MONTMORENCY
Famille française dont les origines remonteraient à Bouchard Ier, contemporain d'Hugues Capet.
Anne, 1er duc de Montmorency (* Chantilly, 15. III.1493, Paris, 11.XI.1567). Capturé à Pavie (1525), il partagea la captivité de François Ier. Gouverneur du Languedoc et grand maître de France (1526), puis surintendant des Finances, il exerça jusqu'à 1540 une influence de Premier ministre. En 1536, lors de l'invasion de la Provence par Charles Quint, il déploya contre les Impériaux la stratégie de la terre brûlée, qui força l'empereur à repasser le Var. Il fut nommé connétable en 1538, mais des intrigues de cour le firent exiler dans ses terres (1541/47). Rentré en grâce dès l'avènement d'Henri II, il devint tout-puissant et reçut le titre de duc en 1551. Sous Charles IX, il forma avec le duc de Guise et le maréchal Saint-André un triumvirat qui, sous prétexte de défendre la foi catholique, s'opposait à la politique modératrice de Catherine de Médicis (1561). Vainqueur des huguenots à la bataille de Dreux (19 déc. 1562), il fut néanmoins fait prisonnier. Relâché en 1563, il chassa les Anglais du Havre et fut mortellement blessé en 1567 en livrant à Condé la bataille de Saint-Denis.
Henri II, 4e et dernier duc de Montmorency (* Chantilly, 15.IV.1595, Toulouse, 30.X.1632). Petit-fils d'Anne, premier duc de Montmorency, il eut pour parrain Henri IV, qui l'appela toujours son « fils ». Nommé amiral de France à l'âge de dix-sept ans (1612), il fut gouverneur du Languedoc (1614) et lutta énergiquement contre les protestants de cette province. Après ses succès dans le Piémont, il devint maréchal de France (1630). Cependant, mécontent de n'avoir pas obtenu le titre de connétable, il s'unit à Gaston d'Orléans contre Richelieu. Fait prisonnier par Schomberg au combat de Castelnaudary (1er sept. 1632), il fut jugé à Toulouse et condamné à mort ; malgré les intercessions du pape, de Charles Ier d'Angleterre, du duc de Savoie, de la république de Venise, Louis XIII refusa sa grâce, et il fut décapité.
Montmorency, famille de ; une des plus puissantes familles de la noblesse de France (Ile-de-France) remontant au moins au Xe siècle.
C’est au XVIe siècle qu’elle fut étroitement mêlée à tous les grands événements de l’histoire de France. Fils de Guillaume de Montmorency, « premier baron de France », et d’Anne de La Tour, Anne de Montmorency (1493-1567) a une carrière brillante. Né à Chantilly en 1493, il passe son enfance avec François d’Angoulême qui deviendra en 1515 le roi François Ier. Anne de Montmorency, qui s’est déjà signalé à la bataille de Ravenne (1512), participe au combat de Marignan (1515) et est nommé gouverneur de Novare (1516). Il accompagne François Ier à l’entrevue du camp du Drap d’Or (1520), et après l’ouverture des hostilités (mars 1521), défend Mézières sous les ordres de Bayard (sept. 1521). Il repart ensuite en Italie, combat à la Bicoque, et est fait maréchal de France (1522). En 1524 il est chargé, après l’échec des Impériaux devant Marseille, de les poursuivre dans leur retraite. Fait prisonnier avec François Ier à Pavie (1525), il paie sa rançon et négocie le traité de Madrid. François Ier lui donne alors le gouvernement du Languedoc (1526) et la charge de grand maître de l’Hôtel. Après la reprise de la guerre, il se montre favorable aux négociations qui aboutissent au traité de Cambrai (août 1529). Il est chargé en 1530 d’obtenir la délivrance des fils du roi qui sont prisonniers en Espagne. Dès lors, et pendant onze ans, il devient le véritable chef du gouvernement. Ayant hérité, en 1531, des vastes domaines de sa famille paternelle, il dirige le travail des secrétaires d’État et se réserve surtout la politique extérieure, dans un sens favorable au rapprochement avec l'Empereur, et à la lutte contre les protestants. Cette politique contribue à l’affaiblir et, en 1535, il est supplanté par Chabot. Quand la guerre recommence en 1536, Montmorency reprend la direction des affaires et oblige, par la politique de la terre brûlée, Charles Quint à évacuer la Provence. Il est nommé, pour ce haut fait, connétable de France en 1538. En 1541, il est disgracié, à la fois parce qu’on lui reproche son entente avec l’Empereur et parce que son amitié avec le dauphin déplaît à François Ier. Il se retire à Chantilly et ne revient à la cour qu’à l’avènement d’Henri II (1547). Il recouvre alors toute son influence, écrase en 1548 la révolte de Guyenne, et est créé duc et pair en 1551. Pour se rapprocher plus près de la famille royale, il fait épouser à son fils aîné la fille légitimée d’Henri II, Diane de France. Mais sa dureté et son avarice le rendent impopulaire, et les Guise contrebalancent son prestige auprès du roi. Responsable de la défaite de Saint-Quentin où il est fait prisonnier (1557), il se montre, contre les Guise, partisan de la paix à tout prix, et, après le traité du Cateau-Cambrésis (avr. 1559) , on lui reproche cette attitude. À l’avènement de François II (juill. 