MULLER Adam
MULLER Adam. Ecrivain politique allemand. Né à Berlin le 30 juin 1779, mort à Vienne le 17 janvier 1829. Ses études achevées, il voyagea à travers l’Europe du nord et la Pologne, puis se rendit à Vienne, où il se convertit du protestantisme au catholicisme en 1805. De 1806 à 1809, il donna à Dresde d’importantes conférences sur la science et la littérature allemandes, sur la poésie dramatique, et surtout sur Les Eléments de l’art politique [1809], son ouvrage essentiel. Venu à Berlin en 1809, il y prononça ses leçons Sur le roi Frédéric II [1810], et se mêla à un groupe de jeunes intellectuels d’origine aristocratique pour la plupart, animés d’un idéal à la fois patriotique et religieux. Parmi eux se trouvait Heinrich von Kleist, avec lequel Müller fit paraître le Phöbus, puis les Feuilles berlinoises du soir qui durent cesser leur publication lorsque l'opposition de Müller aux réformes fiscales de Hardenberg l’eut rendu suspect en Prusse. Il retourna alors à Vienne, devint commissaire au Tyrol (1813-1814), accompagna l’empereur François à Paris en 1815, puis édita les Annonces d’Etat allemandes [1816-1818] et fut enfin nommé conseiller de cour et anobli en 1826 avec le titre de chevalier von Nitterdorf. C’est Adam Müller qui a donné l’expression la plus achevée de l’opposition du romantisme allemand à la Révolution française. Sa doctrine politique, formée sous l’influence de Burke, et plus encore de Maistre, peut être définie comme un totalitarisme catholique. Précurseur du nationalisme moderne, Müller, sorte de Bonald imaginatif, est un des plus vigoureux penseurs politiques de l’Allemagne et il a influencé les mouvements les plus contemporains, comme le prouvent l’ouvrage de Meinecke sur Cosmopolitisme et Etat national (1908) et les Considérations d’un apolitique [1918], de Thomas Mann. Parmi les nombreux autres ouvrages d’Adam Müller, citons encore le traité De l’importance d’un fondement théologique pour l’ensemble de la science de l’Etat [1819].