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O'HIGGINS Bernardo

Homme politique chilien. Fils naturel d'un Irlandais, Ambrosio O'Higgins, devenu gouverneur du Chili et vice-roi du Pérou, il fit ses études en Angleterre, où il fut gagné aux idées libérales. Dès 1811, il prit part au soulèvement contre l'Espagne, mais s'opposa vivement à la tentative d'hégémonie des frères Carrera. Vaincu à la tête de l'armée chilienne à la bataille de Rancagua (oct. 1814), O'Higgins dut se réfugier en Argentine. Avec l'appui de San Martin, il repassa les Andes en janv. 1817, remporta sur les Espagnols la victoire décisive de Chacabuco (12 févr. 1817) et fit son entrée à Santiago, où il fut nommé « directeur suprême ». Le 12 févr. 1818, jour anniversaire de la bataille de Chacabuco, il proclama l'indépendance du Chili. Il resta au pouvoir jusqu'en 1823, mais se révéla un homme politique assez médiocre. L'appui qu'il apporta à l'expédition de San Martín au Pérou ruina le Chili ; sa politique réformatrice lui valut l'opposition des classes dirigeantes et de l'Église. Sous la pression du général Freire, il fut contraint d'abandonner le pouvoir (janv. 1823) et passa le reste de sa vie en exil au Pérou. Ses restes furent ramenés au Chili en 1869.

O’Higgins, Bernardo (Chillan 1778-Lima 1842) ; libérateur du Chili.

Enfant illégitime du gouverneur du Chili (plus tard vice-roi du Pérou), un Irlandais passé au service de l’Espagne, O., contemporain et ami de San Martin, sera le père de l’indépendance chilienne. Pendant ses études en Angleterre, il rencontre Francisco de Miranda, rejoint la loge qu’il a fondée et devient sous son influence un partisan convaincu de l’indépendance de l’Amérique du Sud. En 1799 on le retrouve en Espagne. Il adopte le nom de son père à la mort de celui-ci en 1801, et prend possession en 1803 du domaine chilien qui constitue son héritage. Exploitant agricole prospère, il participe en 1811 au soulèvement contre l’Espagne. Sa nomination comme commandant des forces patriotiques en 1813 éveille l’hostilité de son rival Carrera, membre de l’aristocratie chilienne. La défaite des deux chefs d’armée devant la supériorité des forces espagnoles à Rancagua en 1814 oblige O. à passer les Andes pour se réfugier à Mendoza, où San Martin prépare ses troupes pour la traversée historique des Andes afin de libérer le Chili et le Pérou. Bras droit de San Martin, O. contribue largement à la défaite irrémédiable des Espagnols au Chili (1817-1818). Nommé « directeur suprême » par l’aristocratie de Santiago après que San Martin a refusé d’assurer ces fonctions, O. gouverne avec fermeté aussi longtemps qu’il reste populaire parmi la noblesse chilienne. Après avoir pris les mesures nécessaires pour préserver l’indépendance du Chili proclamée le 12 février 1818, il soutient énergiquement les efforts de San Martin pour briser le pouvoir des Espagnols au Pérou où il dépêche une puissante escadre. Les revers essuyés par les soldats chiliens qu’il envoie au combat et le coût de l’expédition écartent de lui ses soutiens. L’intérêt qu’il porte aux problèmes sociaux et sa profonde intégrité ne suffisent pas à faire d’O. un bon politicien. Ses propositions visant à restreindre le pouvoir des propriétaires terriens et de l’Église, ses projets coûteux d’amélioration des équipements sanitaires, de l’éclairage et de la voirie de la capitale, tout comme son idée d’abolir les titres de noblesse, sont autant de raisons pour les milieux influents de lui retirer leur appui. L’opposition de l’aristocratie contraint O. à démissionner en janvier 1823 sous la pression du général Freire. Il se retire au Pérou, où il meurt en 1842. Ses restes sont ramenés au Chili en 1869.

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