Databac

OPINION

OPINION, nf. (lat. opinio « avis », « pensée », « croyance »). ♦ 1° Jugement auquel nous adhérons, mais que nous ne sommes pas en mesure de justifier pleinement par une argumentation rationnelle. Les Grecs opposaient en ce sens l’opinion au savoir, à la connaissance, à la science. Platon (Ménon) reconnaît que nous pouvons avoir des opinions vraies ; mais leur valeur est inférieure à celle du savoir parce que, n’étant pas liées rationnellement à leurs raisons, elles sont instables. Il faut donc (Rép.) situer l’opinion à une place intermédiaire entre le savoir et le non-savoir. Effectivement, la conscience que nous pouvons être dans l’erreur accompagne nos opinions. Nous pouvons nous y résigner, faute de pouvoir atteindre, à leur sujet, la certitude ; ou nous impliquer fortement en elles, leur attacher une valeur affective parce que nous nous reconnaissons en elles. La pensée contemporaine a une tendance à rejeter dans le domaine de l’opinion, c'est-à-dire dans celui où il est impossible d’atteindre la vérité, tout ce qui ne relève pas d’une démonstration logique ou d'une preuve expérimentale. ♦ 2° Objet d’une opinion (les opinions politiques ou religieuses). ♦ 3° L’opinion publique est l'ensemble des jugements qui prévalent dans une société donnée, à un moment donné. Elle peut exercer une pression considérable sur les jugements personnels, et sur les événements politiques et sociaux.
opinion
Point de vue personnel sur une question.
Commentaire L'opinion fait intervenir l'esprit critique et la capacité de jugement d'un individu. Elle exige aussi des qualités de raisonnement. Dans une dissertation où il est demandé de donner son opinion sur un problème ou sur une idée, il sera important d'asseoir son jugement sur un examen consciencieux de la question et de présenter un avis solidement argumenté.
Citations Le premier devoir de l'homme sincère est de ne pas influer sur ses propres opinions, de laisser la réalité se refléter en lui comme en la chambre noire des photographes, et d'assister en spectateur aux batailles intérieures que se livrent les idées au fond de sa conscience... (Ernest Renan, « Examen de conscience philosophique », in Revue des Deux Mondes, août 1889.) L'opinion est la reine du monde, parce que la sottise est la reine des sots. (Chamfort, Maximes, pensées et anecdotes, « Produits de la civilisation perfectionnée », 58.)
opinion, jugement subjectif, fondé sur une connaissance vagué de la réalité, reflétant la manière de voir, l’état d’esprit, l’attitude d’une personne ou d’un groupe à l’égard d’une valeur déterminée. Les opinions d’un sujet sont révélatrices de son caractère ; elles renseignent sur le système de valeurs auquel il est attaché, sur la rigidité ou la flexibilité de ses attitudes, sur ses aspirations personnelles. Comme les attitudes, les opinions s’élaborent dans l’interaction sociale, sous l’influence primordiale de l’identification aux parents, aux maîtres et aux autres membres de l’entourage. Elles se forment aussi à partir des situations existentielles : expériences familiales (révolte contre l’image du père, par exemple), accidentelles (dramatiques ou traumatiques), professionnelles ; enfin, elles sont influencées par les conditions socio-économiques et le rôle social de chacun (notre statut dans la collectivité implique de notre part l’adoption de certaines attitudes et opinions). Le besoin de connaître les opinions de fractions plus ou moins larges de la population est ressenti par les hommes politiques, par les militaires, soucieux de connaître le moral des troupes, par les industriels et les administrateurs, qui désirent améliorer la qualité des relations humaines à l’intérieur du système psychosocial dont ils ont la charge ; enfin, par les entreprises commerciales, qui cherchent à connaître les besoins et les goûts du public (études de marché). Il est possible de se faire une idée à peu près exacte des opinions d’une population en procédant à des sondages.
opinion, manière de penser. — L'opinion caractérise un sentiment subjectif qui n'est pas fondé sur une connaissance scientifique des choses. L'opinion se fonde simplement sur un sentiment vague que nous avons de la réalité. L'opinion s'oppose en ce sens à la science (Platon). On distingue différents degrés de l'opinion, selon qu'elle exprime un jugement probable, une possibilité ou une vérité. En matière de jugement historique et politique l'opinion est reine, et seule compte l'opinion du « plus grand nombre»; car là où il n'est point de science certaine, tous les avis se valent. En revanche, on ne parle pas de l'opinion d'un mathématicien lorsqu'il énonce un résultat d'un problème numérique : on parle de « savoir » ou de « science ». Quelle que soit la faiblesse logique d'une simple opinion, le respect des opinions diverses est un principe de morale et se nomme tolérance; celle-ci est le principe de toutes les démocraties véritables. La science des opinions, ou science statistique (enquête Gallup), permet de déterminer l'état d'esprit d'une nation ou d'un groupe.
OPINION
1. Ce à quoi on adhère sans avoir de certitude complète (se faire une opinion). Synonyme de croyance. 2. Type de connaissance non justifiée par un raisonnement donc sans certitude. L’opinion est inférieure à la science , au savoir démontré (l'opinion est commune non la science). 3. L’objet d’une opinion aux sens 1 et 2 (avoir des opinions politiques). 4. Opinion publique : ce qui est pensé collectivement dans un groupe social (le gouvernement démocratique s'explique devant l'opinion publique).
OPINION, n.f. 1° Avis, appréciation sur une question ; jugement ou croyance (j'ai mes opinions) ; impression ou sentiment (opinions toutes faites ; opinion subjective) ; jugement de valeur porté sur quelqu’un (avoir mauvaise opinion d’un tel, bonne opinion de soi).
2° Opinion publique, ou «opinion» : avis de la majorité du corps social sur des questions générales (politiques, morales, esthétiques). Aller contre l’opinion. Faire des sondages d’opinon. Attitude d’esprit dominante (ou supposé telle) dans une société; ensemble des personnes qui partagent cette attitude. L'opinion n’était pas prête à accepter l ’idée d ’une Europe fédérale.
3° En philosophie, l’opinion est souvent opposée à la vraie connaissance, fondée sur le raisonnement discursif. L’opinion est intuitive, commune, reçue d’autrui ; elle peut être vraie comme fausse, puisqu’elle n’est pas démontrée. Elle a valeur de croyance subjective; elle se rassure sur elle-même en étant commune; mais elle est totalement étrangère à la démarche philosophique. «Penser et avoir une opinion, est-ce la même chose ? » (sujet classique de dissertation philosophique).
OPINION (n. f.) 1. — (Ant.) Type de connaissance inférieure et, contrairement à la science, non justifiée par un raisonnement ; pour Platon, l’opinion droite est une connaissance vraie qui ne saurait être ni justifiée, ni enseignée. 2. — Adhésion à une assertion que n’accompagne pas une certitude absolue ; Syn. sentiment, croyance. 3. — Objet de l’opinion aux sens 1 ou 2. 4. — Tout jugement, toute conception, en tant seulement qu’on le (la) rapporte à la personne qui l’admet ou le (la) possède. 5. — Jugement que porte autrui sur nous : flatter, mépriser l’opinion ; parf. syn. sens 6. 6. — Opinion publique : ce qu’on pense communément dans un groupe social déterminé. 7. —Sondage d’opinion : enquête procédant gén. par échantillonnage et questionnaire visant à établir la liste des opinions (sens 4) individuelles concernant un sujet déterminé, et leur répartition dans un groupe social.