1559), les Guise l’écartent du gouvernement. Devenue régente à l’avènement de Charles IX (déc. 1560) , Catherine de Médicis le rappelle au Conseil et lui rend ses charges, espérant l’opposer à la fois aux Guise et aux Bourbons. Mais, en avril 1561, effrayé par les progrès de la Réforme, Montmorency se rapproche des Guise et du maréchal de Saint-André pour former le « triumvirat » catholique. Après le massacre de Vassy (mars 1562), le triumvirat s’empare du jeune roi, et impose la guerre contre les protestants. À la bataille de Dreux (19 déc.), Montmorency est capturé par les huguenots et n’est libéré qu’après la paix d’Amboise (mars 1563). Il se rallie alors à la politique modérée menée pendant quatre ans par Catherine de Médicis, mais sans exercer d’influence réelle. Quand les huguenots reprennent la lutte (sept. 1567), Montmorency les bat à Saint-Denis (nov. 1567). Mais, grièvement blessé, il meurt quelques jours plus tard. De son mariage avec Madeleine de Savoie, il a quatre fils. L’aîné, François de Montmorency (1530-1579), est maréchal de France et gouverneur de Paris. Détesté par les Guise et l’opinion ultracatholique, il échappe, par son absence, au massacre de la Saint-Barthélemy. Enfermé à la Bastille en avril 1574, il n’est libéré qu’à la paix de Beaulieu (1576). Il meurt sans laisser d’héritier (1579). Son frère Henri Ier de Montmorency-Damville (1534-1614), gouverneur du Languedoc depuis 1563, dirige à partir de 1574 le parti des Politiques ou Malcontents, qui, quoique catholiques, repoussent la politique de guerre à outrance menée par les Guise contre les protestants. Privé de son gouvernement par une décision royale d’avril 1574, il refuse d’obéir et s’allie avec les huguenots. La paix de Beaulieu (1576) lui rend officiellement le Languedoc. En 1577, il se rallie à la politique d’Henri III et combat les protestants. Mais le rapprochement est de courte durée. En 1589 il reconnaît Henri IV qui le fait connétable de France en 1595. Son fils Henri H de Montmorency (1595-1632), gouverneur du Languedoc et maréchal de France, combat Richelieu qui le fait décapiter à Toulouse. Bibliographie : F. Decrue-Destoutz, Anne duc de Montmorency, connétable et pair de France sous les rois Henri II, François II et Charles IX, 1889 ; M. Blancpain, Anne de Montmorency, 1988 ; B. Bedos, La Châtellenie de Montmorency, des origines à 1368, 1980.
MONTMORENCY, Anne, premier duc de (Chantilly, 1493-Paris, 1567). Connétable de France, issu d'une illustre famille, il eut une grande influence sous le règne de François Ier. Ami d'enfance du futur roi, il s'illustra, lors des guerres d'Italie, à Ravenne, Marignan (1515) et La Bicoque (1522), où il reçut le titre de maréchal puis fut fait prisonnier à Pavie (1525) avec François Ier. Il pratiqua avec succès la tactique de la terre brûlée contre Charles Quint, contraint de se replier, et fut nommé connétable en 1537, jouissant d'une influence déterminante jusqu'en 1540. Éloigné du pouvoir pendant un temps, il rentra en grâce sous Henri II puis, prisonnier des Espagnols, fut l'un des responsables de la paix de Cateau-Cambrésis, défavorable à la France. Sous Charles IX, il s'opposa, avec le duc de Guise et le maréchal de Saint-André, à la politique de modération à l'égard des protestants prônée par Catherine de Médicis. Il trouva la mort en livrant bataille à Condé, favorable aux protestants, en 1567. Voir Italie (Guerres d').
Liens utiles
- Alix de Montmorencyfin du XIIe siècleSeconde épouse du connétable Mathieu de Montmorency, Alix de Savoie était veuve de Louisle Gros et mère du roi Louis VII, dit le jeune.
- Anne-Louis Girodet, dit Girodet-Trioson1767-1824Peintre d'histoire, lithographe, écrivain ; né à Montmorency, mort à Paris.
- MONTMORENCY, Anne, Ier duc de (15 mars 1493-11 novembre 1567)
- Henri II de Montmorency 1595-1632 Fils d'Henri Ier, duc de Montmorency, maréchal et connétable de France, et de Louise de Budos, petit-fils du connétable Anne de Montmorency et beau-frère du prince de Condé.
- Anne de Montmorency1493-1567Membre d'une illustre famille dont les origines remontent à Bouchard, grand feudataire duduché de France au Xe siècle il est le fils de Guillaume de Montmorency, chambellan etécuyer de Charles VIII et d'Anne Pot.