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ONTOLOGIE

ONTOLOGIE, n.f. (gr. on « être » et logos « science », « étude », « discours »). Etude de l’être. ♦ 1° Cette étude a été faite par Aristote dans l'ouvrage que ses successeurs ont appelé Métaphysique et qu’Aristote appelait philosophie première. Il y a étudié « l’être en tant qu’être ». Il s'agit d’étudier ce que nous concevons quand nous pensons l'être, et ce que nous sommes capables de dire à son sujet. Elle repose sur la conviction qu'il est de la nature de la pensée de viser le réel, que la vérité d’une proposition est d'exprimer cela même qu'est le réel. Saint Thomas d’Aquin et la scolastique, en s'appuyant sur Aristote, ont donné une place majeure à l'ontologie. L'étude peut porter sur la nature ou essence de l'être, ou sur le fait d’être, l'existence. Le rapport entre l'essence et l'existence est un problème majeur de l'ontologie. ♦ 2° En un sens moins rigoureux, l'ontologie est la connaissance de ce que les choses sont en elles-mêmes et au-delà des apparences. C'est, par exemple, la démarche de Descartes définissant les substances : la substance spirituelle par la pensée, la substance matérielle par l'étendue. En ce sens, l'ontologie s'oppose à la phénoménologie. ♦ 3° A l’époque contemporaine, certaines recherches se sont développées en vue de donner à l’ontologie un sens non métaphysique. Ce sont, par exemple, les questions concernant le référent du discours scientifique, et plus généralement, dans l’étude du langage, celles concernant la réalité extra-linguistique, ce dont on parle. ♦ 4° Dans les derniers écrits de Heidegger et chez ses successeurs, on trouve une interrogation sur l’idée d'être qui comporterait peut-être un au-delà.
ontologie, science de l'être en soi; s'oppose à l'anthropologie, qui est la science de l'homme. — Platon (au livre VII de la République), Spinoza, Hegel et, aujourd'hui, Heidegger ont développé le problème ontologique, qui fut d'abord (pour Platon) celui de la lumière qui nous découvre les objets du monde, ensuite (pour Spinoza) celui de Dieu, puis (pour Hegel) celui de l'Histoire, et (pour Heidegger) celui du fait de l'existence qui s'accomplit en tout homme. L'ontologie, qui analyse la lumière qui fait « être » toutes choses et l'esprit humain lui-même (Platon), se distingue également de la morale, qui étudie ce qui « doit être » et qui se présente comme une théorie de l'action (et non comme une théorie de l'être). L'ontologie, qui est la recherche de l'absolu, est évidemment le but ultime de toute philosophie.
ONTOLOGIE
1. «Science de l’être en tant qu’être», selon la définition classique, c’est-à-dire étude des catégories les plus générales de l’existence. On y trouvera des considérations sur l’existence, l’essence, la substance, le temps. Appelée aussi métaphysique (parfois métaphysique générale).
2. Preuve — ou argument — ontologique : une des preuves traditionnelles de l’existence de Dieu, fondée sur la seule définition de Dieu. Formulée par saint Anselme, elle revient à dire que Dieu étant parfait, il existe nécessairement puisque l’existence est une perfection.
