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MAURITANIE (république islamique de)

État de l'Afrique occidentale, borné au N. par le Sahara occidental et l'Algérie, à l'E. et au S.-E. par le Mali, au S. par le Sénégal, et baigné à l'O. par l'océan Atlantique ; capitale Nouakchott. Le territoire de la Mauritanie actuelle, d'abord principalement peuplé de Berbères, fut dominé par le royaume des Ghana du milieu du Ier millénaire au XIe s. Celui-ci fut détruit par la confrérie des Almoravides, des Berbères, qui, partis de la région, établirent leur capitale au Maroc, d'où ils dominèrent le sud de l'Espagne et une grande partie du Maghreb. Les régions mauritaniennes restèrent soumises au Maroc, dont le contrôle fut plus ou moins effectif suivant les périodes. En 1904, à la suite des campagnes de Faidherbe, la Mauritanie passa sous le joug français ; elle fut rattachée à l'Afrique-Occidentale française en 1920 mais elle ne fut jamais intégralement « pacifiée ». La Mauritanie acquit sa complète indépendance le 28 nov. 1960. Sa capitale, Nouakchott, fut fondée en plein désert, près de la côte atlantique, en 1957. À partir de ce moment, la Mauritanie a vécu sous un régime présidentiel. En févr. 1976, l'Espagne abandonnant ses anciennes possessions du Sahara, ce territoire fut partagé entre le Maroc et la Mauritanie. Mais celle-ci se trouva aux prises avec la guérilla menée par le Front Polisario, qui s'attaqua aux phosphates, principale ressource du pays. Un Conseil militaire de salut national (CMSN) abandonna les revendications sur le Sahara occidental et signa avec le Polisario une « paix définitive » en août 1978. Le régime militaire poursuivit la politique d'arabisation commencée dès 1966. En 1987, une tentative manquée de coup d'État du Front de libération des Africains de Mauritanie a été suivie d'une épuration des cadres noirs de l'armée et de l'administration. L'état de tension qui régnait entre Noirs et Maures, de chaque côté de la frontière avec le Sénégal, dégénéra en massacres : au printemps 1989, les Maures du Sénégal, commerçants pour la plupart, en furent les premières victimes, avant qu'en Mauritanie ne se déchaîne à son tour la violence contre les Noirs, suivie de l'expulsion massive de dizaines de milliers d'entre eux, dont une forte proportion de cultivateurs expropriés de la rive mauritanienne du fleuve Sénégal. Une nouvelle Constitution a été adoptée en 1991 qui a ouvert le pays au multipartisme. Élu président en 1992, Maaouya Ould Taya a été réélu en 1997. Le budget de l'État mauritanien ployait sous le poids de la dette et les privatisations exigées par la Banque mondiale n'allaient pas améliorer rapidement le sort des Mauritaniens dont 60 % vivaient au-dessous du seuil de pauvreté à l'aube du XXIe siècle.

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