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Olympiques (jeux) dans la Grèce antique

Olympiques (jeux). Ce furent les plus importants des jeux panhelléniques. Leur origine remonte fort haut, sans doute à l’époque préhellénique. L'Altis (bois sacré de Zeus, où s’élevait son temple) d’Olympie était sis près du mont Kronion, où l’on célébrait en automne une fête agraire en rapport avec une déesse de la Terre et une divinité préhellénique nommée Kronos, assimilées par un jeu de mots à Chronos à l’époque historique. On attribuait l’invention des jeux à plusieurs personnages, et plus particulièrement à deux Héraclès et à Pélops. Le premier Héraclès serait un Crétois venu de l’Ida avec ses frères, les Dactyles; l’autre Héraclès est le célèbre auteur des Travaux, originaire de Thèbes ; Pélops est ce Phrygien qui établit sa domination sur le nord du Péloponnèse et dont les descendants régnèrent sur la Mycènes des Achéens. Les trois traditions peuvent être ainsi conciliées : l’Héraclès de l’Ida représente la domination culturelle des Minoens, grands amateurs de gymnastique et de concours gymniques ; l’Héraclès thébain — ou, selon la tradition rapportée par Strabon, les Héraclides et Oxylus avec ses Étoliens — aurait, après l’invasion dorienne, rétabli les jeux crétois au profit des nouveaux maîtres do-riens; avec Pélops, on retrouve l’aspect des jeux funèbres propres aux grands jeux, qui remontent sans doute à l’époque mycénienne. Lorsque Pélops vint d’Asie, Œnomaüs régnait sur Olympie ; il offrait la main de sa fille et son trône à celui qui le vaincrait à la course de char; Pélops soudoya Myrtil, cocher d’Œnomâüs, pour qu’il scie l’essieu du char de son maître, qui fut ainsi tué dans la course. C’est d’ailleurs à Pélops qu’on attribuait L’intégration de la course de char dans les jeux. Ce n’est qu’à partir de 776 av. J.-C., avec la victoire de l’Éléen Corœbos, que nous possédons des certitudes sur les jeux ; cette année marque le début de l'ère des Olympiades —► calendrier ; depuis cette date jusqu’en 393, année où l’empereur romain chrétien Théodose interdit les jeux, ceux-ci seront célébrés sans discontinuer. Ils avaient lieu tous les quatre ans, à la fin de l’été. Ils étaient ouverts à tous les Grecs, mais les cités n'y envoyaient que des candidats valables. L’organisation des jeux appartenait aux Pi-sates, puis, après la destruction de leur cité en 572 av. J.-C., elle fut confiée aux Éléens. Avant l’ouverture des jeux, des hérauts partaient d’Olympie annoncer à travers le monde grec la trêve sacrée; pendant toute cette période, les pèlerins qui se rendaient à Olympie étaient sacrés, et même la guerre ne prévalait pas sur ce droit religieux ; à partir du IVe s. av. J.-C., Olympie et son territoire devinrent aussi inviolables et on ne pouvait y pénétrer en armes. L’organisation des détails des fêtes était confiée aux hellanodices. Deux mois avant l’ouverture des jeux, les candidats dont on avait accepté l’inscription venaient se présenter aux hellanodices, qui leur faisaient connaître les règlements des jeux et leur faisaient subir un entraînement spécial, à la suite duquel ils étaient répartis selon leur âge et leur force. Les jeux ne commençaient qu’après un certain nombre de sacrifices et de cérémonies religieuses en l’honneur de Zeus, de Kronos, des autres dieux, de Pélops et de divers héros; les officiants étaient les Éléens et les théores => théories, envoyés par les diverses cités. On connaît mal l’aspect religieux des fêtes, mais le grand sacrifice de Zeus, point culminant de la solennité, avait lieu au milieu des jeux. Les jeux eux-mêmes commençaient par un serment — horkos — que prêtaient les concurrents sur l’autel de Zeus Horkios de ne commettre aucune fraude. Le premier jour étant occupé par les sacrifices préliminaires, les six autres étaient consacrés aux concours. Les épreuves ont varié selon les époques, ainsi que l’ordre dans lequel elles étaient subies. Pour l’époque hellénique, elles étaient ainsi disposées : premier jour, course à pied ; deuxième jour, pentathlon (course, saut, lutte, javelot, disque) ; troisième jour, lutte, pugilat, pancrace ; quatrième jour, course de chevaux et de chars. Les athlètes se présentaient dévêtus, et un héraut les nommait ainsi que leur patrie; l'ordre dans lequel ils passaient se faisait par tirage au sort. Les enfants étaient admis à concourir dans leur catégorie. Les hellanodices désignaient les gagnants, dont les noms étaient proclamés par les hérauts ; les vainqueurs recevaient en récompense une palme ou une couronne d’olivier. Leur cité leur réservait ensuite un accueil triomphal; pour eux, on érigeait des statues, et les poètes écrivaient des odes triomphales. Les femmes n’étaient pas admises aux jeux, la seule femme de l’assistance étant la prêtresse de Déméter Khamyné ; en revanche, les esclaves et les Barbares y étaient admis comme spectateurs. Cette réunion de Grecs venus de toutes les parties du monde hellénique attirait aussi les hommes de lettres désireux de faire connaître leurs œuvres; c’est ainsi que, si l’on en croit la tradition, devant l’assemblée des Hellènes, lors des jeux, Hérodote lut quelques livres de ses Histoires, Empédocle d’Agrigente déclama les vers de ses Purifications, Gorgias de Léontinum éblouit les spectateurs par ses merveilleux sophismes. Par ailleurs, les peintres y exposaient leurs tableaux et les villes y déposaient les portraits des athlètes vainqueurs commandés aux plus illustres sculpteurs de la Grèce. Dans ses chapitres consacrés à Olympie, Pausa-nias nous a ainsi donné la description d’un nombre considérable de sculptures. Deux d’entres elles ont été retrouvées, la Niké de Paionios et l’Hermès de Praxitèle. Les fêtes olympiques ont sans doute été pour les Grecs la panégyrie au cours de laquelle ils se sont le mieux connus et où ils ont le plus profondément ressenti leur unité et leur grandeur.

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