Databac

CROYANCE

Du latin credere, « avoir confiance en », « tenir pour vrai ». - Attitude de l’esprit qui affirme quelque chose sans pouvoir en donner de preuve (synonyme : opinion). - Adhésion de l’esprit à des vérités qui ne sont pas connues par la raison (synonyme : foi). • Paradoxalement, la croyance n'est pas l'apanage des « croyants ». Dans la mesure où l'on ne peut produire la preuve de la non-existence de Dieu, l'athéisme est aussi une forme de croyance. • La doctrine kantienne de la moralité admet l'existence de Dieu, la liberté de la volonté et l'immortalité de l'âme à titre de simples « postulats » de la raison pratique : « Je dus donc abolir le savoir, écrit Kant, afin d'obtenir une place pour la croyance. »  

CROYANCE, n.f. Ce peut être une simple opinion que l’on a adoptée, et même l’adhésion à une erreur. En ce sens, on oppose croire et savoir. C’est, plus profondément, l’adhésion de l’esprit et du cœur à une affirmation ou à un système d’affirmations (croyances religieuses). La croyance n’est pas la certitude, qui est caractérisée par l’évidence intellectuelle et la possibilité de rendre raison d’une façon péremptoire de ce qu’on affirme. Elle peut avoir des fondements légers ou irrationnels : les « on dit », l’influence des milieux qu’on fréquente, le désir, l’intérêt. Elle peut cependant être rationnelle, intellectuellement bien fondée dans la mesure où elle repose sur un faisceau d’arguments. La croyance est par ailleurs soutenue par la confiance accordée à une certaine catégorie de témoignages ou de témoins. Pascal disait, en parlant des martyrs du christianisme : « Je ne crois que les histoires dont les témoins se feraient égorger (Pensées, Br. 595). L’idée de croyance concerne l’aspect psychologique de l’adhésion mentale, qui n’est qu’exceptionnellement un acte de raison pure et comporte généralement des éléments personnels.

CROYANCE

Terme dont la portée est plus psychologique que logique, désignant, dans son acception la plus large, l’attitude de l’esprit qui adhère à un énoncé ou à un fait, sans pouvoir en administrer de preuve complète. Aussi la croyance peut-elle correspondre à tous les degrés de probabilité, de l’opinion la plus vague à la vérité scientifique passée dans la mentalité commune (tout le monde « croit » aujourd’hui que la Terre est ronde), en passant par l’affirmation d’une transcendance dont l’existence est rationnellement indécidable (croyances religieuses).

croyance, attitude d’une personne à l’égard d’une idée, d’un fait, qu’elle tient pour fondé. P. Janet distinguait les croyances rationnelles et expérimentales des croyances personnelles et sentimentales, dans lesquelles l’élément rationnel intervient peu ou pas du tout. « Je crois que Dieu existe » est d'une tout autre essence que la proposition : « Je crois que demain et les jours suivants le soleil se lèvera. » Dans le premier cas, la foi religieuse soutient ma croyance, dans le second, c’est l’observation quotidienne et l'information scientifique qui l’assurent. La force d’une croyance varie selon les individus et, chez une personne, selon les moments de son existence. Le raisonnement ne prédomine pas dans la croyance, et c’est bien parce qu’elle obéit à d’autres conditions, irrationnelles et affectives, que celle-ci peut résister fermement au réel. La croyance remplit une fonction utile. « L'homme, disent D. Krech et R. S. Crutchfield (1952), se donne des croyances pour répondre à dés situations problématiques. ».

CROYANCE (n. f.) 1. — Opinion. 2. — Assentiment donné à une affirmation. 3. — Certitude (une croyance plus ou moins forte). 4. — Foi, c.-à-d. certitude non rationnelle. 5. — Pour les rationalistes, opposée à savoir (Kant : « Lorsque l’assentiment n’est suffisant qu’au point de vue subjectif et qu’il est tenu pour insuffisant au point de vue objectif on l’appelle croyance »). 6. — Pour les empiristes, le savoir n’est qu’une espèce de la croyance (cf. Hume). 7. — Pour Russell, la croyance est une réaction différée impliquant l’attente.


croyance, terme qui peut désigner : 1° une simple opinion probable; 2° une certitude sentimentale. Dans le premier cas, la croyance est le plus bas degré du savoir et s'oppose à la certitude scientifique. Dans le second, elle se donne pour le plus haut degré du savoir, supérieure à toute connaissance rationnelle (une croyance religieuse). Le problème philosophique est celui de la valeur de la croyance : Kant y voit, comme presque tous les post-kantiens, une forme de non-savoir; au contraire, Jacobi y voit la seule manière pour l'homme d'appréhender l'infini, et il l'identifie au sentiment de la réalité. En matière religieuse, Marx la considère comme une « aliénation » ou une illusion dont il faut se défier : la croyance en un autre monde n'est que l'illusion dont se nourrissent tous les pauvres et les offensés, qui ne conçoivent pas ici-bas une amélioration de leur sort et de leur condition.

Liens utiles