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MISTRAL Gabriela

MISTRAL Gabriela (pseud. de Lucila Godoy Alcayaga). Poétesse chilienne. Née le 7 avril 1889 à Vicuna dans la vallée de l’Elqui et morte le 10 janvier 1957 à New York. Son enfance fut bercée par la nature sauvage de son pays mais assombrie par la conduite de son père qui buvait démesurément. Son père étant professeur, elle choisit cette profession à l’âge de quinze ans. Trois ans plus tard, elle entra dans l’enseignement secondaire où elle travailla pendant quinze ans, d’abord comme professeur, puis en qualité de directrice d’école. En 1908, elle publia des articles en prose dans La Voz de Elqui. Lorsque son fiancé se suicida, Gabriela Mistral écrivit de déchirants et émouvants poèmes qu’elle intitula Les Sonnets de la mort [Los Sonetos de la Muerte]. Elle était alors professeur au Lycée de Los Andrés. C’est avec Les Sonnets de la mort que se révéla la personnalité littéraire de Gabriela Mistral, en 1914, aux Jeux Floraux de Santiago du Chili. Dans ce recueil, il faut citer deux poèmes remarquables : « La Prière » et « Interrogations ». En 1922, l’institut hispanique de New York publia pour la première fois l’ensemble de ses poésies qui n’avaient encore paru que dans des revues et des journaux. Cet ensemble de poésies s’intitulait Désolation [Desolacion]. Le livre eut un succès considérable. La même année Gabriela Mistral quitta le Chili et accepta l’invitation du gouvernement mexicain. Elle collabora, au Mexique, à la réforme de l’éducation entreprise par Vasconcelos et elle fonda une école qui porte son nom. Le Ministre de l’instruction publique du Mexique l’ayant chargée d’écrire des poèmes pour enfants, Gabriela Mistral composa ses charmantes Rondes d’enfants [Rondas de ninos] en 1923. C’est dans les petites écoles des Andes qu’elle avait appris a aimer les enfants comme si elle était leur mère à tous. C’est auprès des enfants, en les éduquant et en les peignant dans ses chansons, quelle s’est consolée de la mort de son fiancé. Elle savait d’ailleurs s’attirer la sympathie des enfants et ceux-ci ne se lassaient pas de la suivre et de l’écouter. Toujours au Mexique, elle se consacra à la fondation et à l’organisation de bibliothèques publiques et elle publia, en 1924, Lectures pour femmes [Lecturas para mûjeres], ouvrage consacré à. l’enseignement dans les écoles féminines. Puis elle voyagea, notamment en Espagne, en Italie, et aux États-Unis. En 1925, Gabriela Mistral revint au Chili avec l’intention de s’y établir, mais elle dut retourner en Europe, l’année suivante, ayant été nommée secrétaire de l’institut de coopération intellectuelle de la Société des Nations. En 1928, elle devint rédactrice au Temps [El Tiempo] de Bogota. La même année, elle représenta le Chili au Congrès de la fédération internationale universitaire de Madrid. En 1930, elle fut chargée de faire des conférences sur le développement culturel aux États-Unis. Mais toutes ces fonctions importantes ne la détournèrent pas de la littérature : en 1925 elle avait publié Nuages blancs [Nubes Blancas] et Tendresse [Ternura]; en 1938, elle donna Tala. En 1945, Gabriela Mistral reçut une consécration littéraire internationale en obtenant le Prix Nobel. Atteinte d’un cancer au pancréas, Gabriela Mistral est morte à l’hôpital d'Hempstead près de New York le 10 janvier 1957. Dans ses premières œuvres, elle s’était inspirée de la Bible et de Rubén Dario, mais elle acquit bientôt un style propre, en s’attachant a décrire toutes les émotions qui bouleversaient son âme : ce fut tantôt l’amour d’un homme, la douleur causée par sa perte, tantôt la tendresse qu’elle éprouvait à la vue des enfants, tantôt le plaisir éprouvé à décrire son pays et la pitié ressentie en peignant les pauvres gens. Dans son œuvre se mêlent, indistincts, le christianisme et le socialisme. Outre les œuvres déjà citées, Gabriela Mistral a écrit une Vie de saint François d’Assise. Parmi ses poèmes, il faut citer en particulier : Ruth, l'enfant seul, L'Attente inutile, A l’oreille du Christ et Hymne à l’arbre. La mort de Gabriela Mistral a causé un grand émoi dans tous les pays de langue espagnole où elle avait été invitée et où on appréciait sa poésie simple et musicale. Mais son audience ne s’est pas limitée à l’Espagne et à l’Amérique latine et, à New York, l’assemblée générale des Nations unies a rendu hommage à celle qui avait toujours dans sa vie et dans ses œuvres appelé de ses vœux la paix entre les hommes.

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