Databac

PASSION (étymologie)

PASSION vient du latin passio (génitif : passionis ; accusatif : passionem) = « souffrance » sur le participe passé passus, du verbe pati = «souffrir» (grec pathein). L'infinitif latin pati a donné notre verbe pâtir. Mots de la famille : passionner, passionnant, passionné, passionnel, dépassionner. Le participe passus a engendré un adjectif passibilis dans le vocabulaire latin ecclésiastique. De là vient l'adjectif passible (passible de prison) de même que les mots impassible (qui ne s'émeut pas), impassibilité. Pati a fait naître l'adjectif passivus (qui subit); d'où passif et passivité. Le participe présent de pati est patiens (génitif : patientis ; accusatif : patientem). En français il a donné le mot patient. Patience vient de patientia. Mots qui en dérivent : patienter, impatient, impatienter, impatience. La forme verbale grecque pathein que nous avons citée correspond, comme le latin pati, à la racine path = « souffrir». Nous retrouvons cette racine dans des mots du vocabulaire psychologique (pathétique, bas latin patheticus sur le grec pathetikos, de pathos = « affection ») ou médical, où pathos est pris au sens de « maladie » (pathogène, pathologique, etc.). Note : l'infinitif fait sur pâtir est l'infinitif compatir = «souffrir (pati) avec ». Mais ce mot ne comporte pas d'accent circonflexe. Mots de la famille : compatissant, compassion, compatible, compatibilité, incompatible, incompatibilité.


PASSION nom fém. - 1. Jusqu’au XVIIe siècle. Toute forme de sentiment ou d’émotion subie par un individu. 2. Depuis le XVIIe siècle. Désir violent, souvent de nature amoureuse, qui domine entièrement l’individu.
ETYM. : du latin passio - « souffrance ».

À l’origine, ce mot qui nous vient du grec par l’intermédiaire du latin désigne ce que l’individu subit, et notamment la souffrance. Il s’oppose ainsi, et notamment chez Descartes, à l’action. C’est en ce sens également que l’on parle de la Passion du Christ, c’est-à-dire non pas de l’amour qui l’animait, mais de la souffrance qu’il a dû faire sienne pour permettre la rédemption de l’humanité. Ce n’est que progressivement que le mot a acquis sa signification moderne dans le domaine de la psychologie. La passion reste cependant cette fièvre amoureuse que l’on subit et qui nous assujettit à l’objet de notre désir. C’est pourquoi la littérature, tout particulièrement à l’âge classique, mais encore chez Proust, s’attache à décrire les ravages de la passion pour en détourner l’individu. Dès le XVIIe siècle et plus encore avec le romantisme, on va voir se développer une attitude radicalement opposée : il faut exalter la passion, car c’est elle qui, même malheureuse, donne son prix à l’existence.
—> Raison


PASSION. Désigne chez les chrétiens la passion du Christ, c'est-à-dire les souffrances et le supplice de la crucifixion.