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Moralité (nom fém.)

Moralité (nom fém.)

On désigne par moralité une réflexion à caractère moral souvent présentée à la fin d’un récit ou d’une fable.

Exemple

Amusez les rois par des songes, Flattez-les, payez-les d’agréables mensonges : Quelque indignation dont leur cœur soit rempli, Ils goberont l’appât; vous serez leur ami. (Jean de La Fontaine, Fables, «les Obsèques de la lionne».)

Commentaire

La moralité s’énonce souvent sous une forme impersonnelle ou impérative; elle est généralement courte. Synthèse d'un récit édifiant ou d’une démonstration exemplaire, elle propose parfois des solutions pratiques pour se conduire dans la vie. Arme d’un combat idéologique et moral, elle cherche non seulement à convaincre mais aussi à instruire.

moralité 1. Au Moyen Âge, pièce de théâtre courte qui met en scène des personnages allégoriques. 2. Enseignement moral que Ton peut tirer d'un conte ou d'une fable. Commentaire 1. La moralité est un genre théâtral à vocation morale : ses personnifications représentent de façon imagée les qualités et les défauts de l'être humain (ex. : la jalousie), les concepts de l'univers (ex. : la nature), les problèmes de la société (ex. : la pauvreté). Elle disparaît à la fin du Moyen Âge au profit de la farce. 2. Dans le conte, la moralité est suggérée à travers le sort qui est réservé aux bons (ils sont récompensés) et aux méchants (ils sont punis). En revanche, dans la fable, elle est clairement exprimée sous la forme d'une maxime sentencieuse. Citations 1. [...] l'action peut se réduire à des épisodes stéréotypés et le dialogue à la juxtaposition de tirades sans surprise, le sens littéral fléchit sous le poids de la moralisation. Mais lorsque l'action est fermement nouée et que le lien ne se distend pas entre le jeu scénique et le sens figuré, d'éclatantes réussites sont possibles. (Jean-Pierre Bordier, « Le Jeu dramatique », in Daniel Poirion, Précis de littérature française du Moyen Age.) 2. Une morale nue apporte de l'ennui ; Le conte fait passer le précepte avec lui. En ces sortes de feinte il faut instruire et plaire, Et conter pour conter me semble peu d’affaire. (La Fontaine, Fables, VI, 1, « le Pâtre et le Lion ».)

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