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MONTFORT Simon IV, comte de

MONTFORT Simon IV, comte de (vers 1160-1218). Ce seigneur de l’actuelle Île-de-France participe à la quatrième croisade avant de s’engager, avec ses amis ecclésiastiques et ses voisins, dans celle levée contre les Albigeois, au cours de laquelle il se bat vaillamment, notamment contre le comte Raymond VI de Toulouse. À l’image de la postérité de Du Guesclin, celle de Simon de Montfort est partagée entre ses qualités militaires et son acharnement cruel à combattre l’hérésie cathare.

Simon IV de Montfort (mort en 1218 à Toulouse).

Deuxième fils de Simon III, S. obtient en héritage, à la mort de son père en 1181, le vieux fief familial de Montfort-l’Amaury près de la forêt de Rambouillet. Il épouse Alix de Montmorency, qui le suivra dans le Midi. Ce mariage fait de lui l’un des seigneurs les mieux alliés de l’île-de-France. Peut-être pour gagner un peu d’indépendance par rapport au roi de France, il se croise en 1202 (4e croisade) et se signale par son courage et par son respect des ordres du Saint-Siège, refusant d’accompagner l’armée à Zara et Constantinople. De retour en France en 1204, il se croise à nouveau en 1209, pour aller éteindre l’hérésie cathare en Languedoc et soumettre le vicomte de Béziers-Carcassonne, Raimond-Roger Trencavel. Les premières opérations (siège et sac de Béziers, prise de Carcassonne) confirment sa valeur militaire. Une commission présidée par le légat pontifical Arnaud-Amaury de Cîteaux désigne S. pour succéder à Trencavel sur ses terres. Reste à les conquérir ; S. déploie alors son génie de chef de guerre, se déplaçant avec une rapidité foudroyante et soumettant toutes les places fortes cathares. Après plusieurs démarches vaines, il se fait reconnaître en janvier 1211 comme vicomte de Carcassonne par le roi d’Aragon Pierre II, suzerain de la vicomté. Cependant, le comte de Toulouse refusant de retirer sa protection aux hérétiques, S., toujours champion de la cause catholique, porte les armes contre ses terres. Il prend Lavaur (mai 1211), échoue devant Toulouse mais soumet successivement l'Albigeois, l’Agenais, le Quercy et le Comminges. Il impose aux territoires conquis les usages juridiques du Nord par la charte des Statuts de Pamiers (déc. 1212). Les prélats du Midi et les émissaires du pape réunis au concile de Lavaur (janv. 1213), refusant les propositions de Raimond VI et de Pierre II d’Aragon, font rebondir le conflit. Après la grande victoire de Muret et la mort de Pierre II, S. mène une expédition en Valentinois et Diois, reçoit des renforts amenés par le prince Louis, fils de Philippe Auguste, et se voit confier par le concile de Latran (nov. 1215) toutes les terres de Raimond VI dans le Sud-Ouest. Ainsi devenu comte de Toulouse, il entre en vainqueur dans la ville et reçoit le serment des Toulousains, mais s’attire leur hostilité par des mesures vexatoires. Parti pour Paris recueillir le soutien de Philippe Auguste, il est confronté à son retour à un soulèvement des Provençaux ralliés au jeune Raimond VII. Il échoue devant Beaucaire révoltée ; revenu à Toulouse dont il exige des otages et une énorme rançon, il se voit contraint d’en faire le siège. Raimond VII renforce en septembre 1217 les troupes de la ville révoltée. Une pierre lancée par une machine de guerre toulousaine tue S. le 25 juin 1218. Son fils et héritier Amaury, moins énergique à la guerre, échouera après lui et cédera ses droits en Languedoc au roi de France en 1224. Bibliographie : D. Paladilhe, Simon de Montfort et le drame cathare, 1988 ; M. Roquebert, L’Épopée cathare, 3 vol., 1970-1986.




MONTFORT, Simon IV, comte de (v. 1150-Toulouse, 1218). Chef de la croisade contre les Albigeois. Il mourut en voulant défendre les terres qu'il avait conquises sur le comte Raimond VI de Toulouse.

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