OPINION Echappant à l’examen critique, l’opinion est une croyance ou un assentiment qui, d’une part, comporte des degrés allant de la simple impression à la certitude, et qui, d’autre part, porte sur la réalité ou la vérité d’une chose selon une plus ou moins grande probabilité. On distingue l’opinion privée de l’opinion publique en tant que celle-ci est la prise de position communément adoptée dans un groupe social au sujet des problèmes d’ordre politique, moral ou religieux notamment. Platon* fixe définitivement le statut philosophique de l’opinion (« doxa ») comme type de connaissance inférieure, bien qu’il admette l’existence de l’opinion droite, connaissance vraie mais qu’on ne peut justifier. L’opinion apparaît soit comme la croyance illusoire à la valeur des sens et de l’imagination, soit comme une connaissance vraisemblable, mélange impur d’erreur et de vérité à la manière de la connaissance pratique et empirique. Elle s’oppose alors à la science, c’est-à-dire à la pensée intelligible de la connaissance critique (épistémé) et rationnelle en général (noèsis) et par conséquent à tout discours philosophique (logos).

Opinion Du latin opinio, « croyance » (correspond au grec doxa, traditionnellement opposé à epistèmè, « science »). - Avis, jugement porté sur une réalité, sans connaissance véritable de cette réalité. - Chez Platon, type de connaissance inférieur à la science et portant sur les apparences sensibles. - Opinion publique : ensemble des idées ou des convictions qui passent pour être communes à un groupe social donné. • L'opinion, selon Aristote, s'applique à ce qui n'est que vraisemblable (donc à ce qui peut être vrai ou faux) ; la science, en revanche, est la connaissance du nécessaire, c'est-à-dire de ce qui ne peut être autrement qu'il n'est.