OCCITANIE, Auxitana

Nom donné parfois, au Moyen Âge, à la Provence et aux pays de langue d'oc. Ce terme apparaît pour la première fois dans le dernier quart du XIIIe s., sous Philippe le Hardi, peu après la réunion du comté de Toulouse à la couronne de France (1271). L'administration capétienne l'utilisait pour désigner les nouveaux sujets du roi, qui parlaient une langue différente de celle du roi. Resté en usage dans l'administration jusqu'à la Révolution, il fut repris au XIXe s. par le félibrige. À la fin des années 1960, le nom d'Occitanie devint le drapeau d'un certain nombre d'intellectuels, professeurs, historiens, linguistes, poètes, chansonniers, qui aspiraient non seulement à une renaissance littéraire du Midi - après la longue politique d'unification linguistique poursuivie depuis la Révolution et atténuée seulement à partir de la loi Deixonne (1951), laquelle rendit une certaine place aux langues régionales dans l'enseignement -, mais encore à une large autonomie, sinon à une indépendance complète du Midi dans les domaines politique et économique. Ces « Occitans », tout en mobilisant volontiers les grands souvenirs contestataires des cathares et des camisards, dénonçaient la dictature de la technocratie parisienne, l'accaparement des richesses du Midi par les firmes industrielles septentrionales, la pollution des rivages méridionaux par les touristes parisiens... Les grandes manifestations organisées pour disputer à l'armée le plateau du Larzac donnèrent une résonance populaire aux thèmes occitans développés le plus souvent par des organisations de tendances « gauchistes », telles que Lutte occitane (Robert Lafont), Poble d'Oc, la Fédération anarchiste communiste d'Occitanie, « Volem viure al païs »...