Databac

ORACLES

Dans l'Antiquité, on donnait le nom d'oracle à la fois à la réponse du dieu, au prophète qui la transmettait et au sanctuaire où l'oracle était rendu. Les oracles ont tenu une place considérable chez tous les peuples, mais particulièrement dans la vie religieuse, politique et quotidienne des Grecs de l'Antiquité. On consultait les dieux, le plus souvent par l'intermédiaire de prophètes ou de prophétesses inspirés, non pour connaître l'avenir en général, mais pour obtenir des conseils précis sur une décision à prendre ; la réponse des puissances supérieures, transmise par les prophètes en état inspiré ou parfois dans des songes prophétiques, était le plus souvent inintelligible, et c'était aux prêtres qu'il appartenait de l'élucider. Déjà les peuples de l'Orient ancien avaient eu des oracles. En Égypte, l'oracle d'Amon, à Karnak (Thèbes), était d'origine très ancienne. Le dieu donnait sa réponse, affirmative ou négative selon que les prêtres ou le bateau qui portaient sa statue avançaient ou reculaient. Sous la XXIe dynastie (vers 1085/950 av.  J.-C.), lorsque les grands prêtres de Thèbes usurpèrent le pouvoir, l'oracle devint, selon l'expression de J. Vandier, un véritable « moyen de gouverner », les grands prêtres présentant leurs décisions comme l'expression de la volonté divine. En Grèce, le plus célèbre des oracles de Zeus était l'oracle de Dodone, en Épire. Son influence politique fut très grande, bien que sans comparaison avec celle de l'oracle de Delphes. Connu d'Homère, il passait pour le plus ancien de la Grèce. Il était desservi par des prêtres dits selloi qui interprétaient la voix du dieu d'après le bruissement des feuilles des chênes agités par le vent, ou d'après le son de chaînettes de bronze. Apollon, plus encore que Zeus, était le dieu des oracles. C'est lui qui inspirait la pythie de Delphes (v.), la plus célèbre et la plus visitée des prophétesses grecques. Parmi les autres oracles apolliniens, ceux de l'Ionie (en Asie Mineure) étaient les plus fréquentés. À Claros, près de Colophon, le prêtre prophétisait de nuit, à la lueur des torches, après avoir bu de l'eau d'une source sacrée ; à Didymes, près de Milet, les Branchides, desservants du sanctuaire, interprétaient les paroles d'une prophétesse qui siégeait près d'une source, au fond d'une chambre souterraine.

Liens utiles