PATHOLOGIE / PATHOLOGIQUE

PATHOLOGIE, n.f. (gr. pathos «état morbide»). ♦ 1° Médecine. Étude des maladies, indépendamment des moyens éventuels de les guérir. ♦ 2° Pathologie mentale (ou psychopathologie). Étude des troubles mentaux, qu’ils aient ou non une base organique. Ex. : la névrose, la démence, etc.

PATHOLOGIQUE, adj. ♦ 1° Qui a trait à la maladie (symptôme, état, aspect) ; c’est le sens ordinaire en français. ♦ 2° Chez Kant. Qui concerne l’affectivité, les sentiments, et en particulier les passions.

La pathologie est la discipline médicale qui étudie les maladies. Est pathologique, tout ce qui correspond à un état morbide, à une désadaptation biologique ou psychologique - contraire à la finalité vitale et génératrice de souffrances. Alors que Comte considérait les phénomènes pathologiques d’un point de vue strictement quantitatif « comme un prolongement des phénomènes de l’état normal, exagérés ou atténués au-delà de leurs limites ordinaires de variation », on les envisage Volontiers de nos jours sous l’angle qualitatif d’une structure spécifique pour chaque maladie. ♦ Est pathologique chez Kant ce qui relève de la partie passive de notre nature (sentiments et passions). L’amour pathologique d’autrui se distingue ainsi de l’amour moral ou pratique, qui relève d’une décision du vouloir rationnel et désintéressé.

pathologique, état de ce qui est morbide. Le pathologique signifie plus que l’anormalité, à laquelle il ne se réduit pas. Un individu, une situation exceptionnelle peuvent être parfaitement sains : le génie, les sextuplés, quoique rarissimes, ne sont pas des phénomènes morbides. Tandis que l’anormal est ce qui dévie considérablement de la moyenne statistique, le pathologique est ce qui provoque la souffrance de l’individu (lésion organique, complexe psychologique, etc.).

pathologique (psychologie), discipline ayant pour objet l’étude des troubles du comportement, de la conscience et de la communication. Située à mi-chemin de la psychologie et de la psychiatrie, la psychopathologie vise, d’abord, à comprendre le fait pathologique par un effort de pénétration dans l’univers morbide du sujet, en saisissant la signification du symptôme tel que celui-ci le vit ; puis, à l’expliquer en établissant des relations de causalité entre les phénomènes observés ; enfin, à tirer des lois générales concernant les processus mentaux. La psychopathologie complète l’approche clinique par des méthodes expérimentales (études des névroses provoquées chez l’animal, par exemple), les tests et la statistique.

pathologique, anormal, malade. — La notion de pathologique est difficile à préciser (Ganguilhem) : un organisme peut comporter une différence anormale (main humaine à six doigts) et être un organisme sain. Le pathologique n'est donc pas l'anormal au sens de « caractère exceptionnel », sur lequel on ne peut fonder une moyenne statistique. L'altération pathologique ne doit pas être confondue avec l'« irrégularité statistique». Le pathologique apparaît lorsqu'on note une désadaptation (biologique ou psychologique) entre l'individu et le milieu : d'un point de vue biologique, lorsqu'il y a trouble fonctionnel (hypertension, par exemple) ou lésion morphologique (ulcère de l'estomac, par exemple); d'un point de vue psychologique, lorsqu'il y a, de la même façon, tension exagérée (inhibition, complexe), empêchant l'épanouissement de la personnalité, ou échec et désadaptation sociale permanents. On voit que la notion de « pathologique » n'a pas de signification absolue; elle caractérise un « mode de relation » au milieu ou à autrui, une rupture de l'adaptation. (normal.)