Ontologie, ontologique Du grec ôn, ontos, participe présent de einai, «être», et logos, «discours», « étude », « science ». - Ontologie : autre nom de la métaphysique - entendue comme la discipline qui étudie l’Être en tant qu’être, indépendamment de ses déterminations particulières. - Ontologique : se dit de ce qui concerne l’être en tant que totalité. • La preuve (ou l'argument) ontologique désigne le raisonnement avancé par saint Anselme, et repris par Descartes, pour prouver rationnellement l'existence de Dieu : l'existence est comprise dans l'idée même de Dieu, défini comme l'être absolument parfait. Cet argument sera réfuté par Kant dans la Critique de la raison pure. ONTOLOGIE, n.f En philosophie : science de l’être en tant qu’être. L’ontologie est la partie centrale de la métaphysique. Quelle est l’essence d’un être? Que pouvons-nous dire de l’être? En quoi consiste la pensée? Qu’est-ce qu’un être qui pense? Qu’est-ce qu’exister? Quelle est la part de l’essence et de l’existence dans la nature d’un être? L'Être et le Néant (Sartre) est un essai d’ontologie. Celle-ci se confond même avec la métaphysique puisqu’elle s’interroge sur l’être des choses et sur l’essence des êtres. L’adjectif ontologique désigne ce qui se rapporte à l’ontologie (comme étude philosophique), mais aussi tout ce qui se rapporte à la problématique de l’être. Il avait des préoccupations ontologiques. L’argument ontologique. L’une des «preuves» classiques de l’existence de Dieu. En substance : l’idée d’un être parfait suppose que celui-ci ait toutes les qualités dont l’une, essentielle, est l’existence. Or, nous avons l’idée d’un être parfait. Donc, l’être parfait existe, il correspond précisément à ce que nous nommons Dieu. À cet argument, qui naturellement a été beaucoup discuté, Descartes ajoute une raison supplémentaire : tout effet contient en lui-même ce qui l’a causé; on ne pourrait donc pas avoir l’idée de perfection, d’infini, de Dieu, s’il n’existait pas une réalité antérieure susceptible de produire en nous cette idée. ONTOLOGIE (n. f.) 1. — Nom donné, au xviie siècle (cf. Clauberg, Ontosophia sive ontologia, 1656), à la science de l’Être en tant qu’Être ou métaphysique générale, qui aurait pour objet les déterminations communes à tous les êtres ; on range sous ce nom les considérations portant sur des concepts généraux, tels que la substance, l’existence, l’essence, etc. 2. — Partie de la métaphysique qui étudie les êtres (substances) tels qu’ils sont en eux-mêmes, et relativement à leur cause. 3. — Par opposition au sens 2, Kant fait de l’ontologie la simple étude des concepts de l’entendement : « Le titre pompeux d’une ontologie qui prétend donner des choses en gén. une connaissance synthétique a priori dans une doctrine systématique (par ex. le principe de causalité) doit faire place au titre modeste d’une simple analytique de l’entendement pur. » Husserl, bien que prolongeant la philosophie transcendantale, en ramenant l'ontologie à la structure intentionnelle du sujet, loin de l’identifier à une analytique du jugement, en fait la doctrine a priori de l’objet, divisée en ontologie formelle (rapportée au mode pur du quelque chose en gén.) et ontologie matérielle (rapportée à la constitution matérielle — au sens 2 — essentielle d’une région déterminée de l’Être). 4. — Pour Heidegger, l’ontologie classique se cantonne en fait dans l’élucidation de l’étant, oublie la question de l’Être de l’étant ; cette dernière seule, qui concerne le sens de l’Être, est ontologie. 5. — Pour les philosophes anglo-saxons contemporains, l'ontologie se ramène à la question de savoir quels sont, dans un langage déterminé, les termes qui désignent des êtres constitutifs de la réalité. 6. — Ontologique : a) Qui concerne l’ontologie en un sens quelconque ; au sens 4, opposé à ontique. b) Import ontologique : cf. import; conséquence, valeur ontologique (au sens 5) d’une doctrine, d’un langage, c) Preuve ontologique (de l’existence de Dieu) : nom donné par Kant à un argument de saint Anselme, repris par Descartes, qui entend déduire l’existence de Dieu de son essence, puisqu’il serait contradictoire de penser que l’Être suprême ou parfait n’existe pas. 7. — Ontologisme : a) (Stricto) Doctrine selon laquelle la norme de l’Être et du Non-être est l’Être absolu (Dieu). b) (Lato) Toute doctrine admettant une connaissance intuitive de Dieu. c) (Péj.) Toute doctrine admettant la possibilité d’une ontologie. 8. —Relativité de l’ontologie : thèse de Quine selon laquelle l’ontologie (au sens 5) d’un système, c.-à-d. ce que le système affirme exister, ne se peut concevoir que dans un système d’arrière-plan dans lequel on traduit les expressions du premier système, traduction qui est soumise à l’indétermination de toute traduction.