalité civile (des lois communes à tous les citoyens furent publiées dans un premier code romain appelé « Loi des XII tables »), le droit au mariage avec les patriciens, l'accès aux diverses magistratures à partir du compromis licinio-sextien de 357 av. J.-C. (consul, dictateur, censeur, préteur) et enfin le droit d'être prêtre (même si certains sac-cedoces restent l'apanage du seul patriciat). Au milieu du IIIe siècle av. J.-C., la distinction entre patriciens et plébéiens perdit peu à peu de son sens, les différences entre citoyens se fondant dorénavant sur la fortune. Riches plébéiens et patriciens ne formaient plus qu'une seule classe dirigeante : la noblesse ou nobilitas. Voir Plèbe.