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Merleau-Ponty: Il y a toujours dans un film une histoire, et souvent une idée

Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte en procédant à son étude ordonnée.

Il y a toujours dans un film une histoire, et souvent une idée, mais la fonction du film n’est pas de nous faire connaître les faits ou l’idée. Kant dit avec profondeur que dans la connaissance l’imagination travaille au profit de l’entendement tandis que dans l’art l’entendement travaille au profit de l’imagination. C’est-à-dire : l’idée ou les faits prosaïques ne sont là que pour donner au créateur l’occasion de leur chercher des emblèmes sensibles et d’en tracer le monogramme 1 visible et sonore. Le sens du film est incorporé à son rythme comme le sens d’un geste est immédiatement lisible dans le geste, et le film ne veut rien dire que lui-même. L’idée est ici rendue à l’état naissant, elle émerge de la structure temporelle du film, comme dans un tableau de la coexistence de ses parties. C’est le bonheur de l’art de montrer comment quelque chose se met à signifier, non par allusion à des idées déjà formées et acquises, mais par l’arrangement temporel ou spatial des éléments.

Merleau-Ponty.

1. En laisser une trace comparable à un signe d’écriture. Parties du programme abordées : - L’imagination. - L’idée. - L’art.

Analyse du sujet : Merleau-Ponty analyse le film de cinéma comme œuvre d’art : à ce niveau, sa fonction n’est pas de véhiculer un contenu factuel ou conceptuel, mais de signifier par des formes spatiales et temporelles.

Conseils pratiques : Soyez précis dans l’analyse du vocabulaire (imagination, entendement, idée, emblème, structure, signifier, etc.). Montrez bien les deux niveaux du film : celui de la narration, celui de l’œuvre plastique, et l’analyse que fait Merleau-Ponty du passage de l’un à l’autre.

Bibliographie : Kant, Critique de la faculté de juger, 1re partie, Vrin. Hegel, Esthétique, textes choisis, PUF. Malraux, Les Voix du silence, Gallimard.

Difficulté du sujet : ** Nature du sujet : classique.

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