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ORLANDO Vittorio Emanuele

Homme politique italien. Ministre de la Justice en 1916, il fut chargé, après le désastre de Caporetto, de prendre la tête du gouvernement (oct. 1917/juin 1919). Il réussit à rassembler le pays autour de lui et prépara la victoire de Diaz à Vittorio Veneto (oct. 1918). Voyant que les Alliés, à la conférence de la paix, ne voulaient pas tenir les promesses qu'ils avaient faites à l'Italie lors de l'entrée en guerre de celle-ci, il donna sa démission. Adversaire de Mussolini, il quitta la vie politique sous le fascisme, mais devint député en 1946 et sénateur en 1948.

Orlando, Vittorio Emanuele (Païenne 1860-Rome 1952); homme politique italien.

Disposant d’une excellente formation humaniste et d’une grande culture personnelle, O., originaire de Sicile, n’a que vingt-cinq ans lorsqu’il est nommé professeur de droit constitutionnel à l’université de Modane, dès la fin de ses études. Il rejoint l’université de Messine l’année suivante, puis celle de Palerme, sa ville natale, en 1888. Député libéral à la Chambre à partir de 1897 et professeur de droit public et constitutionnel à l’université de Rome à partir de 1901, à la fois universitaire, scientifique et homme politique, O. compte parmi les personnalités les plus remarquables, les plus complètes et les plus influentes des deux premières décennies du XXe siècle. Il a été ministre de l’Éducation (1903-1905), de la Justice (1907-1909 et 1914-1916), et de l’intérieur (1916-1917), avant de prendre les fonctions de Premier ministre le 29 octobre 1917, lors de la grave crise qui suit la défaite de Caporetto. Il redonne aux Italiens, par-delà les frontières idéologiques et sociales qui les séparent, une nouvelle ardeur au combat. A la différence de son ministre des Affaires extérieures Sonnino, O. n’a pas d’intentions ouvertement expansionnistes. Il a beaucoup d’estime pour Wilson, dont il soutient largement le projet d’un droit international : mais il croit devoir faire triompher à la conférence de Paix de Paris les « exigences justifiées de l’Italie », conquises au prix de lourds sacrifices et garanties par les accords de Londres de 1915. En quittant ostensiblement la conférence de la Paix, O. gagne d’abord l’assentiment de la nation. Mais cela entrave parallèlement son succès dans les négociations et gêne considérablement sa politique d’amitié avec les Alliés, même après son retour à la conférence. Après un vote de défiance à la Chambre, O. quitte ses fonctions et participe avec Scialoja (1856-1933), homme politique et juriste, à l’élaboration du pacte de la Société des Nations. Impressionné par l’assassinat de Matteotti et par les événements qui ont suivi, O. rejoint début 1925 l’opposition qui subsiste au Parlement autour de Giolitti puis abandonne rapidement son activité politique. Même s’il ne compte pas parmi les opposants les plus combatifs du nouveau système, O. refuse de prêter serment au fascisme comme on l’exige des professeurs : il sollicite sa mise à la retraite en 1931. Ce n’est qu’après la chute de Mussolini qu’il reprend sa chaire, en 1944. Membre de la Constituante de 1946 à 1947, il participe à la restructuration de l’État italien. Élu sénateur en 1948, O. meurt à l’âge de 92 ans.

ORLANDO, Vittorio Emanuele (Païenne, 1860-Rome, 1952). Homme politique italien. Président du Conseil (1917-1919), il représenta l'Italie à la conférence de la paix à Versailles (1919) mais démissionna, les Alliés n'ayant pas tenu leurs promesses concernant les « terres irrédentes » (Dalmatie, Fiume). Opposé au régime fasciste de Mussolini, il ne revint à la vie politique qu'après la Seconde Guerre mondiale. Voir Irrédentisme, Versailles (Traité de, 1919).

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